Le 5 juillet dernier, la veuve de l’un des trois terroristes du Bataclan, consacrée “veuve des grands martyrs” par l’Etat islamique, est revenue en France, avec ses trois enfants, où elle a été placée en détention provisoire. Quatorze autres femmes ont pu revenir, parmi lesquelles une recruteuse de candidates au départ en Syrie. Une fois en France, les enfants sont placés en familles d’accueil.
Depuis 2017, la politique de l’Etat français est de laisser les femmes et les enfants des djihadistes dans le pays où ils ont émigré, sans les juger en France, à l’exception de certains cas isolés. La décision du 5 juillet tranche avec cette politique. Plusieurs pays européens, l’ONU, mais également certains avocats et associations, font pression sur la France pour un “rapatriement” automatique. Les parents des veuves et épouses de djihadistes sont souvent assez actifs dans ces demandes, ayant parfois recours à la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH), qui se refuse à consacrer un droit systématique au rapatriement, même si, dans un arrêt rendu le 14 septembre 2022, les magistrats européens contraignent la justice française à réexaminer les demandes de deux familles, au nom de la protection des intérêts des enfants, retenus dans des camps syriens.
L’esprit occidental a tendance à penser que les femmes et les enfants de djihadistes sont innocents des actes de leur époux et père, ce qui peut être vrai, et vierges de toute velléité terroriste, ce qui n’est pas toujours le cas. Selon Thibault de Montbrial, membre du conseil scientifique de l’Ecole de guerre, certaines femmes sont tout aussi radicalisées que les hommes, voire plus. Parfois, elles portent cette aura de veuve de martyr qui peut inspirer une radicalisation aux personnes qu’elles côtoient. Certaines femmes sont d’ailleurs très peu conscientes des horreurs commises par leur mari et de l’acte qu’elles ont posé en partant en Syrie ou ailleurs. Elles se comparent parfois à des personnes qui ont fait un voyage humanitaire et invoquent un droit à rentrer sans plus de procédure, sans garde à vue ou surveillance quelconque. Quant aux enfants, s’il peut être douloureux de les laisser à un sort qu’au fond, ils n’ont pas choisi, ne nous leurrons pas. Lorsqu’ils jouent avec des peluches, ce n’est pas toujours pour babiller avec elles, mais parfois pour les égorger.
Laisser les femmes et enfants de djihadistes, fussent-ils Français, dans le pays où ils ont choisi de défendre leur cause peut être considéré comme un manque d’humanité. Mais la sécurité des Français le nécessite parfois, et nécessite peut-être même de sortir de la CEDH pour retrouver notre entière souveraineté.
6 commentaires
La France serait bien avisée de se retirer d’une bonne partie des « règles Européennes » de l’ONU et de bien d’autres organismes de ce type là qui ne sont que des pompes à fric.
Un jour ils (elles) auront le statut d’anciens combattants, comme Chirac l’avait fait pour les brigadistes de la guerre d’Espagne.
Un nouvel exemple desentraves crees par la CEDH ( convention europeenne des droits de l’homme ) dans la gestion de notre politique migratoire , notamment l’expulsion des clandestins ou des islamistes radicaux etrangers , ou les regles de regroupement filial . Le sujet de la CEDH meriterait une etude en soi: impact sur le droit francais, comparaison de notre relation a la CEDH avec d’autres pays, comment s’en affranchir de facon selective pour retrouver notre souverainete sur certains sujets , sans renier les droits de l’homme ?
Ces femmes ont déchiré leur passeport, elles ont renoncé à la nationalité française ; pourquoi n’ont-elles pas été déchues de cette nationalité ? C’eut été la bonne mesure à prendre, nous n’en serions pas là aujourd’hui !!
Bien grand débat pour peu de chose. Il suffit de donner carte blanche aux militaires et le problème sera vite réglé et les médias d’autant plus vite muselés pour la bonne cause bien entendu. Je dis ça, mais je dis rien …
En accord avec ALMAVIVA et OBEGUYX mais en core une fois, les français n’ont rien compris.