Stanislas Guerini, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, nous a promis une vraie réforme : rémunération au mérite, licenciements facilités en cas d’insuffisance professionnelle, remise en cause des catégories, etc.
Afin de se donner le maximum de chances de succès et pouvoir affronter les syndicats qui sont évidemment opposés à tout changement, le ministre a réuni, mardi 7 mai 2024, une dizaine de parlementaires de la majorité présidentielle pour former une « task force » chargée de préparer la réforme d’ici sa présentation au Parlement à l’automne.
Il semble pourtant que la réforme « ambitieuse » ait déjà du plomb dans l’aile. A l’occasion d’une « Rencontre de la fonction publique » à la préfecture de Seine-Saint-Denis à Bobigny, le jeudi 2 mai 2024, Stanislas Guerini a affirmé qu’il voulait « créer des voies d’accès plus directes » à la fonction publique.
De quoi s’agit-il exactement ? D’une part de permettre la titularisation des jeunes à l’issue d’un contrat d’apprentissage sans qu’ils soient obligés, comme aujourd’hui, de réussir un concours. Le ministre veut utiliser le contrat d’apprentissage comme « une vraie voie de prérecrutement ».
Ensuite, s’il a reconnu que le recrutement de contractuels pouvait être parfois utile, Stanislas Guerini s’est dit « à rebours » de la « vision de la toute-contractualisation ». Pour lui, en effet, l’embauche de contractuels a sans doute permis de contourner les rigidités de la fonction publique, mais aujourd’hui il y a trop de contractuels (25%). Selon le ministre, « la contractualisation représente la quasi-intégralité des recrutements dans certains corps ». Ce n’est pas acceptable. Par conséquent, il faudrait pouvoir titulariser plus facilement les contractuels, et permettre la reprise de leur ancienneté.
La « grande réforme » de la fonction publique est donc en train, petit à petit, alors qu’aucun projet n’a encore été rédigé, d’accoucher d’une souris. Une fois encore, on se demande quel est le but poursuivi par le ministre. Pourquoi vouloir favoriser le licenciement des fonctionnaires si c’est pour, « en même temps », transformer les contractuels (plus facilement licenciables) en fonctionnaires ?
Nous proposons la démarche inverse : transformer les fonctionnaires en contractuels en supprimant le statut de la fonction publique.
8 commentaires
…et la façon la plus simple pour le supprimer est le referendum! Pas besoins de « task force » (ou là là , ça fait peur!) et de toutes les ficelles pour faire trainer et enterrer un projet.
Quand j’étais jeune, il y avait à Marseille un Guérini, ;
prénommé Barthelemy, et couramment surnommé Mémé ;
j’espère au moins qu’il n’y a aucun lien de parenté…
Christian
Comme toujours les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent !
Quarante quatre années de fonction publique d’Etat [hors syndicat] m’ont permis de pouvoir observer cette « minorité » de « planqués » qui s’y engageaient pour parcourir une carrière « pépère ».
J’ai grincé des dents plus souvent qu’à mon tour quand j’ai pu assister à des promotions extraordinaires de camarades syndiqués qui n’en fichaient pas une rame dans les postes qui leur étaient attribués. Et pourtant, et dans leur ex-postes de « journaliers » ou de « contractuels », ils étaient brillants, voire exemplaires, puis la « titularisation » les transformait instantanément…
Alors, et si l’un de nos politiciens en charge de ce dossier, parvenait à inverser cela, en offrant des « contrats » sur tous ces postes, avec bien sûr des avantages de salaire pour les plus actifs, mais des exclusions pour ceux qui ne veulent pas, alors je suis certain que tout ce petit monde s’améliorerait. Mais il faut virer les syndicats, c’est impératif…
Est-ce que cela vous étonne encore ? il faut bien placer les milliers qui sortent chaque année de Sciences Po et de l’Ena pour glander aux frais des Con-tribuables dans ce pays le plus taxé au monde et parmi les plus endettés par habitant. Il faut maintenir cette position sur le podium mondial avant qu’un autre pays se décide à venir prendre les premières places.
25 % de contractuels ! La belle affaire. Pour les remplacer, il devrait être possible de piocher dans les effectifs d’autres ministères , sauf que… c’est difficile sinon impossible !
Toute cette surpopulation fonctionnaire inactive serait la bien venue dans le privé pour créer de la richesse et améliorer la compétitivité. Mais au lieu de cela on compte sur… les migrants !!!
Ça c’est le 2e effet Kiss-Cool du statut de fonctionnaire, et ce n’est pas le moindre.
Ils veulent réindustrialiser la France? Qu’ils le prouvent !
L’idée était peut-être bonne au départ, mais nous sombrerons dans l’abîme si nous accroissons le nombre de fonctionnaires, l’Etat n’étant pas en mesure de pouvoir supporter une telle charge, M. Guerini n’y a peut-être pas réfléchi. Il faudrait diminuer drastiquement le nombre de fonctionnaires et non pas l’augmenter. Qui va payer ???
Il faut abolir les syndicats pour en mettre un en place, non politisé, qui prenne en considération les situations des ouvriers et des patrons et qui tranche quand c’est nécessaire.