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L’économie selon Éric Zemmour : un peu de libéralisme et surtout beaucoup de colbertisme

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Le nouveau livre d’Éric Zemmour, Je n’ai pas dit mon dernier mot (Rubempré, 2023) – qui a pour objet la dernière campagne présidentielle – comporte un chapitre dans lequel l’auteur précise sa vision de l’économie (« L’économie, les Français et moi »). Si l’on peut y noter plusieurs propos reflétant une vision libérale de l’économie – ainsi, par exemple : « il faut (…) cesser de prélever l’argent qui est déjà (sur le compte en banque des Français) et, pour cela, baisser les taxes et les impôts », ou encore : « le salarié et le patron ont des intérêts communs, car la prospérité de l’un entraîne celle de l’autre » -, reste que son approche de cette discipline est toujours clairement enracinée dans le colbertisme et l’étatisme. « Mon programme, écrit lui-même Éric Zemmour, fut un savant mélange de liberté et de colbertisme », l’auteur entendant « protéger davantage nos entreprises des prédateurs étrangers et (…) réserver une partie de nos marchés publics à nos entreprises nationales (ou au moins européennes) ».

Éric Zemmour aime l’histoire et les livres. Permettons-nous donc de lui conseiller quelques auteurs dont la lecture pourrait lui faire comprendre pourquoi le colbertisme est suranné et économiquement nocif. Ainsi Pierre Le Pesant de Boisguilbert, contemporain de Louis XIV et l’un des grands opposants au mercantilisme colbertien, qui, dans son Détail de la France (1695), déplorait notamment le fait que l’État tend à asphyxier la production en accablant les travailleurs de règlements et d’impôts. Conseillons-lui aussi la lecture du Parti libéral (1863) d’Édouard Laboulaye, où celui-ci déplore la fable selon laquelle le commerce et l’industrie en France auraient prospéré grâce à l’action du ministre de Louis XIV. En « multipliant les corporations, les privilèges, les monopoles, les prohibitions », écrit-il, Colbert a « (donné) tout à quelques favoris, au préjudice du grand nombre ». « La sagesse de l’Etat, poursuit-il, est une chimère (…). Partout où l’État intervient, il empêche le travail de s’établir, ou, ce qui n’est pas moins nuisible, il favorise le développement de certaines industries qui ne sont pas viables ».

Suggérons enfin les Principes de 89 (1894) d’Yves Guyot, ouvrage dans lequel l’auteur rappelle au chapitre III (« Les corporations, maîtrises et jurandes et la liberté du travail ») comment Colbert « édicta cent cinquante règlements et, en 1669, quatre grandes ordonnances qui serrèrent l’industrie dans un réseau d’où elle ne pouvait s’échapper ». « Toute initiative personnelle, ajoute-t-il, était sévèrement réprimée. (…) Toute innovation constituait une contravention ». Pour Yves Guyot, c’est la liberté individuelle qui permet l’innovation et la prospérité générale, liberté que Colbert s’efforça précisément d’étouffer par le carcan administratif, réglementaire et fiscal qu’il imposa à la société.

Peut-être Éric Zemmour comprendra-t-il un jour en lisant des ouvrages comme ceux que nous avons mentionnés que l’économie française gagnerait à être largement libéralisée, et non davantage étatisée et colbertisée, ce qu’elle n’a que trop été depuis plus de trois siècles.

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2 commentaires

Almaviva 25 mars 2023 - 9:54 am

Il est en effet regrettable que M. Zemmour soit trop étatiste ! D’accord avec lui pour que le France redevienne elle-même, mais en profiter pour introduire une bonne dose de libéralisme en commençant, par exemple, pour les retraites, à imposer la capitalisation jusqu’à l’extinction totale de la répartition qui d’ailleurs s’éteindra d’elle même au fil du temps !

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Nicolas ZAHAR 25 mars 2023 - 6:04 pm

Nous constatons ce que fut le « libéralisme » britannique avec sa Révolution, accompagné de son régicide, de l’exploitation des hommes, femmes et enfants poussant jusqu’au génocide irlandais. Enfin l’Angleterre s’est offerte aux bourgeois et les bourgeois à des banquiers qui occupent encore de nos jours la « Ciry ».
La révolution libérale et bourgeoise de 1789, en France, ira plus loin encore dans un pays où la Religion catholique plus fortement ancrée dans les âmes et les esprits interdisait une si cruelle et vaine aventure. Il aura fallu la TERREUR, plusieurs génocides et beaucoup de mensonges pour aboutir à la République.
Mais avant elles il y eut la Renaissance païenne des banquiers Médicis à Florence où l’Homme remplaçait Dieu, en même temps que l’argent et le profits devenaient une fin au dépend du Salut et d’un bonheur raisonnable. Car c’est bien à Florence qu’eut lieu la première « révolution industrielle » où un tiers de la population, y compris des enfants, étaient occupées aux mêmes activités industrielles de la soie et des tissus, dans des conditions bien éloignées qu’appliquaient des sages corporations, malgré tous leurs défauts, malgré les choses bien compliquées que on en dit aujourd’hui.
Et pourtant, pourtant, la première, la plus grande, la vraie Renaissance s’étaient déroulée en France d’abord avec l’Eglise pour elles-mêmes et son peuple, où en un siècle se sont érigés davantage d’églises gothiques que de pyramides en mille an en Egypte. Alors la France connue un siècle d’or si croyant que le roi des rois terrestres, Saint-Louis, le modèle politique, créa la première université au monde moderne La Sorbonne, le premier hôpital moderne au Monde près de la première Cour d’Appel au Monde et tout cela fonctionne encore ! Malgré « la République », « la Démocratie », « La Liberté », et toutes les sottises diaboliques qui s’emploient à détruire le Royaume de France, l’Eglise, la famille, les libertés naturelles et fondamentales, et même Dieu.
Le Christ est seul VÉRITÉ CHEMIN ET VIE, et Son Église doit nous défendre des hérésies

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