Tous les 1er mai, ils organisent des cortèges pour célébrer les travailleurs. C’est « leur fête » et ils ne manquent pas une occasion de le rappeler. « Ils », ce sont les syndicats, les militants et les politiques de gauche, qui revendiquent une sorte de monopole sur le monde des travailleurs. Pourtant, ce monde s’est bien éloigné d’eux. Les syndicats n’attirent plus les travailleurs. Au contraire, on dirait qu’ils les font fuir. D’abord, dans la plupart des syndicats français, les leaders viennent du secteur public. Sophie Binet, récemment élue à la tête de la CGT, le « syndicat des travailleurs », est une permanente syndicale qui n’a jamais travaillé dans le privé. Le gros des troupes qui défilent le 1er mai provient d’entreprises publiques, EDF, SNCF, RATP et autres… En France, il n’y a globalement que 10.3 % de salariés syndiqués. La proportion est de 18.4 % dans la fonction publique et de 7.8 % dans le privé. Les professions intermédiaires en comptent 11.6% et les ouvriers battent le record avec… seulement 9 % ! Les travailleurs ont très probablement compris que les solutions marxisantes n’améliorent pas leur condition. Défiler le 1er mai avec des drapeaux rouges et, parfois, la faucille et le marteau, ne va sûrement pas les encourager à rejoindre les rangs des syndicats.
Sur le plan électoral, les ouvriers votent surtout en faveur du RN (Rassemblement National) et beaucoup moins pour des partis de gauche. Lors des élections présidentielles de 2022, environ 42 % d’entre eux ont voté pour Marine Le Pen au premier tour (deux fois plus que pour Jean-Luc Mélenchon et presque 2.6 fois plus que pour Macron) et 68% au deuxième tour ! Voilà qui décrédibilise quelque peu les grandes protestations d’amour des syndicats pour les « travailleurs ». Lesquels seraient aussi, si on en croit ces mêmes syndicats, contre la réforme des retraites. Quelles preuves solides en apportent-ils ? Aucune. Durant les « grandes journées de mobilisation », le secteur privé a fonctionné quasi normalement, il n’y a pas eu de grèves. La pétition en ligne lancée contre la réforme par les syndicats n’a recueilli que 1.174.543 signatures. Or, la population active s’élève à 29.9 millions de personnes (chiffre 2021). Moins de 4 % de ceux qui travaillent ont donc signé cette pétition. A l’envers,  plus de 96% ne l’ont pas signée. Cela fait beaucoup de travailleurs qui ne suivent ni les syndicats, ni les partis de gauche.
3 commentaires
Si les syndicats étaient financés non plus par l’impôt mais par les cotisations de leurs adhérents, déductibles des impôts, il est probable que les choses changeraient.
ce devrait être obligatoire, aucune raison que mes impôts servent à financer des syndicats qui m’empêche de travailler
Les ouvriers ont sûrement compris que les syndicats ne servaient à pas grand chose sinon à vivre à leurs frais.