La haine des riches, un mal français

Bernard Arnault, président-directeur général de LVMH, est sorti de son habituelle discrétion pour dénoncer la bêtise de ses compatriotes anticapitalistes. Un fléau antiéconomique et contre-productif.

Il y a un an, le groupe Total comptait ériger un bâtiment de 10 000 m2 dans l’enceinte du campus de l’Ecole polytechnique, où quelque 400 personnes devaient mener des travaux  sur la décarbonation des énergies. Finalement, sous la pression de manifestants qui ont occupé et bloqué l’accès au terrain, Total a renoncé au projet. Il y a quelques jours, des militants anticapitalistes ont tout fait pour empêcher un investissement de 100 millions d’euros dans un centre de recherche, pratiquement au même endroit, sur le plateau de Saclay, à proximité de l’Ecole polytechnique. Parce que les investisseurs sont Bernard Arnault et le groupe LVMH, qui souhaitent financer un centre de 22.500 m2 pour 300 chercheurs. Habituellement extrêmement discret, Bernard Arnault a vivement réagi cette fois :  « On a dit non à une entreprise capitaliste, on préfère que ce soit l’État qui investisse. En attendant, le champ reste vide avec quelques grenouilles. On verra bien dans 20 ans. En tout cas, nous, on a arrêté les frais parce que ce n’est pas la peine de s’énerver. On va ailleurs. On était invité en Angleterre où on voulait nous subventionner, mais comme on est de bons Français, on va rester en France », a-t-il déclaré. Bernard Arnault est un riche, un énorme défaut dans notre pays et LVMH est une multinationale, autre grande anomalie qu’on ne tolère pas. Aux entreprises privées, les militants préfèrent l’Etat. Comme si les multiples exemples de mauvais investissements et de gaspillages d’’argent public, c’est-à-dire celui des contribuables, n’étaient pas assez décourageants. Il suffit de voir la liste des rapports de la Cour des comptes… De même, pour eux, l’Etat sait tout, c’est un Saint qui peut faire ce que bon lui semble. Ont-ils oublié que ce sont les Etats totalitaires qui ont tué et emprisonné des dizaines et des dizaines de millions d’êtres humains ?

Bernard Arnault aurait toutes les raisons de quitter cette France qui le rejette, lui, son argent, ses projets pour la recherche et l’innovation. Ce qui s’est produit là est grave, mais n’a pourtant pas provoqué beaucoup de remous excepté sur quelques réseaux sociaux. Personne ne s’est interrogé sur le droit qu’avaient des militants d’occuper un campus ni sur l’inertie des  forces de l’ordre qui n’ont même pas cherché à les déloger. Personne ne s’est indigné du fait qu’une poignée d’individus puisse se substituer aux institutions scientifiques et aux chercheurs pour trier les investisseurs, distribuer les ausweis et les cartons jaunes.  Les pouvoirs publics ont une grande part de responsabilité dans cette histoire, qui ne grandira probablement pas notre pays aux yeux des investisseurs étrangers. Choisissez la France ? Elle leur donne plutôt des raisons de s’en méfier. Enfin, quel mépris pour un homme qui, avec son groupe, génère des emplois, génère des richesses, génère des marques renommées dans le monde entier !  Pour ne parler que de la France : LVMH, c’est 100 ateliers de production et 500 boutiques ; c’est, en 2022, la création de 15 000 emplois au bas mot, ce qui fait du groupe le premier recruteur sur le plan national. Qui plus est, chaque nouvel emploi en rend  4 autres nécessaires aussi chez ses fournisseurs.

Ces militants qui mettent tant d’ardeur à démolir les bâtisseurs, combien d’emplois ont-ils créés ? Ces généreux anti-riches défenseurs des pauvres, peuvent-ils donner un seul exemple – pas dix, un seul ! – de quelqu’un qui serait devenu pauvre à cause de la richesse de Bernard Arnault ?

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