Cette semaine, la traditionnelle Rencontre des entrepreneurs de France (REF) a commencé par la diffusion d’un message d’Emmanuel Macron aux chefs d’entreprise. Il a parlé de la guerre en Ukraine, il n’a pas manqué de dresser un bilan positif du quinquennat nonobstant les crises, et il a surtout appelé les entreprises à lancer une nouvelle « trajectoire fiscalo-sociale » avec le gouvernement pour « gagner la bataille du plein emploi et de la réindustrialisation ».
Cela représente une rupture avec une prétendue doctrine pro business qui avait conduit, depuis le premier quinquennat, à une baisse de plus de 25 milliards d’euros des prélèvements obligatoires. Le gouvernement ne tient pas ses promesses ainsi que le prouve le report, en 2027, de la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), qui fait économiser à l’Etat 8 milliards d’euros par an. Il évoque par ailleurs des projets qui pénaliseraient les entreprises en réduisant par exemple les allégements de charges sociales pour les salaires supérieurs à 1,6 smic.
Plutôt que de réduire ses dépenses, l’Etat demande au secteur privé d’assumer, à sa place, son incapacité à gérer correctement les finances publiques. Preuve en est que les dépenses publiques ont augmenté plus rapidement sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron (1,2 % par an en moyenne) que celui de François Hollande (1 % par an en moyenne). Rappelons également que dans une situation de défaillance économique, les entreprises sont généralement contraintes de faire faillite et de mettre la clé sous la porte, sans exiger de l’Etat qu’il prenne en charge leurs défaillances. La préservation de notre « modèle social » n’a rien de vertueux : elle est, au contraire, ce qui contribue à notre perte.
3 commentaires
Lamentable !!
Pourtant l’état palie aux défaillances des entreprises avec les lois travail ou celles qui ne sont pas appliquées sur l’obsolescence programmées, etc..
Bien à vous
Et plutôt que de réduire le coût de l’immigration, l’Etat préfère rogner sur la qualité et l’existence des services publics pour finir par les privatiser.
Le principe est le même à tous les niveaux