L’ancien président Donald Trump a beaucoup de défauts. Nous l’avons déjà écrit, il est impulsif, narcissique, incapable de reconnaître ses torts. Il a sans aucun doute largement contribué aux défaites de son parti lors des élections des midterms en 2018 et de celles qui ont porté Joe Biden à la présidence  en novembre 2020. Son caractère emporté, son obstination à prétendre que ces élections ont été truquées, ont malheureusement occulté ses quelques bonnes mesures économiques et politiques. C’est un bilan que l’on peut objectivement dresser. En revanche, ce qui vient de se passer au tribunal de New York semble plus relever de manœuvres politiques et partisanes que d’une action de justice normale et saine. Voici pour nos lecteurs la position de la rédaction du Wall Street Journal sur cette affaire. Nous la partageons.
Ce genre de délit ne devient un crime aux yeux de la loi que s’il est relié à « une intention d’en commettre, d’en dissimuler un autre… » Où est ce second délit ?
Selon les actes d’accusation du procureur Alvin Bragg, qui est un démocrate, M. Trump « a falsifié à plusieurs reprises des dossiers commerciaux pour dissimuler des comportements criminels qui cachaient des informations préjudiciables aux électeurs lors de l’élection présidentielle de 2016. » Les accusations sont basées sur les 130 000 $ que l’ancien avocat de Trump, Michael Cohen, a versés pour étouffer sa supposée liaison avec Stormy Daniels, une star des films X. M. Cohen a été remboursé via une provision mensuelle « déguisée en paiement pour des services juridiques ». Mais Brad Smith, un ancien membre de la Commission électorale fédérale (FEC), a fait valoir que l’argent versé à Mme Daniels ne constituait pas une dépense de campagne. Selon lui, « Les candidats politiques achètent également des vêtements, peut-être plus cher qu’ils ne le feraient autrement, mais cela n’en fait pas une dépense de campagne. » En outre, ce genre de délit ne devient un crime aux yeux de la loi que s’il est relié à « une intention d’en commettre, d’en dissimuler un autre ou d’aider à en dissimuler un autre ». Où est ce second délit ? demande le Wall Street Journal. Le procureur n’a pas de réponse.
Le Wall Street Journal apporte quelques autres détails sur plusieurs controverses attachées aux 34 chefs d’accusation contre Donald Trump. Et recentre le débat : Donald Trump est mis en examen pour un comportement qu’il a eu en 2016. Les procureurs fédéraux ont donc déjà examiné cette affaire et ont apparemment décidé de n’y pas donner suite. Sept ans plus tard, après une enquête locale, un procureur démocrate élu a décidé d’inculper M. Trump. Le procès ne devrait pas commencer avant 2024, donc en plein milieu des primaires pour la candidature républicaine aux élections présidentielles. Et Donald Trump est bien candidat à ces primaires.
Ces accusations auraient-elles été portées contre un accusé autre que Donald Trump ?
L’éditorialiste du Wall Street Journal pose plusieurs questions. Ces accusations auraient-elles été portées contre un accusé autre que Donald Trump ? D’éventuels doutes sur la présidence Biden, par exemple, susciteraient-ils semblable rigueur ? Rappelons aussi que les démocrates ont déjà accusé Trump – à tort – de collusion avec la Russie ; ils ont aussi lancé contre lui deux procédures de destitution qui ont échoué et une perquisition dans sa propriété de Floride dont les résultats se font toujours attendre. Et pourquoi la justice américaine n’a-t-elle pas été aussi sourcilleuse avec l’affaire des emails envoyés par Hillary Clinton ; ou avec les activités, transactions, et relations peu claires de Hunter Biden, le fils du président Joe Biden, et les mails suspects trouvés dans son ordinateur…  Deux poids, deux mesures ?
Personne ne peut savoir dans quelle mesure cette affaire compromettra la candidature de M. Trump en 2024 et influera sur le résultat des élections, conclut l’éditorialiste du Wall Street Journal. Ce n’est pas non plus le meilleur moyen d’écarter Trump du monde politique eu égard à la fragilité des arguments. Les Démocrates le veulent-ils vraiment ? Ils préfèrent sa candidature car, selon les sondages, il est donné perdant dans tous les cas de figures, y compris face à Joe Biden.  Par contre, on peut être certain qu’elle affectera l’image de la démocratie et de la justice américaines. Peut-être ce procès sera-t-il aussi l’occasion pour d’autres conservateurs libéraux, au sens européen, de reprendre la main.
10 commentaires
Il s’agit bien évidemment d’une manÅ“uvre politique et il n’est pas exclu qu’une condamnation suive et que tout cela se termine devant la cour suprême qui sera bien obligé de remettre les choses au clair, c’est à dire annuler cette combine. C’est peut-être bien même le but ultime de l’opération, poursuivre les pressions et les controverses afin de décrédibiliser la cour suprême dont la composition ne convient pas du tout au parti démocrate (bien mal nommé).
Cela va se retourner contre les Démocrates. Une maladresse crasse. Aussi stupide que la soit disant complicité avec la Russie. Bien sûr qu’il y a deux poids deux mesures.
Les démocrates ont censuré, accusé Trump de coup d’état et de connivence avec la Russie, laissait faire une guerre, l’inflation, l’Afghanistan et tout cela avec une presque victoire aux midterms. Compte tenu de toutes turpitudes qui fonctionnent. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin?
C’est marrant que se sont toujours les démocrates qui attaquent les parties adverses et que ce soit Monsieur Trump qui en soit la cible !!! Il est vrai que les futures élections Présidentielles des E.U. arrivent à grands pas !!! On est pas dupe. Toutefois, si l’on parlait des affaires nauséabondes des Bidens ! Il y en a très long à dire aussi n’est-ce pas ! Ce serait très intéressant d’ouvrir la boîte de pandore pour faire éclater les vérités de ce coté là !
Les rodomontades de Donald Trump, notamment avec le guignol de Corée du Nord, ainsi que ses bêtises protectionnistes – prolongées et empirées par Joe Biden – sont aussi à porter au débit du personnage.
Il serait pertinent que les Républicains lui trouvent une alternative car il semble bien qu’il soit l’homme de la décadence ultime confirmant ainsi les points de vue chinois et russe.
Du cinéma. Dans 5 ans on aura le même scénario en France juste après l’Angleterre as usual.. pendant ce temps des affaires d’état (comme celle portée par l’IREF) sont étouffées tout aussi classique.
oui, mais les biden se sont organisés pour qu’on ne les touche pas, ils font tout pour décrédibiliser Trump parce qu’il savent que si Trump se présente, ils dégagent
Bonjour, cela étant dit, cela reste un excellent Président, dont les US auraient bien besoin aujourd’hui. Merci. Bien à vous
Vous ne me ferez pas croire que D. Trump est innocent comme l’agneau qui vient de naître. Cette inculpation est une péripétie, néanmoins on peut à minima lui reprocher son refus de fournir ses déclarations fiscales, son comportement dans « l’assaut du Capitole » voire quelques autres « bricoles » indignes d’un président…
Il faut le critiquer quand c’est le cas en effet…Pas pour cette « affaire »…