En 1954, Bernard Boulanger a 26 ans. Il vit dans le Nord de la France et il crée, avec son frère Gustave, un petit commerce de vente et réparation de radios, téléviseurs et autres produits domestiques et électroniques. Ils parcourent les rues de Lille à vélo, les postes solidement arrimés, les livrent et les installent chez les clients, alliant service et commerce. Deux ans plus tard, en 1956, Gustave meurt. L’entreprise, qui avait déjà dû changer de local par manque de place, continue à grandir grâce à Bernard et son épouse, Danielle. Le couple choisit d’abandonner les radios et de se recentrer sur les “marques blanches”, qui commercialisent des produits similaires sous leur propre nom. Ils travaillent ainsi avec notamment Philips, Seb, Moulinex ou Brandt.
Le succès aidant, ils parviennent à ouvrir plusieurs points de vente et un entrepôt à Lille en quelque cinq ans. Pendant vingt ans, le groupe grandit, en concurrence âpre avec celui de Bernard Darty. Alors que ce dernier groupe doit tacitement rester dans la capitale, laissant la province à Boulanger, tout change lorsque le carré rouge (Darty) ouvre un magasin à Roubaix. La lettre orange (Boulanger) descend à Paris, puis dans le reste de la France et sécurise son capital. En 1986, Boulanger emploie un millier de salariés dans quarante magasins. Il attire l’attention de Gérard Mulliez, fondateur d’Auchan, et alors propriétaire de Decathlon et de Pimkie, qui rachète le groupe pour un milliard de francs. Cela permettra à Bernard Boulanger de prendre sa retraite un an plus tard, à 69 ans.
Fondateur d’un groupe aujourd’hui leader national de l’électrodomestique, avec aujourd’hui deux cents points de vente et un chiffre d’affaires de cinq milliards d’euros, Bernard Boulanger est mort vendredi 25 novembre, laissant l’œuvre d’une vie et l’exemple d’un entrepreneur français.
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Pas terrible les magasins « bout langé ». Personnellement, je m’en fous et je préfèrerais qu’on fasse plus de place aux agriculteurs, par exemple …