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Le faux déclassement des agriculteurs

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L’état d’urgence économique des agriculteurs, relayé par une certaine presse, est loin de refléter la réalité. La preuve.

La colère des agriculteurs ne retombe pas encore. Le jeudi 1er février, le ministère de l’Intérieur a recensé une centaine de points de blocage, en régions et aux portes de Paris. Des dizaines de manifestants ont même fait irruption dans le névralgique marché de Rungis (Val-de-Marne), avant d’être interpelés par les forces de l’ordre. Malgré les annonces de Gabriel Attal, la la Confédération paysanne veut poursuivre le mouvement.

Les syndicats d’agriculteurs, et en premier lieu la puissante FNSEA, décrivent un secteur agricole en crise, laminé par une concurrence étrangère déloyale, asphyxié par les prix d’achat (trop bas) de la grande distribution, écrasé par le poids des normes. Sur ce dernier point, les chiffres donnent le tournis. Le Code rural a quadruplé de volume entre sa version de 1965 et celle de 2023.

Ce mal-être des agriculteurs, que personne ne conteste, prendrait aussi racine dans le terreau fertile d’un insoutenable déclassement économique. « Quand vous bossez 70 euros heures par semaine pour toucher 500 euros par mois (…) évidemment que vous vous révoltez », a récemment déclaré le député européen Raphaël Glucksmann (Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen), sur son compte Linkedin.

 Ce misérabilisme est par ailleurs entretenu par certains syndicalistes agricoles. En 2022, l’agriculture française a enregistré des performances historiques, sans que personne ait l’honnêteté intellectuelle de le rappeler. On imagine bien que les bonnes nouvelles sont les ennemies des compagnons de lutte…

49 580 euros de revenus agricoles

Les chiffres sont parfois cruels. Et prendre le temps de les éplucher offre un éclairage nouveau sur le supposé déclassement économique dont souffriraient nos exploitants agricoles. Que dit l’Agreste, le service de statistique du ministère de l’Agriculture ? Que le « solde disponible par équivalent temps plein non salarié progresse (en 2022) pour s’établir à 49 580 euros ». Ce chiffre, affiché dans un bulletin publié fin 2023, correspond aux revenus agricoles, par agriculteur. Ainsi, chaque mois, un exploitant agricole a perçu en moyenne 4130 euros.

Evidemment, cette moyenne est loin de refléter une quelconque réalité comptable. De ces 4130 euros mensuels, il faut déduire le coût des investissements engagés par les agriculteurs indépendants pour s’équiper en matériel mécanique, retaper telle étable, telle grange ou planter telle haie bocagère. Il faut aussi déduire l’argent que les agriculteurs mettent de côté en prévision des mauvaises saisons, comme cela peut arriver régulièrement, tant les sécheresses se multiplient ces dernières années.

Aussi, la sincérité oblige à rappeler que l’année 2022 fût particulièrement bonne, ce qui a pour effet de gonfler temporairement les revenus agricoles de nos exploitants français. Les années 2023 et 2024, disent les prévisionnistes, seront moins généreuses.

Un revenu net de « classe moyenne »

 L’Insee, de son côté, a calculé que le revenu moyen par agriculteur non-salarié atteint plutôt 1860 euros par mois. Ce montant porte sur les données collectées en 2021. L’agroéconomiste Jean-Marie Séronie, interrogé par Public Sénat, avance un autre chiffre. « En gros, en moyenne, ce que prélève un agriculteur, c’est de l’ordre de 25.000 euros par an, soit 2.000 euros net par mois. Ce n’est absolument pas la misère que les gens imaginent ». C’est même un niveau de vie très « classe moyenne », si l’on en croit le dernier rapport de l’Institut Montaigne.

Laurent Duplomb, auteur de plusieurs rapports au Sénat sur l’agriculture, partage la même lecture : « Je ne dis pas que les agriculteurs sont riches, car ils ne l’ont jamais été. Mais aujourd’hui, dire qu’un agriculteur gagne 300 euros, c’est une bêtise, ce n’est pas une réalité. Qu’il y en ait qui gagnent ça, c’est vrai, mais ce n’est pas une généralité. » A titre de comparaison, et toujours selon I’Insee, un ouvrier salarié du secteur privé gagnait, en moyenne, 1940 euros nets par mois en 2021, contre 1880 pour un employé.

Un salaire minimum ?

Les esprits chagrins pointeront que 18 % des agriculteurs – entre 70 000 et 80 000 exploitants – vivent sous le seuil de pauvreté, et que les chiffres affichés masquent de profondes inégalités. Entre un céréalier d’Ile-de-France et un paysan converti à la biodynamie, les écarts de revenus sont parfois phénoménaux.

Pour les corriger, le patron des Républicains, Éric Ciotti a émis la proposition de verser un revenu minimum de 1 500 euros aux agriculteurs, financé notamment par des sanctions contre les distributeurs qui ne respectent pas la loi Egalim. Cette proposition, qui fleure bon le collectivisme, a été balayée par les sénateurs LR.

Etait-elle nécessaire ? Il est permis d’en douter. La France possède déjà de puissants filets protecteurs pour les personnes qui ne parviennent pas à vivre de leur travail, comme c’est le cas d’une minorité d’agriculteurs. Problème : ceux-ci oublient parfois de faire appel à la solidarité nationale. Seuls 11 000 agriculteurs touchent effectivement le RSA, alors qu’ils pourraient être bien plus nombreux à le percevoir. Il suffit parfois de la demander.

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31 commentaires

DEL 2 février 2024 - 8:06

Si tous les gens qui le devraient faisaient appel à la solidarité nationale, la France ne s’en relèverait pas. Dans le monde agricole il est rare que les agriculteurs se soumettent à demander des aides, soit par ignorance, soit par respect !
Vous donnez des sommes qui sont loin de refléter la réalité, ne vous déplaise, la moyenne des agriculteurs n’a pas des salaires tel que vous voulez le laisser entendre, bien sûr, si vous vous référez aux « gros » agriculteurs qui sont implantés depuis des années, ou qui ont hérité d’une partie de leur patrimoine mais c’est loin d’être le cas de tous !

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Nicolas Lecaussin 2 février 2024 - 11:24

il y a effectivement des différences entre les agriculteurs…

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louis 2 février 2024 - 8:38

et pour vous le rsa est une bonne nouvelle ? essayez de vivre avec 450 euros et apre son verra !

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Nicolas Lecaussin 2 février 2024 - 11:23

Quand on touche le RSA et on habite à la ferme avec tout ce qui va aves, c’est un peu différent…

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L François 2 février 2024 - 9:44

Cet article est proprement scandaleux car il ne reflète aucune réalité. Comment peut-on confondre ou même seulement rapprocher le solde disponible et le salaire ? Bien qu’il précise que ce solde disponible ne prens pas en compte l’investissement, L’auteur sait-il seulement combien coûte un tracteur, un semoir,… ? Sans parler d’une moissonneuse batteuse…
Même amorti sur 10 ans (ce qui n’est pas réaliste), voilà de quoi réduire voire annuler le salaire final.
Enfin, la conclusion est vraiment lamentable : le RSA n’a pas vocation à soutenir ceux qui travaillent (beaucoup) mais ceux qui ne peuvent pas (rarement) et ceux qui ne veulent pas (souvent) travailler.
L’IREF s’est fourvoyé en relayant cet article. C’est mon sentiment.

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Nicolas Lecaussin 2 février 2024 - 11:22

Il a fallu remettre les pendules à l’heure car tous les agriculteurs ne vivent pas de la même façon. Et, surtout, ne pas oublier que ce sont les premiers bénéficiaires des aides agricoles européennes.

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BARBARAY 2 février 2024 - 10:27

1860€/mois, sans compter les terres, les bâtiments et le matériel voire le bétail, bien des français voudraient avoir ce même revenu et ce même capital.
Les agriculteurs sont devenus des assistés de la paC qui jalousent les petits copains ayant de plus grosses fermes, de plus gros tracteurs et autres,…

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Jean-Francois Geneste 2 février 2024 - 11:13

Alors, comment expliquez-vous le fait qu’il y a un suicide tous les deux jours?

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Nicolas Lecaussin 2 février 2024 - 11:20

Il faudrait revoir le chiffre et les causes des suicides sont multiples…

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Oncpicsou 2 février 2024 - 11:15

Un peu d’objectivité dans le débat, cela fait du bien!
Cependant, il ne faut jamais oublier de rapporter la rémunération au temps travaillé! Ce correctif n’est pas anodin dans l’agriculture! … surtout si on compare aux fonctionnaires ou aux intermittents du spectacle!

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pierre-georges thomas 2 février 2024 - 12:28

le revenu moyen ne veut strictement rien dire! car on melange *tout, le viticulteur champenois , le bon v8iticulteur alsacien, le gros exploitant de beauce et les autres! un /peu comme si pour le salaire des ouvriers de peugeot on mixait le salaitre du PDG des directeurs des ingebnieurs et des autres salaries (en excluant les interimaires) personnellement 6j’ai exerce la medeci ne agricole en Meuse, c’etait generalement la pauvrete, mon voisinb n9agriculteur (en « petite beauce) completait ses revenus en etant chauffeur de bus scolaire et sa femme faisait des menages et3j’ai plein d’exemples de ce type dans ma famill:e en touraine!
On va 6raler contree les auides aux agriculteurs MAIS je paye deja pas mal pour les smicards (au titre de la redistribution, et 6des aides sociales tout azimuth!
par 2ailleurs importer des produits sans exiger les memes normes est debile! je serais curieux de *v8oir le taux d’emission en radiations ionisantes du miel ukrainien (j(ai travaille longuement en ukraine alors j’ai vu des ruches et beaucoup dans des zones ….
quand j’etudiais la medecine agricole on savait que des produits strictement interdits en France pouvaient s’acheter en Espagne et y etaient 6utilises! j’ai les moyens donc je n’achete strictement 3aucun legume fruit prov8enant d’espagne, aucun champignon polonais aucune pomme po!lonaise, etc..
trouvez vous normal le poulet ukrainien (provenant d’oligarques assez proches du pouv8oir…) poulets eleves dans des normes qui seraient interdites chez nous?
Le libre echange c’est tres bien mais avec des regles!

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Nicolas Lecaussin 2 février 2024 - 4:40

Trop de règles tue les règles ! Trop de normes tue les normes !

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breizh 2 février 2024 - 3:41

« Seuls 11 000 agriculteurs touchent effectivement le RSA, alors qu’ils pourraient être bien plus nombreux à le percevoir. Il suffit parfois de la demander. »
ben voyons : plutôt que de donner des subventions, on pourrait commencer par arrêter de prélever !!! et laisser les gens faire leur travail en paix.

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Nicolas Lecaussin 2 février 2024 - 4:37

C’est ce qu’on dit…

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Mathieu Réau 2 février 2024 - 4:16

Je comprends ce qui dérange ici dans la grogne des agriculteurs : c’est la remise en cause du libre-échange qui, quoi que vous en disiez, est un dogme pour vous. La colère des agriculteurs est pourtant le rappel vibrant que le libre-échange n’a pas que des bons côtés.
Bien sûr, l’Union Européenne et le gouvernement français ne nous aident pas avec leur folie normative, mais même si on supprimait toutes les normes, il resterait l’écart des revenus entre les travailleurs français et les autres ; je parle du revenu nécessaire afin de mener une vie digne et épanouie.
Dans un autre domaine, vous vous plaisiez à rappeler il n’y a pas si longtemps qu’un métallurgiste français de Nouvelle-Calédonie touchait un salaire cinq à six fois plus élevé que son homologue indonésien : mettez les deux en concurrence sans garde-fou (ce que vous suggériez, d’ailleurs) et vous créez un chômeur français, la mort d’une filière en France et des Indonésiens plus riches.
C’est ce qui est arrivé à toute l’industrie française et c’est ce qui est en train d’arriver à notre agriculture. Vous avez beau jeu de brandir des moyennes afin de relativiser les chiffres pour ne surtout pas admettre que le problème, dans tout ça, c’est qu’on demande à nos agriculteurs de faire concurrence jusque sur leur propre sol avec d’autres qui travaillent et travailleront toujours pour moins cher qu’eux.
Le même constat vaut pourtant dans tous les domaines : le libre-échange favorise toujours le moins-disant social et salarial, au bénéfice de l’actionnaire, dont l’ambition est de faire du profit, et du consommateur, qui cherche toujours à payer moins cher ce qu’il consomme.

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Nicolas Lecaussin 2 février 2024 - 4:37

Si le libre-échange « favorisait toujours le moins disant social et salarial » comme vous écrivez, alors la pauvreté n’aurait jamais autant baissé – comme jamais – depuis l’essor du libre-échange dans les années 1980. Le dogme c’est l’étatisme et ce qui va avec : taxe, normes, réglementations, etc…
NL

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Firmin 2 février 2024 - 5:36

Personne ne nie les ventes à l’exportation de céréales et autres denrées ! En effet les gros pontes de l’agriculture existent : 20% des agriculteurs détiennent 80% du total de la production française annuelle. Ce qui fait d’eux de riches agriculteurs dont fait partie le président de la fnsea. Ce syndicat représente les intérêts de cette poignée de riches agriculteurs qui vendent en bourse, négocient des importations de produits agricoles de basse catégories avec des normes justement hors normes qui font encore plonger les prix des 80% de nos producteurs français qui eux respectent la qualité et les normes. Cela est un pur scandal, cela est mis en oeuvre par van des layebn qui négocie des contrats avec des pays qui produisent de la merde que l’on vend à bas prix aux français qui n’ont pas les moyens d’acheter des produits de qualité à nos vrais paysans honnêtes.
Ce que dit la confédération paysanne est archi vrai et vous êtes dans l’erreur en disant le contraire. Renseignez-vous svp car l’heure est grave !
En 2023 il y a eu 700 suicides d’agriculteurs qui font partie des 80% ! C’est du à quoi à votre avis ?

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Nicolas Lecaussin 2 février 2024 - 9:56

Les causes du suicide peuvent être diverses… Si dans une boîte de 10 employés, vous avez un qui se suicide et un deuxième qui meurt par accident…faites les pourcentages

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Picot 2 février 2024 - 6:43

Vous avez parlé avec des agriculteurs Mr Bonnevay? Ils ne veulent pas de subventions ou aides économiques diverses, ils veulent vivre correctement de leur travail ce que beaucoup ne peuvent plus faire, merci l’UE. Il y a une confusion dans cet article entre le chiffre d’affaire et le revenu, ce n’est pas la même chose. Et comparer le salaire d’un agriculteur avec celui d’un salarié du privé (ou du public), il faut oser. Ce dernier travaille en moyenne 35 heures par semaine et bénéficie de congés payés, congés maladie, accident du travail etc…Aucun de ces avantages pour la majorité des agriculteurs qui travaillent 60 heures par semaine, ou même plus. Quant aux vacances…Beaucoup disent que c’est un luxe, ou alors quelques jours par ci, par là.

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Nicolas Lecaussin 2 février 2024 - 9:53

Les agriculteurs ne travaillent pas 60h par semaine toute l’année !!! Arrêtons la subventionnite !

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Francis 2 février 2024 - 10:17

Chez les polyculteurs éleveurs, si, en comptant le travail de bureau on atteint facilement les 60 heures par semaine tout le long de l’année. C’était mon cas. Vive la retraite !!!!!

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Lhph 6 février 2024 - 2:12

Un agriculteur ne fait pas 60h par semaine toute l année
Depuis toujours, l hiver est une période creuse classique pour l agriculture
Les agriculteurs en profitaient pour faire du bois
D ailleurs souvent de fortes pluviométries ne permettent pas de travailler la terre et ni d ensemencer
Seuls les éleveurs gardent une activité soutenue notamment avec les naissances hivernales

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Guy 3 février 2024 - 10:59

Le mal français est en effet l’étatisme. Nous aurions 1 million de fonctionnaires de plus que l’Allemagne. Le ministère de l’agriculture aurait 10 000 fonctionnaires + les syndicats… A quoi cela sert-il ? C’est comme l’hôpital ou l’éduc nationale !! Je connaît très bien la GD (25 ans comme négociateur national dans des gds groupes agro-ali). J’ai donc négocié avec ces 5 groupes (nous représentions 2% de leur CA quand eux représentaient 20% de notre CA) Bonjour le rapport de force… A leur insu, Les agriculteurs sont devenus des fonctionnaires. Il demandent à l’état de négocier pour eux auprès de la distribution. C’est hors système, c’est « off market ». Les autres entreprises ont les mêmes contraintes. Mes parents étaient épiciers dans les années 60 (comme Edouard Leclerc), ils devaient payer le prix aux producteurs (point de négo). En 70-80, ils ont investi dans un premier supermarché, et sont rentré dans un groupe (promodes), puis ils se sont développés avec ‘ autres supermarchés. J’ai connu l’évolution de la distribution entre les années 80 et 90, à une allure folle (concentration). Cela a bq bénéficié aux conso et a ouvert à des postes très qualifiés en marketing, logistique merchandising…. L’industrie, dont j’ai fait partie (Danone, Unilever) s’est également adaptée en observant le conso et en le séduisant. Qu’a fait l’agriculture pendant ce temps ?? Elle s’est suréquipée avec énormément de subventions. Elle a refusé de se dimensionner par rapport à leur marché, de marketer leurs produits ou d’être mobiles (fonctionnellement et géographiquement). ILs se sont laisser berner par les politiques… N’oublions pas l’agri bashing d’il y a qq mois. Soyez sûrs qu’il reviendra très vite quand on constatera les méfaits de la crise actuelle : hausse des prix conso et produits néfastes à la santé. Enfin je témoigne (je suis en retraite) que bq d’agriculteurs se sont reconvertis dans la distribution… CQFD

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Picot 3 février 2024 - 11:56

Vous en avez parlé avec eux Mr Lecaussin?

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Nicolas Lecaussin 4 février 2024 - 6:17

Nous en avons parmi nous !

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Photini 4 février 2024 - 9:39

En fait, leur problème est un problème de concurrence étrangère et de charges administratives. Je me demande s’il n’y a pas une confusion, dans cette profession, entre les entrées et les sorties. Leur salaire, c’est la différence entre ces deux sommes. C’est-à-dire un salaire d’environ 1000 €. L’agriculteur n’a pas de loyer à payer. Il est logé à la ferme. Pour l’électricité, le téléphone, les assurances etc… n’y-a-t-il pas confusion entre l’exploitation et l’exploitant, charges que paie le salarié mais pas l’agriculteur. Les produits d’entretien sont ceux de la ferme. Pour la nourriture, l’agriculteur a moins de dépenses que le non agriculteur et va moins souvent au supermarché que lui. En général, il a des poules, des lapins et un cochon. Ils produisent leurs propres légumes et font, généralement du troc avec d’autres exploitants pour ce qu’ils n’ont pas comme le fromage. Enfant, je passais mes vacances dans une petite ferme dans l’Eure. C’était des années heureuse et un très grand bonheur pour moi de vivre libre, une liberté inconnue pour moi dans mon 11ème arrondissement. Les conditions de vie ont changé depuis mais on se nourrissait sur les produits de la ferme. Si les agriculteurs augmentent leurs charges, c’est le consommateur qui va la payer. Cela dit, quand j’apprend qu’on importe des poulets d’Ukraine, ce qui m’étonne c’est qu’on ne voit jamais du poulet ukrainien sur les marchés, qu’on, pourrait trouver à 1 ou 2 € vu que les salaires en Ukraine sont 10 fois inférieurs à ceux d’ici. Bien sûr, il y a le transport mais les camions faisant ce transport ne sont pas remplacés à chaque voyage. Qui profite de cette marge de réajustement? Ni le paysan, ni le consommateur. Mais je soutiens les agriculteurs car, comme ils nous l’ont signalé, leur fin sera notre faim.

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Lhph 6 février 2024 - 2:41

La viande des poulets ukrainiens passent dans les plats cuisinés pas chers
Ce sont les clients qui profitent des prix bas !!!!
Les francais soutiennent la moindre manifestation ce qui ne leur coute rien mais leur procure une indéniable jouissance d etre rebelle…… 🤣🤣🤣

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FRANCOIS Jean-Luc 4 février 2024 - 11:14

Le fond de votre article est juste, il faut quand même apporter quelques précisions.
1) L’année 2022 est atypique au sens ou elle est liée au COVID et à la guerre en Ukraine, les revenus 2022 sont environ le double d’une année moyenne. Sachant que , compte tenu de la diversité agricole, cette moyenne n’est pas pertinente.
2) les revenus agricoles sont des revenus fiscaux d’entreprise familiale. Autrement dit ils englobent le « reste à vivre  » pour la famille et le revenu nécessaire à la modernisation de l’entreprise. C’est la MSA qui donne ces statistiques sur le « reste à vivre » et effectivement il est souvent très bas. Pour avoir le « généreux » RSA il faut justifier de faibles revenus fiscaux et donc l’agriculteur n’y a pas droit.
3) Pour l’agriculteur l’unite de temps de travail n’est pas l’heure ou le mois mais le cycle des animaux ou des plantes autrement dit l’année.
En conclusion , comparer le revenu fiscal agricole annuel et le revenu horaire ou mensuel d’un salarié n’a pas de sens

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VEDUN 4 février 2024 - 10:15

Très classe moyenne à 1000 rapporté au nombre d’heure. Aux contraintes pour prendre d’éventuelles vacances, vous ne pouvez pas tomber malade et surtout sans trop savoir de quoi demain sera fait. Certain par exemple on perdu 40% de leur ventes depuis l’installation de la crise sur un marché haut de gamme.
Pour le rsa, certains dans des proportions démesurées en touchent indument et les agriculteurs non ; est-ce le problème des agriculteurs d’avoir encore la fierté de ne pas vouloir vivre des minimas sociaux, qui devient un automatisme même pour les libéraux. Il faut aussi anticiper le tsunami des départs en retraite qui vient et garantir la souveraineté alimentaire et l’assurance du maintien d’une qualité française au delà des résultats de l’année dernière. Nous sommes déjà dépendants dans de nombreuses filières et c’est peut être par la qu’il faudrait commencer.

Bien à vous

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maxens 11 février 2024 - 11:11

prendre une référence 2022, c’est un peu scandaleux, cette référence s’est faite sur le sang des ukrainiens, victime de la barbare invasion russe qui a engendré une hausse des matières premières. Et si 2022 a permis à court terme d’augmenter les revenus, la note est salée en 2023 ou il faut rendre ce léger revenu supplémentaire, non prévisible et donc non optimisable, en impôts et cotisation sociale

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CLEMENT 2 mars 2024 - 5:23

Certes, ces chiffres offrent un point de vue factuel. Néanmoins, le taux de suicide alarmant est le reflet d’une détresse économique et laborale. Le journal l’Alsace cite des rapports allant dans le sens de ce que vous dites. Reste que les normes, l’inflation législatives, est stupéfiante et révoltante.

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