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L’emploi vert est un mythe destructeur de vrais emplois

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Sauver la planète et réduire le chômage : quelle performance ! Le gouvernement annonce la création de 100.000 emplois verts. Mais un emploi vert a pour particularité de supprimer plusieurs emplois réels. L’échec des emplois verts a été calculé dans tous les pays qui les ont essayés. L’IREF a montré qu’un emploi vert en France peut coûter jusqu’à 400 000 euros, presque 8 fois plus qu’un emploi dans le privé.

Le gouvernement vient d’annoncer la création de 100 000 emplois verts en trois ans. Son objectif est, bien entendu, celui de lutter contre la hausse du chômage. Pourtant, les résultats concrets de la création d’emplois verts dans plusieurs pays ainsi que les coûts réels de ces emplois auraient du l’inciter à la réflexion avant cette annonce.

Une étude espagnole de 2009 (Study of the effets on employment of public aid to renewable energy sources –Cazalda Alvarez G. et al., Universidad Rey Juan Carlos) a montré qu’un seul emploi vert créé avec des subventions publiques détruit 2.2 emplois marchands. En Allemagne, selon les estimations de l’Institut d’études économiques RWI Essen publiées en novembre 2009, les emplois verts sont subventionnés à hauteur de 175.000 à 244.000 euros par emploi.

En Italie, l’Institut Bruno Leoni, a fait en 2010 un calcul semblable qui montrait qu’un seul emploi vert coûterait au contribuable italien entre 566 000 et 1.26 million d’euros par an. Les auteurs de l’étude se sont basés sur le nombre d’emplois verts envisagés pour 2020, entre 50 000 et 112 000, et sur les dépenses publiques qui leur sont consacrées : environ 6 Mds d’euros par an. A titre de comparaison, un emploi dans l’industrie italienne coûte en moyenne 112 000 euros par an.

Aux Etats-Unis, le président Obama avait lancé en 2009 un programme de 10 Milliards de dollars pour encourager la création d’emplois verts dans l’industrie américaine. En mars 2012, l’administration américaine affirmait qu’environ 100 000 emplois auraient été créés grâce à ce programme. Ce qui revient tout de même à 100 000 dollars l’emploi. Mais une enquête du Wall Street Journal a trouvé qu’en réalité seulement 50 000 emplois ont été créés et que de nombreuses entreprises « vertes » qui ont reçu des aides ont fait faillite ou ont licencié massivement depuis deux ans.

En France, une étude de notre Institut (IREF) intitulée Les mythes des emplois verts et publiée début 2011 a montré l’ambiguïté du terme et calculé les coûts réels d’un emploi vert en s’appuyant sur plusieurs rapports officiels. La définition des emplois verts est assez floue, même s’il existe un guide officiel intitulé « Zoom sur 50 métiers de la croissance verte ». Parmi ces métiers, la plupart existent déjà (jardiniers, égoutiers, agents d’assainissement, géologues…). D’autres semblent sortis tout droit d’une comédie de Feydeau : Animateur d’initiation à la nature, Animateur d’écomusée, Animateur éco-interprète, Guide nature…

Le problème c’est que, depuis le lancement du Grenelle de l’environnement et jusqu’à 2011, un emploi vert créé en France a coûté presque 400 000 euros par an contre 55 000 euros dans le privé (en moyenne). Ce qui veut dire qu’un seul emploi vert représente le coût de 7.2 emplois dans le privé ! Et, en réalité, les emplois verts réellement créés ne subsistent que grâce à l’argent public.

« En remplaçant les camions par des brouettes, il faudrait pour assurer le même travail, 2.500 fois plus de travailleurs… », écrivait Alfred Sauvy en 1976 (L’économie du diable. Chômage et inflation). L’emploi vert est une grande fiction bien confortable proposée par les défenseurs de la dépense verte, pour faire avaler la pilule de l’augmentation des réglementations, le renchérissement du coût de l’énergie, la création de nouvelles taxes. Il convient donc d’arrêter les programmes en court, de diminuer la dépense publique, et de concentrer l’effort par des baisses d’impôts et de charges afin de stimuler l’innovation privée, seule capable de créer les emplois de demain et de faire baisser le chômage.

(Cet article a été publié par le quotidien Les Echos dans son édition du 11 décembre).

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3 commentaires

Anonyme 16 décembre 2012 - 9:24

Les emplois verts
Cet article est biaisé, le problème d’un emploi aidé est le même quelque soit le secteur (vert ou pas). C’est la plupart du temps mal ciblé (définition des activités et emplois concernés) et cela crée des effets d’aubaine.

Cet article est biaisé car il semble conclure que le secteur de l’économie propre n’a pas de futur parce que les expériences d’emplois aidés ça ou là se sont révélées coûteuses et parfois inefficaces. Même si le constat est juste cela n’autorise pas à conclure qu’il n’y a pas un énorme potentiel à développer une économie et des technologies propres en rejet pour l’éco-système. Alors que faire? Nous sommes convaincu qu’il faut mettre les entreprises polluantes actuelles (c’est à dire quasi toutes)au pied du mur pour les obliger à bifurquer. Comment nous direz-vous? C’est là que le législateur intervient: inscrire dans une loi européenne l’empreinte écologique des produits avant pendant et après usage. avant pour signaler au consommateur combien la fabrication coûte en éco empreinte à la planète (matériaux et transport compris), pendant: comme pour les voitures indicateur de consommation, taux de rejet C02 et de particules fines et après pour le recyclage du bien. Empreinte qui devra figurer sur tout produit et sur toute facture de ce bien.

Et ensuite me direz vous? Ensuite, c’est le citoyen acheteur qui en conscience fera son choix et croyez-nous si un jour ce type de traçabilité se met en place de manière aussi transparente, le consommateur petit à petit fera plier et bifurquer les entreprises du monde entier, sans que cela ne coûte un sou aux contribuables. C’est le consommateur qui paiera dans un premier temps les efforts de transformation et de R et D, mais à terme le marché reprendra ces droits et les produits baisseront sous le jeu de la concurrence.

Pour vous en convaincre, je vous invite à observer ce qui se passera sur le phénomène de la voiture hybride dans les 5 prochaines années et sur l’électrique dans les 10 prochaines.

Abonentendeur

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Anonyme 16 décembre 2012 - 3:05

Je partage une grande partie
Je partage une grande partie de ce que vous dites, mais votre réponse ne concerne aucunement les emplois dits « verts » objets du post.

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Anonyme 29 décembre 2012 - 9:36

Le 1er commentaire s’applique
Le 1er commentaire s’applique aussi aux emplois verts puisque le commentateur a élargi sa réflexion à tous les emplois aidés. Maintenant qui peut croire qu’un emploi vert coûte 500 000 voire +1 M€. A ce tarif c’est un PDG vert. Les emplois verts sont des emplois rémunérés au SMIC donc dans ces coûts sont intégrés des investissements ou de la corruption.

Roger Tardy

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