Le Centre d’Ethique Economique de l’Université d’Aix publie une brochure consacrée aux relations entre la doctrine sociale de l’Eglise et la science économique. Les contributions de Jacques Bichot, Pierre Coulange, Jacques Lecaillon et de Jean-Yves Naudet, lui-même également l’animateur du Centre, sont extrêmement intéressantes et éclairent le lecteur sur des aspects moins connus de l’Eglise catholique.
A une époque où la crise économique pousse les individus à s’interroger sur le fonctionnement du marché, le Magistère aide à le comprendre. « L’Eglise n’a pas de solutions techniques à offrir », disait Jean-Paul II, mais elle propose une éthique et des outils pour comprendre les réalités. Jean-Yves Naudet rappelle que la Doctrine sociale de l’Eglise se sert aussi bien de la foi que de la raison. C’est cette dernière qui éclaire la science économique à partir des Ecritures. Lorsque Léon XIII défend la propriété privée, il se sert des réflexions sur la nature humaine exprimées par Saint Thomas d’Aquin. Lorsque Jean-Paul II vante les mérites du marché libre, il utilise des faits démontrés par la science économique.
Cependant, le « message social de l’Evangile ne doit pas être considéré comme une théorie, mais avant tout comme une motivation pour l’action » (Jean-Paul II). L’Eglise est « experte en humanité » mais en ignore les solutions techniques. C’est la ? Centesimus annus qui explique le mieux cette relation entre la Doctrine sociale de l’Eglise et l’économie. Cette relation est basée en fait sur l’échange de principes éthiques.