Dans sa dernière lettre (Nouvelle Lettre 1419 du 11/09/2020), Jacques Garello, administrateur de l’IREF, rappelle très clairement le non sens du retour au plan avec la création d’un Haut Commissariat au Plan. Il reprend une présentation rigoureuse fournie jadis par Walter Eücken, économiste de l’école de Fribourg, ami et conseiller de Ludwig Erhard.
Walter Eücken assigne à un système économique trois missions :
1°) La révélation des préférences : à quelles productions donner la priorité, en fonction de ce qu’attendent les gens ?
2°) L’affectation des ressources : d’après les priorités retenues, comment répartir le capital et le travail, bases de toute production ?
3°) La répartition des résultats : à qui attribuer les bienfaits de la production et d’après quels critères ?
La planification propose une réponse simple aux trois questions : 1°) le planificateur 2°) le planificateur 3°) le planificateur.
La réponse du marché est bien plus sophistiquée : 1°) ce sont les consommateurs qui classent l’ordre qu’ils souhaitent pour la satisfaction de leurs besoins, leurs préférences s’expriment à travers leurs achats
2°) ce sont les entrepreneurs qui ont pour mission d’enregistrer ou de devancer les désirs exprimés sur le marché, en suivant notamment les indications des prix. Ils doivent louer le capital et le travail nécessaires en proposant la rémunération de ceux qui les apportent : intérêt et salaires.
Entrepreneurs : Ils sont « entre » consommation et production.
3°) ce sont les rémunérations des services rendus qui constituent le pouvoir d’achat de chacun : intérêts, salaires et profits, appelés « revenus primaires » donnent aux consommateurs le moyen de choisir (la boucle s’est ainsi refermée).
Sans doute le système de marché ne couvre-t-il pas la totalité des activités économiques. A côté de l’échange marchand, il y a le partage volontaire, la redistribution à l’intérieur d’une famille, d’une communauté, les secours volontaires pour aider les personnes dans le besoin. Et le besoin d’aider est souvent aussi fort que le besoin de consommer.
Mais il n’en demeure pas moins que confier à un planificateur la gestion d’un quelconque volet de l’économie de marché est un non-sens.
Tout est dit
2 commentaires
Planificateur? de Quoi?
Tout à fait d'accord.
Le système économique aussi imparfait soit-il, résulte de tout un assemblage de sources multi séculaires, basé sur tout son passé et son histoire.
Certes il semble nécessaire d'éviter certaines dérives et de l'encadrer, mais de là à nommer un Monsieur ou Madame "Planification", c'est du grand n"importe quoi. Bientôt on va nous obliger à acquérir tel ou tel produit de consommation au détriment d'un autre ou d'investissement dans une oeuvre sociale et/ou solidaire. Avec la publicité et certaines mesures gouvernementales, on en est déjà sur le chemin.
Ce(tte) planificateur (trice) fera encore un fonctionnaire de plus payé grassement aux frais des contribuables.
Que du bon sens
C'est bien vrai tout ça.
Juste un point: Ne pas oublier les retraites dans les "revenus primaires" et les retraités dans les "ressources".
Les retraités consomment, redistribuent, partagent, aident bénévolement bien souvent, etc. Tout ceci a un impact non négligeable sur l'économie de marché et sur beaucoup de points où l'Etat défaille.