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Fiscalité et dépenses : le gouvernement Ayrault tire à tout-va

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Pour faire croire au succès de sa politique économique, le gouvernement use de tous les artifices possibles en même temps qu’il continue de dilapider l’argent public. Il fait feu de tout bois pour colmater les brèches qu’il ouvre lui-même dans son budget par pure idéologie.

Ce qu’Edmund Burke, philosophe et homme politique anglais et libéral, critiquait de la Révolution française dès 1790 pourrait être adressé à M Hollande : « Toute la politique financière de vos législateurs se ramène à se servir de n’importe quel artifice pour donner aux caisses de l’Etat, sur le moment, l’apparence d’être bien remplies- tout en s’employant à tarir toutes les sources vives capables de les alimenter indéfiniment ».
Il n’y a plus d’argent en effet pour le budget de l’Etat, mais celui-ci épuise ses ressources et celles des contribuables pour satisfaire à ses fantasmes écologiques. Entre 2005 et 2011, dit la Cour des Comptes, la collectivité a supporté un coût de 14,3 Mi€ pour passer au forceps de 10,3 à 13,1% d’énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie de la France. Et le gouvernement veut un taux de 23% d’ici 2020. A quel coût ? Une estimation de 40 Mi€ n’est pas déraisonnable, à la charge des contribuables qui supportent la Contribution au service public d’électricité (CSPE), instaurée en 2003, pour dédommager les opérateurs des surcoûts mis à leur charge pour soutenir la production d’énergies renouvelables (solaire, éoliennes, biomasse…), notamment au travers de l’achat de cette énergie à un prix surévalué. Cette taxe augmente sans cesse, passant de 2,6Mi€ en 2010 à 3,5 en 2011, 4,2 en 2012 et 5,1 en 2013. L’énergie solaire notamment est une charge considérable selon la Cour des comptes : elle représente 2,7% seulement de la production totale des énergies renouvelables et elle bénéficie de 25% des fonds publics qui y sont affecté à ces énergies.
Par idéologie encore la taxe poids lourds, crée en 2008 sera mise en place au 1er octobre 2013. Le cout de sa collecte est estimé à 20% des recettes, soit 230 millions par an pour un rendement de 1,2 Mi€! Mais au surplus cette taxe constitue un contrôle généralisé des transporteurs qui seront suivis depuis leur boitier et les portiques installés un peu partout sur les routes de France. Big Brother se renforce ainsi sans même être efficace pour le budget. Au demeurant cette taxe, baptisée écotaxe pour la faire adopter par l’opinion, sera supportée par le donneur d’ordre et renchérira le prix des marchandises transportées.
Les taxes continuent ainsi de se multiplier en même temps que leur rendement décroit. Le gouvernement réduit ses dotations aux collectivités locales et permet à celles-ci d’augmenter les droits d’enregistrement qui vont peser sur le marché immobilier. Il est envisagé de créer de nouvelles éco-taxes, d’augmenter la CSG pour financer les retraites, de taxer l’assurance vie, les sociétés immobilières cotées…

Mais la croissance demeure atone. Les impayés de salaires dans les entreprises en cessation de paiement bat le record de 2008. Le timide redressement enregistré au deuxième trimestre reste artificiel et peut-être tronqué. Pour doper une France malade des remèdes que les gouvernements successifs lui administrent en particulier depuis 2009, MM Hollande et Ayrault libèrent l’épargne salariale, ils multiplient les emplois d’avenir (100 000 en 2013 et 50 000 de plus en 2014), les emplois francs et les contrats de génération, comme d’autres l’avaient fait des emplois jeunes, et mettent 30 000 jeunes en formation.
Ils se gaussent d’une réduction du déficit du commerce extérieur qui se situerait en-dessous de 30Mi€ au premier semestre 2013 contre 35,8 au même semestre de 2012. Mais cette amélioration n’est due qu’à de moindres échanges et à une réduction plus sensible encore des importations : les exportations ont reculé de 1,9% en un an et les importations ont reculé de 2,2%. C’est le signe que notre compétitivité ne s’améliore pas. D’ailleurs la balance des transactions courantes de la France, qui enregistre la différence entre l’argent qui entre et celui qui sort de la France, se dégrade de manière continue : déficitaire depuis 2006, le solde est négatif de 19,7 Mi€ au 1er semestre, ce qui oblige la France à emprunter toujours davantage pour financer son activité.

Pendant ce temps, Total décide de transférer la gestion de sa trésorerie et ses équipes de communication à Londres. La société déclare qu’il n’y a aucun motif fiscal à cette délocalisation, mais personne ne la croit quand le taux d’impôt sur les sociétés en France est le plus élevé des pays de l’OCDE et que le FMI recommande à la France d’arrêter le massacre des hausses d’impôts. En attendant, même le gouvernement ne croit plus à sa prévision initiale de croissance pour 20124 qu’il avait fixée à 1,2% et qu’il revoit à la baisse dans la préparation du budget, en dessous de 1% quand la prévision moyenne des économistes envisage à peine 0,6%.

Il ne suffit pas que le gouvernement clame qu’il voit des hirondelles en 2025 pour que le printemps s’annonce. Il faudrait plutôt qu’il revienne sur des années d’impéritie dans la gestion publique et d’excès dans les prélèvements obligatoires.

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1 commenter

Astérix 6 octobre 2013 - 1:37

la fin de la France
il suffit de savoir compter pour s'apercevoir que la France, du fait de l'écrasement fiscal, ne connaîtra AUCUNE CROISSANCE. Les prévisions du gouvernement sont totalement irréalistes. Le mensonge et les déclarations rassurantes de nos dirigeants permettent uniquement de tenter de gagner du temps, afin de se maintenir au pouvoir.

Je prends date. Plus les prélèvements augmentent, plus la France va s'enfoncer vers l'abîme. Il faut faire exactement l'inverse. La France n'a pas besoin d'hommes politiques dignes de l'ex- URSS incompétents mais de véritables gestionnaires du secteur privé.

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