Tout le monde connaît la pièce de Shakespeare Roméo et Juliette, écrite semble-t-il à la fin du XVIe siècle, et qui traite de la rivalité entre les Capulet et les Montaigu dans la Vérone du XIVe siècle.
Jamie lloyd l’adaptera au théâtre en mai prochain à Londres avec dans le rôle de Juliette une artiste britannique… noire. Même si ce ne sera pas la première fois que cela arrivera sur les planches londoniennes, d’aucuns ont pu s’étonner de cette nouvelle.
La contestation gronde. Ce qui est présenté comme un déferlement de haine outre-Manche sur les réseaux sociaux a amené 830 actrices, essentiellement noires, à publier une lettre ouverte pour dénoncer non seulement du racisme, mais encore de la misogynie.
Rappelons que le film français L’Autre Dumas, sorti en 2010, voyait l’écrivain métis joué par un Gérard Depardieu non grimé, ce qui avait provoqué une polémique car la « négritude » de l’immense écrivain est loin d’être anodine (nous ne rentrerons pas dans l’histoire déjà fascinante du général Dumas). Comment ceux qui contestaient un Alexandre Dumas blanc pourraient-ils revendiquer une Juliette noire ?
Sans doute notre sens artistique n’est-il pas suffisamment développé car nous avons du mal à comprendre comment on peut adapter une œuvre classique en la travestissant de manière éhontée.
Faudra-t-il bientôt voir une Lady Montaigu jouée par une bisexuelle asiatique et un Roméo par un transsexuel ou, mieux encore, par un individu « racisé » et « non genré », pour reprendre un vocabulaire à la mode ?
Jusqu’où les adeptes du wokisme se ridiculiseront-ils ?
2 commentaires
Ça aurait infiniment plus de sens de transposer directement toute la pièce de l’Italie du XIVe siècle vers un équivalent africain, ce qui aurait en plus pour bénéfice, pour ce gens-là, de pouvoir ouvrir tout le casting à des acteurs noirs (et après tout, dans ces conditions, pourquoi pas ?).
C’est à cette insistance à déformer de façon invraisemblable nos œuvres littéraires pour ensuite agresser tous ceux qui viendraient le contester que l’on mesure à quel point l’ambition du progressisme n’est pas de cultiver la diversité, mais plutôt de nous précipiter de force dans une espèce d’univers parallèle dans lequel tous les repères historiques se confondent.
« Bien sûr qu’il y avait des noirs en Italie au quatorzième siècle, voyons ; si vous n’y croyez pas, c’est que vous êtes raciste », etc..
Et en attendant, c’est notre patrimoine culturel qui en fait les frais.
A lire ces bisbilles des adeptes du wokisme qui ne rêvent que de faire table rase de notre civilisation pour imposer la leur, je me demande s’il ne vaudrait pas mieux être jaune ou rouge pour éviter leur soi-disant qui ne vise qu’à ostraciser tout ce qui ne pense pas comme eux.