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Égalité des chances en France : mythes et réalités

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Depuis que Vilfredo Pareto nous l’a enseigné, nous savons que l’Histoire est un cimetière d’aristocraties. La circulation des élites, leur renouvellement, sont des éléments vitaux de la bonne santé de toute société organisée. Deux facteurs permettent ce renouvellement d’une manière plus ou moins brutale : la guerre, qui permet à de nouvelles élites de prendre la place de celles qui sont mortes au combat (exemple, le massacre de la noblesse spartiate à la bataille de Leuctres), et la dégénérescence d’une aristocratie qui refuserait d’éliminer ses moins bons éléments. Dans ce dernier cas, les meilleurs éléments s’accumulent dans les classes inférieures, produisant irrémédiablement un choc matérialisé par une révolution.

Dans nos sociétés apaisées, le débat public s’oriente fréquemment sur la question du repli des élites et du blocage de la société. D’où les fréquentes critiques contre la pseudo défunte ENA ou les hourvaris frénétiques des partis de gauche sur un ascenseur social – concept qui n’induit à aucun moment la notion d’effort personnel – prétendument bloqué.

Sans préjuger de leur qualité, il est possible de constater que, en dépit des idées qui ressortent à chaque campagne présidentielle, les élites continuent à circuler.

Non, l’ascenseur social n’est pas bloqué

En mai 2022, pour la première fois, l’INSEE a rendu publique une étude mesurant la mobilité intergénérationnelle des revenus en France. Concrètement, il s’agissait d’observer la position des parents dans l’échelle des revenus en 2010 en la comparant à celles de leurs enfants de 28 ans en 2018.

Cette évaluation, liant les revenus des parents à ceux de leurs enfants, est source de riches enseignements, à rebours des poncifs diffusés dans notre société.

Premièrement, on peut constater une corrélation de 0,24 entre la position des enfants dans l’échelle des revenus comparativement à celle de leurs parents. C’est-à-dire qu’un enfant des classes aisées, dont les parents sont positionnés dans le vingtième le plus élevé de l’échelle des revenus, sera classé 0,24 déciles de revenus plus haut que son camarade des classes laborieuses, dont les parents sont classés au vingtième le plus bas de cette même échelle de revenus. Aux États-Unis, en comparaison, cette corrélation est de 0,3.

Si l’on s’intéresse maintenant à la mobilité sociale, on découvre que celle-ci demeure vigoureuse : 12 % des enfants dont les parents ont des revenus parmi les 20% plus pauvres se retrouvent dans les 20% aux revenus les plus élevés (sommet vert foncé de la colonne de gauche). A l’inverse, 15,5 % des enfants des parents du quintile (les 20%) le plus riche descendent vers le quintile le plus pauvre (base bleu foncé de la colonne de droite).

Globalement, selon une autre étude de France stratégie, l’origine sociale ne serait à l’origine que de 10 à 20 % des écarts de revenus entre les individus d’une même génération. Sur le long terme, entre 1985 et 2015, les inégalités de salaires ont même baissé de 10 %, permettant une ascension sociale plus facile entre les différents déciles de revenus.

En revanche, la perception des inégalités par les Français demeure largement surévaluée : la probabilité de rester dans le quintile inférieur de revenus étant surestimée de 6 points (la vraie valeur étant à 31,1%, soit approximativement une chance sur trois).

Les immigrés sont favorisés par leur zone de résidence

Deuxième enseignement de taille, la France sait se montrer généreuse envers les nouveaux talents : les enfants d’immigrés ont une probabilité plus forte de grimper l’échelle sociale (15 %) que celle des Français de souche (10 %). Si l’on mesure, en centième de revenus, le rang des enfants des familles immigrées du quartile de revenus le plus modeste, on retrouve, en tête, les descendants d’Européens et d’Américains (49 centièmes, soit près de la moitié, ont grimpé dans l’échelle des revenus), suivis de près par les Asiatiques (47), les Africains du nord (43) et les subsahariens (39).

En réalité, c’est la concentration de familles immigrées en Île-de-France, avec tout l’accès aux services, aux richesses et au dynamisme du marché de l’emploi que cela implique, qui leur permet de profiter le mieux d’une mobilité sociale ascendante dynamique.

C’est donc naturellement dans cette région qu’elle demeure la plus forte (21 %) et trois fois supérieure à celle des Hauts-de-France (7 %) ou de la Normandie (8%). Notons également que la mobilité ascendante en Seine-Saint-Denis (19 %) est identique à celle des Hauts-de-Seine.

Cette idée de panne de l’ascenseur social, ainsi que celle qui voudrait que les immigrés soient structurellement défavorisés, est donc factuellement fausse. En revanche, elle est prétexte au rognage des libertés des Français par la fiscalité, à l’investissement dans des politiques publiques d’assistanat inutiles, et accessoirement au sabordage de l’excellence de l’école publique. Dernières victimes en date : les lycées Louis-le-Grand et Henri IV, sommés de stopper leur sélection au mérite, au motif que trop élitistes.

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1 commenter

Rémi 11 septembre 2022 - 5:16

MYTHES incontestablement….
L’inégalité des chances existe depuis que le monde est monde….

Alors, essayons de contenir cette inégalité en commençant pas la « mentalité » des peuples et des citoyens…
• Ce qui parait être une gageure connue et reconnue depuis la nuit des temps…

L’Homme reste l’Homme dans ses besoins d’exister pour s’enrichir et dominer…
Que peut-on contre la nature humaine qui se veut vivre dans une démocratie avec ses conditions et leurs conséquences….

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