L’étude de l’IREF consacrée à la souveraineté numérique est présentée dans Les Echos (18 septembre). Lire.
Nicolas Lecaussin
Nicolas Lecaussin
Directeur de l'IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l'IFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de l'association Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques. Auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages dont : Cet État qui tue la France (Plon, 2005), L’absolutisme efficace (Plon, 2008), Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! (First Editions, 2009), A quoi servent les riches, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Lattès, 2012), L’obsession antilibérale française (Éditions Libréchange, 2014), Anti-Piketty, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions Libréchange, 2015), Echec de l'Etat, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions du Rocher, 2017), Les donneurs de leçons (Éditions du Rocher, 2019).
Les politiques français cesseront-ils un jour de se mêler de ce qui ne les regarde pas ? Un épisode de plus dans la saga de l’Etat Français omniprésent et omnipotent… Lorsque Veolia a affirmé vouloir prendre le contrôle de son rival Suez, le Premier ministre, Jean Castex, a tout de suite soutenu cette initiative car elle «ferait sens» concernant la «pérennité de l’emploi» et la «logique industrielle». M. Castex est un énarque, il croit que les unions d’entreprises sont toujours nécessaires et forcément utiles. Il ne peut pas penser au consommateur, il réagit en politique qui croit «sauver des emplois». D’abord, ce n’est probablement pas le cas ici. Suez est le leader mondial de la distribution d’eau, avec 145 millions d’habitants desservis. C’est une société qui s’est beaucoup modernisée depuis plusieurs années et qui innove beaucoup (Smart City, exploitation des données des réseaux d’eau, …). Elle est présente dans 80 pays.
Le rapport de la Cour des comptes sur la fraude sociale rendu public le 8 septembre dernier a provoqué une avalanche de réactions, la très grande majorité dénonçant les sommes en jeu et les fraudes. Par exemple – les plus souvent cités – un membre de Daesh qui aurait largement profité des aides sociales françaises. Mais ce n’est pas ce qu’il faut surtout retenir de ce rapport. Car la somme donnée par les magistrats de la Cour est «modeste» : de 6.8 à 8.4 milliards d’euros de fraudes en 2019. Cela représente à peine un peu plus de 1 % du total des prestations sociales. Non, ce qui est plus grave, c’est que la Cour reconnaît «l’absence d’estimation du montant des fraudes pour la plupart des prestations», les contrôles étant insuffisants, incomplets et effectués a posteriori.
Prix Nobel de la Paix: «Les succès diplomatiques de Trump sont en général sous-estimés»
Trump est la cible et l’obsession de la très grande majorité des médias ainsi que d’une grande partie des «spécialistes» des États-Unis. On imagine le choc qu’ils ont reçu en apprenant la proposition, pour le prix Nobel de la paix, de celui qui accumule tous les défauts possibles! Cette proposition émane d’un membre du Parlement norvégien, Christian Tybring-Gjedde, qui a invoqué l’accord de paix – historique, il est vrai – entre Israël et les Émirats arabes Unis. Cet accord a été signé le 15 août à la Maison Blanche et il laisse espérer de prochaines ouvertures entre Israël et d’autres pays de la région, comme l’Arabie saoudite et le Bahreïn. Il faut préciser que ce membre du Parlement norvégien et l’un de ses confrères avaient déjà suggéré le nom de Trump en 2018 lors de pourparlers entre les États-Unis et la Corée du Nord.
Etats-Unis : les libertés et la démocratie menacées par les ravages du politiquement correct
Quelques semaines avant les présidentielles de 2016, le Comité pour la protection des journalistes américains a publié un communiqué de mise en garde contre l’élection de Trump qui serait une «menace sans précédent pour la liberté de la presse en Amérique». D’autres organisations et associations, ainsi que des personnalités des différents milieux, intellectuels ou artistiques (voir à cet égard l’ouvrage de Bret Easton Ellis) publiaient ou faisaient des déclarations toutes plus alarmistes les unes que les autres sur ce qui se passerait au cas où Trump deviendrait président : «Ce sera 1933 !» répétaient-ils la peur au ventre. « Quatre ans plus tard, on se rend compte qu’ils avaient bien raison », écrit avec ironie l’éditorialiste du Wall Street Journal, Gerard Baker. Sauf que la démocratie et la liberté d’expression ne sont pas menacées par Trump mais par les organisations gauchisantes, les élus démocrates et l’idéologie du politiquement correct.
L’économie américaine revit et les impôts français sont toujours les plus élevés au monde !
Rappelez-vous ! C’était en mars, au début de la terrible crise économique causée par la pandémie et par le confinement. De nombreux experts avaient prédit une récession sans précédent aux Etats-Unis et un taux de chômage qui atteindrait 25 %, comme dans les années 1930. Six mois plus tard, l’économie américaine leur donne tort. Une nouvelle fois d’ailleurs. Le taux de chômage est descendu à 8.4 % fin août, presque deux points de moins qu’en juillet. Il était à 15 % au mois d’avril, en pleine crise. L’économie américaine a créé 1.4 millions d’emplois en août et 10.5 millions d’emplois sur les quatre derniers mois. C’est d’autant plus impressionnant qu’il a fallu trois ans après la crise de 2008 pour arriver à une telle performance et un taux de chômage pareil (en août 2012, il était encore à 8.1 %).
Fin 2019, avant la crise du Covid, le taux de chômage des Noirs était à 5.4 %, un taux qu’on n’avait pas vu depuis les années 1970. Sous Obama, il n’est jamais descendu en dessous de 7.5 %. Durant les trois premières années de la présidence de Trump, le revenu médian de la minorité noire a augmenté de 19 %, à 806 dollars/semaine. Sous Obama, le revenu médian des Noirs n’a augmenté que de 11 % durant les deux mandats !
On ne manque pas d’imagination en France. Le plan de relance du gouvernement, dont la présentation a été reportée d’une semaine, devrait prévoir l’embauche de 3000 à 5000 personnes en CDD à Pôle Emploi en 2020 et 2021 !
Souveraineté numérique : il vaut mieux favoriser la liberté, la concurrence et l’innovation
La souveraineté numérique est un argument politique de protection. Derrière cette volonté se cachent des velléités protectionnistes et de l’interventionnisme politique.
Les tentatives pour lancer des plateformes numériques ont été nombreuses, avec autant d’échecs. Cela pour deux raisons : l’interventionnisme et le dirigisme étatiques. S’y ajoute le fait que ces politiques souhaitent copier des outils numériques déjà existants et performants, sans en avoir les moyens. Ces échecs ont généré des pertes qui se chiffrent en dizaines de millions d’euros d’argent public.
L’IREF propose :
• de réduire l’inflation législative et réglementaire concernant les nouvelles technologies
• d’en finir avec le protectionnisme sous couvert de protection des données ou de « souveraineté numérique »
• de laisser faire les acteurs et le marché sans que l’Etat interfère dans des choix économiques
• de réduire les taxes, les normes et la législation enserrant les nouvelles technologies et internet
• de prôner un véritable marché économique unique au sein de l’Union européenne.
L’IREF intervient le 26 août 2020 à l’Université d’été du MEDEF sur le souverainisme économique.