L’unité de l’Eglise s’impose dans le domaine spirituel, mais une certaine diversité des opinions a toujours prévalu dans les aspects sociaux et politiques. L’IREF n’est évidemment pas confessionnel, mais il nous a paru important et intéressant de relayer la vision libérale de Joseph Ratzinger/ Benoît XVI qui permet aussi d’expliquer et conforter notre analyse critique à l’encontre de certaines positions économiques et parfois politiques du pape François, très éloignées de celles de son prédécesseur.
Jean-Philippe Delsol
Jean-Philippe Delsol
Docteur en droit et licencié ès lettres, Jean-Philippe Delsol est avocat au Barreau de Lyon spécialisé en droit des sociétés et fiscalité internationale. Fondateur du cabinet Delsol Avocats, il est Président de l’IREF. Auteur de plusieurs livres, dont « A quoi servent les riches », il est un interlocuteur privilégié des médias sur les sujets touchant à la fiscalité, au patrimoine et à l’entreprise. Autres ouvrages publiés : Au risque de la Liberté (FX de Guibert, 2007), Pourquoi je vais quitter la France (Tatamis, 2013), Anti-Piketty (libréchange, 2015), L’Injustice fiscale (Desclée de Brouwer, 2016), Eloge de l'inégalité (Manitoba/les belles lettres, 2019), Civilisation et libre arbitre, Desclée de Brouwer, 2022
Le Medef a parlé de tambouille comptable à l’annonce des principales mesures du prochain budget de l’Etat. Il s’agit pour le moins d’une petite cuisine. Les pensions de retraite, les allocations familiales et les APL baisseront puisqu’elles seront rehaussées de 0,3% en 2019 quand l’inflation attendue est de l’ordre de près de 2%. Ce sont donc une fois encore les retraités et les familles qui vont trinquer.
Hulot s’en va. On pourrait s’en réjouir si on ne connaissait pas l’histoire de la vieille de Syracuse que raconte Valerius Maximus (historien du 1er siècle après JC), sur Denys, un des tyrans de Syracuse, que tous détestaient. Denys apprit pourtant qu’une vieille femme priait chaque jour pour lui. Surpris, il la fit venir et l’interrogea sur ses motifs. Par quel bienfait avait-il pu mériter ses prières ? “J’ai, dit-elle, une raison bien particulière d’agir ainsi. Quand j’étais jeune, nous avions un tyran redoutable et je désirais en être débarrassée. Il fut tué ; mais un autre plus terrible encore s’empara de la citadelle. Je regardai encore comme un grand bonheur de voir finir sa domination. Tu es devenu notre troisième maître et nous t’avons trouvé plus dur que les deux premiers. C’est pourquoi, dans la crainte que ta mort n’amène à ta place un successeur encore pire, j’offre ma vie aux dieux pour ta conservation.”
Au nom de l’égalité et d’un semblant de justice sociale, le gouvernement envisage une fois de plus de prendre aux uns pour redonner aux autres. Deux dossiers sont à l’agenda social de la rentrée politique : la réforme des retraites et celle de l’assurance chômage. Dans les deux cas, il est envisagé de faire les poches des riches.
Dans cet ouvrage excellemment traduit de l’américain, le père Sirico n’hésite pas à considérer que le libéralisme est le meilleur moyen d’accomplir le message du Christ au plan social. Un discours osé en ce XXIème siècle progressiste quand il n’est pas agnostique. Il ne s’agit pas pour lui, bien sûr, de vouloir la liberté du renard libre dans le poulailler. « La liberté, en dépit du désir qu’elle inspire aux hommes, n’est ni un but, ni une vertu en elle-même. Nous disposons de la liberté pour autre chose…La liberté est un objectif instrumental… L’objectif de la liberté doit être la vérité… ». Et pour lui qui après bien des péripéties est devenu prêtre catholique, cet objectif ne peut être que celui de « la Vérité dans toute sa plénitude » (pp. 237/238).
Dans le décorum de Versailles, M. Macron a demandé ce 9 juillet au Parlement de voter la remise en cause de la distinction établie entre le Président et le Premier ministre par la Vème République. C’est le sens de son amendement au projet de loi constitutionnelle qui permettrait que, lors de chaque Congrès, le Président de la République puisse rester non seulement pour écouter les parlementaires réunis, mais pour pouvoir leur répondre, ce qui réduit le rôle de son Premier ministre. Il faut alors aller plus loin et se poser la question de l’utilité de conserver la fonction du Premier ministre. Mais c’est alors tout un autre équilibre des pouvoirs qu’il faut instaurer car en l’état seul le Premier ministre est responsable devant les Chambres.
Emmanuel Macron avait promis une révision constitutionnelle dès la première année de son mandat. Il va peut-être parvenir à faire voter un projet partiel qui mélange des questions relevant presque du détail, comme la suppression du droit accordé aux anciens présidents de la République de siéger au Conseil constitutionnel, avec des questions plus importantes comme celle de la réforme du Conseil de la magistrature. Plutôt que de le supprimer, il cherche à rénover le conseil économique et social qui a surtout prouvé son inutilité depuis sa création en 1958 sinon pour recaser les déchus de la République. Mais de manière plus grave, il réécrit l’article 1 de la Constitution et dénature celle-ci.
La retenue à la source, qui entre en vigueur au 1er janvier 2019, devait être neutre. En fait elle coûtera cher au contribuable, sous diverses formes.
La théorie du ruissellement (trickle down en anglais) expose que l’enrichissement de certains rejaillit à terme sur les autres. C’est William Jennings Bryan, candidat démocrate à la convention présidentielle américaine le 9 juillet 1896 à Chicago, qui a sans doute pour la première fois utilisé ce terme pour rejeter « ceux qui croient que si vous légiférez uniquement pour rendre les riches prospères, leur prospérité ruissellera sur ceux se trouvant dessous ».
Depuis des années les impôts locaux ont crû à une vitesse vertigineuse par suite du transfert de charges de l’Etat autant que par les effets d’une démagogie locale surabondante. En 2015, les impôts locaux ont augmenté de +4,4 %. Au titre de 2016, les taux des taxes foncières sur les propriétés bâties votés par les conseils départementaux ont augmenté de 5,2 % en moyenne, avec des pointes à + 66 % dans les Yvelines. Au surplus les taxes locales sur foncier bâti et non bâti sont archaïques, basées sur des valeurs locatives définies en 1970 à partir de critères souvent erronés et rehaussées depuis arbitrairement. Au total, en 2017, le produit de la taxe foncière a été de 34 Md€ et celui de la taxe d’habitation de 19,3Md€.