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Jeunes : plus l’Etat s’en occupe, moins ils s’en sortent

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La France a accueilli cette semaine le Sommet dédié à la « lutte contre le chômage des jeunes ». C’est une excellente initiative pour un pays où le taux de chômage des 16-25 ans atteint un taux de 26.1 %. A condition que notre pays s’inspire de ce qui se fait ailleurs, surtout en Allemagne où le taux de chômage des jeunes est 3 fois moins élevé qu’en France : 7.7 %.

Malheureusement, le gouvernement souhaite surtout continuer sur la voie de l’assistanat et profiter de ce sommet pour obtenir des fonds européens en particulier pour le financement de sa nouvelle trouvaille, la « garantie-jeune », une sorte de RSA pour les 18-25 ans. Mais ce Sommet est l’occasion pour l’IREF de rappeler que depuis 30 ans les politiques font toujours la même chose concernant les jeunes : on lance des dispositifs d’aide qui les enfoncent dans la dépendance et le chômage. Voici un rappel – non exhaustif – des systèmes mis en place pour « s’occuper » des jeunes.

On connaît déjà le système des emplois aidés, un mécanisme qui, depuis plus de 20 ans, est appliqué par les gouvernements, quelle que soit leur couleur politique. Toutes ces mesures, destinées principalement aux jeunes, sont facilement parvenues à entretenir un chômage des jeunes inchangé et parmi les plus élevés des pays industrialisés (26.1 % contre 7.7 % en Allemagne, 13 % au Canada et 15.6 % aux Etats-Unis). La France bat même de 2 points la moyenne européenne pour ce qui est du chômage des jeunes.

Voici donc les principaux emplois aidés mis en place par l’Etat depuis 20 ans :

Travaux d’Utilité Collective, TUC – 1984, Contrat de réinsertion en alternance, CRA – 1987, Contrat de retour à l’emploi, CRE – 1989 – 1993, Contrat Emploi Solidarité, 1990, Contrat Emploi Consolidé, 1992-1995-1996-1998, Contrat Initiative Emploi, CIE –1995-2004, Contrats Emploi Ville, 1996, Emploi jeune, 1997, Contrat d’avenir, 2004-2005, Civis – association, 2003, Civis – accompagnement vers l’emploi, ou Civis régional, 2003, Civis – création d’entreprise, 2003, Contrat Accompagnement Emploi , CAE – 5/2005, Contrat , Soutien emploi jeune en entreprise, SEJE – 9/2002, Stages d’insertion et de formation à l’emploi, SIFE – Individuel, Stages d’insertion et de formation à l’emploi, SIFE – Collectif, Convention reclassement personnalisé, Prime pour l’emploi , 1000 € de reprise emploi , Service militaire adapté, SMA – , Contrat d’insertion-revenu minimum d’activité, Contrat d’apprentissage, Contrat de qualification, Contrat d’adaptation, Contrat d’orientation, Contrat de professionnalisation, 2004.

En janvier 2011, on a mis en place le RCA, le « Revenu Contractualisé d’Autonomie ». Ce RCA se décline en deux allocations, provisoirement prévues à titre expérimental : la première, d’un montant de 250 euros par mois, est versée pendant deux années (de façon dégressive la seconde année) à des jeunes volontaires non-qualifiés, moyennant leur engagement à « rechercher activement un emploi ou à suivre une formation ». Cette allocation est partiellement cumulable avec un salaire. La seconde allocation est réservée aux jeunes chômeurs diplômés après six mois de recherche d’emploi infructueuse. Cela revient en fait à donner un demi revenu d’assistance à des jeunes sortant du système scolaire, beaucoup plus qu’à une véritable incitation au travail.

Taux d’emploi jeunes 16-25 ans (2012)
France 28.2
Allemagne 46.6
Pays-Bas 63.3
Royaume-Uni 46.8
Autriche 54.6
UE 32.9
Source Eurostat

Voici aussi les aides les plus répandues accordées aux jeunes :

– L’ALS (Allocation de logement à caractère social). C’est l’aide la plus souvent versée aux étudiants (environ 600 000 étudiants en bénéficient).
– Fonds solidarité logement
– Couverture Maladie Universelle (CMU)
– Tarif Social EDF + aide au paiement des factures
– Fonds d’aide aux jeunes (FAJ)
– RSA jeunes
– Garantie jeune, à partir de cet automne
– Pour les bénéficiaires du RSA ou les jeunes au chômage : gratuité, totale ou partielle, des transports publics et tarifs préférentiels avec la SNCF
– Pour les bénéficiaires du RSA : prime de Noël
– Aide au permis de conduire B

Quand il y a reprise d’emploi :

– Jeune demandeur d’emploi : aides temporaires
– Aide à la mobilité

Attention, certaines de ces aides sont cumulables.

Toutes ces aides ont rendu les jeunes français dépendant de l’Etat providence. D’ailleurs, le taux d’emploi des jeunes de 16 à 25 ne cesse de diminuer (voir le tableau) depuis le début des années 2000 pour atteindre son plus bas niveau : 28.2 %. A ce rythme-là et avec toutes ces aides, quel jeune aura encore le moindre intérêt à trouver un travail ?

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2 commentaires

Astérix 16 novembre 2013 - 9:33

L'état incompétent
Mais Bon Dieu, l'état a toujours été incompétent. Même ses fonctions régaliennes ne sont même pas assumées. Exemple :Les voyous font la loi, la police les pourchassent et la justice nous propose le système Taubira…!?
Si le secteur privé prenait tout en charge, la France serait sauvée. Rien n'est pire que le cerveau des hauts fonctionnaires pour paralyser un Pays par des règlements imbéciles mis en place par leurs 7 millions d'exécutants.
Comment s'étonner de la faillite de notre système.
Regardez les autres Pays. Plus bête que les Français c'est impossible. Chez nous le système éducatif de type soviétique recommande Bac + 15. En France, l'on ne vous demande pas la compétence et le professionnalisme mais d'accumuler des diplômes en nombres censés vous garantir l'intelligence et un emploi…! vous voyez le résultat…!
Les conséquences, une bande d'énarcotechnocrates complètement illuminés, ayant l'esprit monté à l'envers, qui nous emmène dans le mur à 300 à l'heure. Le chômage va exploser car le secteur privé est cuit, écrasé sous les charges, les contraintes, en un mot la connerie.
Concernant les dépôts de bilan, nous n'avons rien vu. Attendez-vous au pire. Comment ne pas voir ce qui va arriver ?
Les Français ont voulu, depuis plus de 30 ans, un système collectiviste de type socialo bolchévique, trotkyste, léliniste.
Continuons.
La Grèce sera bientôt à côté de la France une aimable plaisanterie…

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Alfred de Jassy 28 novembre 2013 - 9:33

Causalité ?
Une question : la mise en parallèle du niveau élevé de chômage chez les jeunes et le nombre important d'aides qui leur sont attribuées suffit-elle à démontrer l'existence d'un lien de causalité entre les deux ? Autrement dit, mettons en parallèle l'insécurité et les forces de police chargées de la limiter, et déduisons-en que d'importantes forces de police sont un facteur d'insécurité… La démonstration amorcée dans cet article mériterait d'être poursuivie pour être plus convaincante.

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