Le projet de budget pour 2020 annonce des baisses d’impôt sur le revenu, mais elles seront compensées par l’amputation de diverses niches fiscales, le retard dans la baisse de l’impôt sur les sociétés et quelques nouvelles taxes comme celle sur le transport aérien. Pour le reste il sera encore fait appel à l’emprunt et la décrue de la dette publique sera retardée. Les dépenses publiques sont passées de 1 020,5 milliards d’euros en 2007 à 1318,6 en 2018. Elles sont de 20% supérieures à la moyenne de la zone euro et devraient continuer de progresser de 0,5% en volume (hors inflation) en 2020, comme en 2019. Les prélèvements obligatoires sont à l’avenant.
Jean-Philippe Delsol
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Jean-Philippe Delsol
Docteur en droit et licencié ès lettres, Jean-Philippe Delsol est avocat au Barreau de Lyon spécialisé en droit des sociétés et fiscalité internationale. Fondateur du cabinet Delsol Avocats, il est Président de l’IREF. Auteur de plusieurs livres, dont « A quoi servent les riches », il est un interlocuteur privilégié des médias sur les sujets touchant à la fiscalité, au patrimoine et à l’entreprise. Autres ouvrages publiés : Au risque de la Liberté (FX de Guibert, 2007), Pourquoi je vais quitter la France (Tatamis, 2013), Anti-Piketty (libréchange, 2015), L’Injustice fiscale (Desclée de Brouwer, 2016), Eloge de l'inégalité (Manitoba/les belles lettres, 2019), Civilisation et libre arbitre, Desclée de Brouwer, 2022
L’Europe est décriée en tout. Elle est devenue trop technocratique et nous ne supportons plus qu’elle nous oblige à aseptiser nos fromages au travers de normes ridicules. Mais l’Europe a aussi des vertus qu’il faut savoir célébrer. Elle a gardé la conviction libre-échangiste des débuts de la CEE. Et elle cherche à ouvrir les marchés de tous les pays européens au monde entier. Cette semaine même où le traité CETA avec le Canada venait devant le parlement français pour ratification, de nouveaux accords de libre-échange étaient signés avec le Vietnam, puis avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay) pour éliminer à terme plus de 90% des droits de douane actuels avec ces pays.
« Des vagues de chaleur plus fréquentes et plus sévères » titre un grand journal du soir. Est-ce si sûr ? Ces annonces de péril imminent ne sont-elles pas trop souvent utilisées pour justifier une nouvelle emprise politique, voire idéologique sur la conscience des gens ? Ceux dont le rêve communiste d’une société entièrement étatisée a été brisé par la réalité soviétique ou chinoise ont trouvé dans l’écologie un nouveau moyen de faire grandir l’Etat au détriment des libertés individuelles. En agitant la grande peur d’un réchauffement climatique dû à l’homme, ils incitent l’humanité à se livrer à une grande autorité, seule capable selon eux d’entreprendre le travail titanesque de lutter contre le climat dans un combat qui doit mobiliser toutes les ressources du monde. Et cette bataille qui fait de la puissance publique un nouveau démiurge a l’immense avantage que ses résultats ne seront connus que par les générations à venir, ce qui évite d’avoir des comptes à rendre !
Avec l’été, nous avons fêté ce 21 juin dernier le premier anniversaire du Journal des Libertés en même temps que la publication sur notre site internet de son numéro 5 désormais en ligne à l’adresse habituelle: journaldeslibertes.fr. Ce numéro est riche de réflexions notamment sur les thèmes de la démocratie, du libéralisme et de l’union européenne.
Les journaux du monde entier ont fait croire que le monde déversait ses déchets plastiques en Malaisie de manière frauduleuse. « La Malaisie ne sera pas la décharge du monde » a clamé la ministre malaisienne en charge de l’énergie, de l’environnement et des sciences, le 11 juin. Et elle a annoncé que son pays retournerait à l’envoyeur des centaines de tonnes de déchets plastiques.
Aux dernières élections européennes en France, les libéraux n’étaient pas présents et la droite conservatrice s’est effondrée à défaut de se souvenir que son électorat était conservateur mais aussi libéral. Tout est donc à reconstruire.
Le 21 avril 2019, l’acteur Volodymyr Zelensky a été élu président d’Ukraine avec 73% des votes exprimés face au président sortant Petro Porochenko. Ce dernier, jadis élu dans le contexte de l’Euromaidan, laisse un héritage contesté dans un pays en proie à de profonds changements.
Toutes les listes qui se présentaient aux élections européennes de ce 26 mai n’avaient qu’un seul leitmotiv, celui de protéger les Européens. Les nombreux Français qui se sont abstenus (50%) ne comptent pas que des pêcheurs à la ligne et des indifférents, mais peut-être des mécontents à l’égard de ce morne conformisme. Ceux qui en ont fait le plus les frais sont Les Républicains qui ont pris le risque de confier leur tête de liste européenne à François-Xavier Bellamy dont le dernier ouvrage, Demeure (Grasset, 2018), atteste une philosophie politique si conservatrice et si peu libérale que le résultat de 8,5% des voix obtenu n’est guère surprenant ; il s’est lui-même, ainsi, refusé aux électeurs conservateurs-libéraux qui formaient une bonne partie de la droite française jusqu’à présent ainsi qu’en a témoigné le vote « Fillon ».
Dans la légende antique, les Danaïdes furent condamnées, aux Enfers, à remplir sans fin un tonneau troué. Il en ira de même désormais pour les contribuables avec Ascoval. Cette histoire sans fin est celle de l’obsession idéologique du gouvernement. Décidée par le jugement de la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg ce jeudi 2 mai 2019 en faveur de British Steel, la reprise d’Ascoval représente un financement public français de 47 millions d’euros de fonds publics apportés par l’Etat (25 millions d’euros), la région Hauts-de-France (12 millions d’euros) et Valenciennes Métropole (10 millions d’euros). Mais au surplus, les fonds que doit apporter British Steel, soit 47,5 millions d’euros, risquent bien d’être payés par le contribuable anglais. En effet, aussitôt la décision du tribunal connue, British Steel a fait savoir qu’elle était elle-même au bord de la faillite et attendait une aide de l’ordre de 100 millions d’euros de la part du gouvernement anglais.
Les mesures annoncées par le gouvernement à la suite du Grand débat auront un coût qui s’élèverait, selon M. Le Maire, à près de « 17 milliards d’euros ». Pour les financer, seules sont envisagées les suppressions de quelques niches mineures sur les entreprises. Pourtant les niches, plus nombreuses en France qu’ailleurs, mériteraient d’être toutes remises en question. Les Français semblent d’ailleurs y être favorables : dans les réponses au Grand débat, 58% d’entre eux disaient refuser les impôts comportementaux.