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Transmania, Enquête sur les dérives de l’idéologie transgenre

Dora Moutot et Marguerite Stern

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Ce livre a beaucoup fait parler. Les associations LGBT ont manifesté pour exprimer leur colère contre les « vendeuses de haine » que sont les deux auteures. Menacées de violences et même de mort, Marguerite Stern et Dora Moutot subissent de nombreuses pressions depuis la sortie de leur livre, Transmania. Les associations SOS Homophobie et Stop Homophobie ont porté plainte, considérant que l’ouvrage relève de l’injure, de la diffamation et appelle à la haine. Le premier adjoint à la maire de Paris a demandé, en avril dernier, que l’opérateur JCDecaux retire les affiches du livre, le jugeant « transphobe » et « complotiste ». Des conférences présentant le livre ont été annulées pour des raisons de sécurité.

Pour avoir déclaré qu’une femme avec un pénis n’est pas une femme, soit un rappel de la biologie humaine, ces deux féministes sont rejetées violement par ce qu’elles appellent les « transgenristes ». Elles sont qualifiées de « TERF », soit en français féministes radicales qui excluent les personnes trans. Dans ce livre, Marguerite Stern et Dora Moutot dénoncent l’emprise de l’idéologie transgenre dans la société, cette idéologie qui estime que l’on peut naître dans le mauvais corps, que l’on aurait un sexe assigné à la naissance, qu’il serait possible d’en changer car il serait seulement déclaratif et non pas une réalité biologique. Cette idéologie est déjà dans les lois : en France, il est possible d’être une femme à l’état civil tout en ayant des organes génitaux masculins.

Elles dénoncent un scandale sanitaire, notamment le fait que des hôpitaux français fournissent à des enfants des bloqueurs de puberté, ce qui peut entrainer de l’infertilité, des troubles mentaux et psychiques, ou bien encore de l’ostéoporose. Elles évoquent dans leur ouvrage les méfaits de la clinique anglaise Tavistock, qui avait ouvert un service dédié aux transitions de genre en 1994, financé par l’argent du contribuable, et qui a fermé en 2022 suite à ce que l’on peut appeler des expérimentations médicales sur des mineurs. Des bloqueurs de puberté aurait été donné à des enfants après seulement une ou deux consultations seulement, pour des troubles n’ayant pas forcément de rapport avec un mal-être lié aux questions de sexe et d’identité.

Le scandale est aussi social : cette idéologie pénètre dans les écoles et les universités. L’entrisme de cette idéologie se fait auprès du jeune public par des interventions d’associations et de lobbies qui viennent expliquer à des élèves de 5e que les femmes sont « des personnes ayant un utérus » et que les « hommes trans » peuvent aussi avoir leurs règles. Rien de mieux pour perturber des jeunes adolescents. L’idéologie remplace la biologie. Aux Etats-Unis, 1.6 millions de personnes s’identifieraient comme transgenre, soit 0,5% de la population ; mais 18 % des transgenres américains auraient entre 13 et 17 ans. En Belgique, l’Education nationale exige que les élèves de 5 à 8 ans « consolident leur identité de genre » et que ceux entre 9 et 11 ans connaissent les identités de genre. Cette dérive sectaire est inquiétante et aura de graves conséquences sur les adultes et la société de demain.

Ceux qui s’opposent à cette idéologie et son entrisme sont menacés comme les auteures de ce livre, mais peuvent aussi être écartés de leurs professions. Elles citent plusieurs cas, notamment celle d’une infirmière britannique qui a fait l’objet d’une enquête du British Columbia College of Nurses (organisme chargé de réguler l’activité des infirmières au Royaume-Uni) pour avoir déclaré sur les réseaux sociaux que le sexe était une réalité biologique ; un autre cas d’une enseignante suédoise licenciée pour avoir refusé d’employer des pronoms neutres. Mais cela peut aller plus loin encore : un enseignant irlandais, Enoch Burke, a été emprisonné pendant 107 jours après avoir refusé de faire usage du pronom trans d’un élève ! (p.211-212)

Mmes Moutot et Stern relatent le fait que les parcours des manifestations « féministes » sont jonchés de slogans écrits sur les façades des bâtiments appelant à tuer les « TERFs ». Le transgenrisme lutterait-il contre les droits des femmes ? Serait-ce l’ennemi « progressiste » du féminisme ?

C’est ce que pensent les auteures, qui ont décelé les 10 commandements de la secte transgenriste :

  1. « Une femme trans est une femme », tu répéteras
  2. Le genre deviendra roi et le sexe, tu aboliras
  3. L’autodétermination tu prôneras
  4. Dans le mauvais corps, tu naîtras
  5. La rhétorique de l’inversion, tu maîtriseras
  6. La terreur, tu sèmeras
  7. Les espaces des femmes, tu coloniseras
  8. Homophobe tu seras, « les lesbiennes aiment les pénis », tu martèleras
  9. Les enfants, tu vampiriseras
  10. Dans toutes les sphères de la société, tu t’infiltreras.

Cet ouvrage regorge de témoignages de personnes victimes de l’idéologie trans. Il est aussi incroyablement sourcé, preuve des nombreux méfaits que cette idéologie, pourtant ultra-minoritaire, a réussi à pénétrer les esprits et les plus hautes instances. En 2018, la Cour européenne des droits de l’homme a publié un manuel anti-discrimination rappelant que l’identité de genre est protégée en Europe. En 2020, le défenseur des droits de l’époque Jacques Toubon publiait un rapport recommandant d’effacer la notion de sexe et préconisait que le changement de sexe à l’état civil soit déclaratif et rapide, via une simple « déclaration sur l’honneur » (p.250).

Les auteures font également de l’histoire des idées, pour que le lecteur comprenne les origines de cette transmania, en allant de Platon au wokisme, en passant par le gnosticisme et le postmodernisme. Le gnosticisme, mouvement religieux datant de l’Antiquité, pourrait être la source du transgenrisme, car ce mouvement considérait que « l’esprit avait plus d’importance que le corps qui était uniquement perçu comme un instrument à son service » (p. 295).

Ce livre permet de bien comprendre ce qui se cache derrière l’idéologie transgenre, et permet de mieux appréhender les dangers futurs qu’elle fait peser sur notre société. Plus qu’une idéologie, les auteures parlent d’un « projet politique » qu’elles jugent, à raison, alarmant.

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