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Avec la guerre en Ukraine, les nouvelles « émeutes de la faim » approchent

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La guerre en Ukraine pourrait entraîner « des émeutes de la faim » dans le bassin méditerranéen selon le président de la Coopération agricole, Dominique Chargé. A la suite d’une réunion avec les ministres Bruno Le Maire et Julien Denormandie, il souligne que les pays d’Afrique du Nord souffrent déjà de « stocks très bas », de « perspectives de récoltes très faibles » et d’une « dépendance aux céréales importées de la Mer Noire ». Le président de l’ACPA, Sébastien Windsor, abonde dans le même sens en parlant d’une « conjonction [qui] peut être explosive ». Selon lui, l’Algérie et l’Egypte pourraient être les premiers pays touchés si la situation ne revient pas à la normale avant juin.

La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement alerte également sur les conséquences de cette guerre pour les pays africains. Le Bénin et la Somalie sont dépendants du blé ukrainien et russe à hauteur de… 100 % ! C’est un peu plus de 80 % pour l’Egypte, plus de 70 % pour le Soudan, et plus de 60 % pour des pays comme la République démocratique du Congo, le Sénégal, la Tanzanie ou encore le Rwanda. Des pays déjà frappés par des problèmes de malnutrition voir de famine se verront encore plus en difficulté. Des émeutes de grande ampleur, voire des guerres civiles et une vague d’immigration massive peuvent en être les conséquences. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, met en garde contre « un ouragan de famines ».

Une solution pour endiguer ce problème serait de produire davantage, en utilisant les biotechnologies végétales, dans les pays occidentaux, mais aussi dans les premiers pays concernés qui peuvent cultiver le blé ou d’autres cultures.

A l’échelle européenne, c’est une forte augmentation de prix qui est à craindre. Ainsi, la politique agricole de l’Union européenne doit être revue, et la stratégie Farm to Fork, qui va entraîner une baisse de la production, doit être abandonnée. Permettre à nos agriculteurs de produire plus, c’est à la fois redevenir souverain en matière agricole, accroitre les exportations vers d’autres pays (donc réduire notre déficit commercial tout en luttant contre la faim dans le monde) et augmenter les revenus de nos agriculteurs.

Mais les écologistes feront tout pour empêcher cela. La preuve, samedi 19 mars, des activistes d’Extinction Rébellion ont bloqué un train transportant des céréales avant d’en ouvrir les vannes et de disperser des tonnes de denrées alimentaires. Ces activistes et ceux qui les encouragent sont les complices des futures famines.

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3 commentaires

Obeguyx 21 mars 2022 - 8:40 am

Bravo Aymeric pour votre article. Il est déplorable que les politiques de la planète n’y aient pas pensé avant. A moins que tout cela soit fait de manière délibérée. Mais chut, pas d’esprit complotiste, s’il vous plait !

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airone 21 mars 2022 - 5:42 pm

bonjour à toutes et tous,
je me désole de ces visions à court terme : laissons les agriculteurs sur-produire pour compenser mais quid dans 3, 5 ou 10 ans ? Certains agriculteurs sont pris entre la pression de la grande distribution et leurs couts de productions/subventions. Ne serait-il pas mieux de les intégrer dans une structure globale economico-financière qui compenserait leur pertes par les marges des intermédiaires/transformateurs/distributeurs? Si 30 à 50 % des agriculteurs disparaissent, la surproduction ne servira à rien… et à personne.
Il est urgent de penser à une industrie agricole imbriquée pour les 3 à 10 ans à venir au risque de voir des exploitations agricoles passer sous contrôle étranger pour le seul bénéfice de ces pays ( voir par exemple Le groupe chinois Synutra à carhaix avec SODIAAL )
J’ajoute que la désinformation journalistique a une fois de plus frappé certains reporter incultes : le train bloqué par Extinction Rébellion n’a pas déversé  » des milliers de tonnes  » voire 1500 tonnes de blé d’après certains commentateurs mais juste quelques tonnes. en effet, pour ceux qui auraient pris de temps de s’intéresser au fonctionnement du transport de vrac alimentaire – et j’ajouterais pour les biens-pensants qui se scandalise de toute cette nourriture gâchée que ce blé était destiné à de l’alimentation animale ce qui ne diminue pas le gâchis mais le relativise- que le déchargement dudit vrac s’effectue par gravité au-dessus de grilles placées sous les wagons. Si ce vrac ne s’écoule pas, il reste en place donc une faible partie du blé s’est déversé sur les ballast mais pas au-delà et si les 1500 tonnes s’étaient déversées, un plan antipollution aurait été déclenché.
Mais est-ce que les instances européennes arriveront enfin à une réflexion à long terme et cohérente ?

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Henri Romeuf 27 mars 2022 - 2:47 pm

>Mais est-ce que les instances européennes arriveront enfin à une réflexion à long terme et cohérente ?
Non.

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