Sur le papier, on pourrait dire que l’année 2022 marque le rebond du secteur agroalimentaire français. Dans un contexte où le commerce agroalimentaire a « explosé » en valeur, la France a eu un excédent commercial record. Toutefois, malgré cela, notre pays continue sa chute dans le classement mondial en perdant sa cinquième place au profit de… la Chine.
Cette explosion du commerce mondial agricole résulte en réalité d’une augmentation de la valeur, c’est-à-dire de la hausse des prix des denrées alimentaires selon Margot Le Guernigou, responsable des études internationales chez Business France. En volume, les échanges sont relativement stables. Ainsi, la France connaît un fort excédent de 9,4 milliards d’euros, plus haut niveau depuis 2013. L’ensemble de l’export est à hauteur de 84,1 milliards d’euros, une hausse de presque 20 % par rapport à 2021.
Les vins sont les produits le plus exportés par la France, suivis par les céréales, les produits laitiers et la boulangerie-pâtisserie. Les scores des céréales tricolores ont crû de 60 %, mais ne sont que le reflet de la flambée des matières premières. La France a bénéficié des contreperformances d’autres pays. C’est le cas par exemple de l’Espagne, qui a beaucoup souffert de la sécheresse et a augmenté sa demande envers la France, en devenant son troisième client.
La France perd sa place dans le top 5 des nations agricoles. Nos voisins allemands et hollandais, eux, y demeurent. Notre agriculture est très qualitative et diversifiée, ce qui la distingue des autres. Aux Etats-Unis, les produits qualitatifs français connaissent une augmentation des exportations de 28 % en 2022 ; +30 % pour la boulangerie-pâtisserie ; +20 % pour les produits laitiers. La France est également le premier fournisseur en vin et spiritueux aux Etats-Unis. Il faut continuer dans cette voie de la qualité, mais cela ne suffira pas. L’Etat doit agir – ou plutôt moins – en se désengageant de sa politique écologiste et fiscale agressive. Une interdiction du glyphosate serait catastrophique pour notre agriculture. D’autres produits déjà interdits sans réelle justification scientifique doivent être réautorisés, comme les néonicotinoïdes pour les betteraves sucrières. Si la France veut sortir du déclin agricole, elle doit libérer l’agriculture des entraves étatiques et du poids de l’administration. Sans cela, la chute continuera. Le rebond de 2022 n’est qu’un trompe l’œil.
3 commentaires
Ce que vous annoncez est totalement contradictoire , la France agricole réussit dans sa capacité à produire moins et de meilleure qualité sans les neocortinoides et autres pesticides , c’est comme si vous disiez que la France reine du luxe echoue dans ses exportations.
L’Espagne est l’exemple type du pays qui a tout mise sur l’agriculture extensive et qui se plante.
Nous devons au contraire arrêter les aides sur ceux qui en ont le moins besoin , les grandes exploitations , et aider ceux qui feront l’agriculture française de demain, les petites et moyennes exploitations.
De toutes façon que vous le vouliez ou non les élevages intensifs sont condamnés à disparaître pour la sauvegarde des individus dont ils mettent gravement la santé en peril et l’inacceptable maltraitance des animaux qui fera que la viande sera de moins en moins consommée dans les pays développés.
Il y a un virage a prendre par tous les pays producteurs ne le ratons pas juste pour défendre l’indéfendable. Profitons de l’aura de notre agriculture dans le monde au lieu de la faire rentrer de force dans la mauvaise agriculture aux prix bas comme la qualité de ses produits.
Contrairement a ce que vous écrivez ce gouvernement et son administration soutient pleinement la mauvaise agriculture au dépend des petits et moyens agriculteurs , qu’il contribue à tuer contrairement a ce qu’il annonce. Largement soutenu par un syndicat tout puissant uniquement représentatif de l’agriculture extensive et l’ industrie agricole alimentaire.
C’est bien connu, ce qui est petit est gentil et ce qui est grand est méchant. Quelle puissante rhétorique. Vous êtes impressionnant.
Et pourtant, il y a en Allemagne des élevage de plus de 3 000 vaches dans lesquelles les animaux sont très bien traités et les salariés agricoles partent en vacances et où l’agriculteur a le droit à la modernité.
Je comprends que la vision « Martine à la ferme » des gentils petits puisse vous paraître séduisante mais c’est justement à l’impossibilité de l’accès à une vie confortable que vous condamnez les petits que vous aimez tant. Le résultat, entre autres, est que les producteurs de yaourts français importent du lait d’Allemagne.
Encore bravo !
Des élevages, au pluriel.