Les actions des politiques sont souvent difficiles à comprendre. Pour des raisons électoralistes (ou autres, plus ou moins mystérieuses), il arrive qu’ils excluent de faire certaines réformes ou alors, au contraire, ils s’obstinent à faire passer des lois. Il est évident qu’Emmanuel Macron, avec sa réforme des retraites, fait partie de ces derniers. Mais en recourant une nouvelle fois au 49.3 à l’Assemblée, ce n’est plus de l’action, c’est de l’entêtement et, il faut le reconnaître, un énorme gâchis. Parce qu’il aurait pu faire une grande réforme des retraites. Une réforme systémique. En expliquant aux Français que la répartition ne fonctionne plus dans un pays qui compte de moins en moins de cotisants sur un plateau de la balance, de plus en plus de retraités sur l’autre. En soutenant aussi l’introduction de la capitalisation, comme l’ont fait bien d’autres pays. En apportant une démonstration calme du fait que les régimes spéciaux sont des gouffres financiers pour les contribuables. Enfin, il aurait pu rassurer les Français, leur dire que le but est d’arriver à la liberté de choisir son départ à la retraite, qu’ils sont sans doute possible suffisamment responsables pour prendre cette décision chacun à son heure, à sa convenance.
Il n’a rien fait de tout cela. De ces interminables tractations ne sortent que de piètres résultats. Emmanuel Macron a choisi de s’en tenir à une timide augmentation de la durée d’activité, il a aussi choisi de fermer les yeux sur le régime des fonctionnaires dont les retraites non-provisionnées représentent environ 2700 milliards d’euros. Il aurait gagné à se montrer plus pédagogue, comme l’ont été les politiques suédois lorsqu’ils ont réformé, sans drame, leur système de retraite. Il aurait dû insister sur la gravité de la situation et, sans fermer la porte aux syndicats, leur signifier clairement que ce n’était pas à eux de mener la barque. Au moins, il aurait eu de vrais arguments pour utiliser le 49.3.
5 commentaires
Il y aura reforme des retraites le jour où il n’y aura plus de régimes spéciaux.
Excellent DANIEL 1945. Quelle belle synthèse !
Mr Lecaussin, il est trop facile de toujours accuser le gouvernement. Ils n’ont pas fait de pédagogie? Mais pas un Français n’ignore les problèmes de démographie et ils ont été amplement présentés. Aucun Français n’ignore que nous travaillons moins que nos voisins européens (à l’année et durant la vie).
Vous ignorez le fond du problème. Les Français sont dans un trip socialo-communiste où l’Etat doit tout faire et tout leur donner. Ils veulent ignorer que ce système n’a fonctionné nulle part (voir URSS, Chine, Cambodge etc.). Cinquante ans de propagande de gauche nous ont menés là où nous sommes. Donc toute réforme des retraites (et les autres à suivre) ne peut qu’être rejetée par la masse. C’est l’impôt qui doit payer les retraites pensent ils, surtout ceux qui ne payent aucun impôt sur le revenu.
Alors la solution? Il n’y en a pas. Attendez la catastrophe c’est à dire l’écroulement du système qui viendra avec le surendettement de l’Etat et tout sera remis à plat, le pays sera à terre et nos petits enfants mettront trente ans à relever le pays qui sera sous la coupe de fonds étrangers sans chinois qui voudront bien venir nous sauver.
Grinderdo
Macron obéit à Bruxelles, ce qu’ont reconnu publiquement l’Espagne et la Belgique qui font de même. Il n’a donc rien à faire de la France et des français, c’est parfaitement clair à présent. L’UE donnera 4O milliards à la France A CONDITION de mettre en oeuvre, entre autres, une « réforme » des retraites. Les Français n’en veulent pas? Aucune importance, on passe en force. Pas de référendum : normal on connaît d’avance le résultat. Nous ne sommes plus en démocratie depuis 2007. A ce moment là Sarkozy a trahi les Français qui n’ont pas voté « correctement »en 2005. Macron, lui aussi, gouverne contre nous
Merci de votre article.
Nos technocrates ont, comme d’habitude, proposé une réforme parfaitement incompréhensible. Résultat personne n’y comprend rien !
A mon sens, si l’on avait retenu des mesures simples, nous n’aurions pas assisté à ce gâchis !
Il fallait mettre en place un système simple de capitalisation refusé déjà par Jacques CHIRAC à l’époque ???? qui viendrait compléter la répartition. L’ épargne est très importante.
Celui ou celle qui dispose de tous ses trimestres peut partir en retraite; s’il souhaite partir avant, il y a décote.
Les régimes spéciaux et ceux des fonctionnaires doivent être les mêmes que ceux du secteur privé car il n’est pas possible de demander aux contribuables de supporter 2700 milliards non provisionnés comme vous le précisez à juste titre dans votre article.