C’est un fait que nul ne saurait contester : les gains de productivité des pays développés et singulièrement des économies occidentales ralentissent depuis la fin des années soixante-dix. Toutefois, l’Europe et les États-Unis, depuis le début des années 2000, ne sont plus logés à la même enseigne.
Comme le révèle une note de Patrick Arthus (Natixis) la productivité européenne augmentait de 4% par an dans les années 70, de 2% par an dans les années 90, de 1% par an dans les années 2010 et de zéro actuellement alors que les Etats-Unis demeurent au niveau des 2%.
Ainsi que le montre le graphique suivant, l’écart ne cesse de se creuser entre les deux zones géographiques :
Certes, le mouvement de tertiarisation de l’économie freine les gains de productivité mais celui-ci touche l’Occident dans son ensemble et ne saurait demeurer le seul facteur explicatif.
En dehors de cela, le déclin du système scolaire européen, le rejet de l’effort, l’assistanat généralisé, la faiblesse de l’investissement et de l’innovation sont des éléments qui concourent à l’essoufflement du modèle économique européen.
Le matraquage de l’initiative individuelle par une fiscalité en est un autre, même s’il n’explique pas tout. Troisième point et non des moindres : l’immigration. Alors que, peu ou prou, les Etats-Unis (et surtout le Canada) savent sélectionner l’immigration en fonction des besoins en compétences, notre pays continue à accepter de la main d’œuvre non qualifiée qui constitue un poids pour notre système social et n’apporte rien à l’économie.
Au vu d’un tel mouvement de fond, l’observateur attentif aura de quoi être pessimiste : le modèle social européen n’est plus soutenable et seules des réformes d’envergure de libération des énergies seraient à même de rétablir la situation.
2 commentaires
Simple remarque suite à cette remarquable étude : C’est l’arrivée du socialisme généralisé qui a creusé l’écart. Continuons, nous sommes sur la bonne voie …
J’ajoute : la France a décru … Non la France a surtout des « cruches » !!!