Il est évident que les propriétaires sont bien dans le collimateur d’Emmanuel Macron. Ce sont des « rentiers » qu’il faut taxer (ce sera l’ISF sur l’immobilier et la hausse des taxes suite à l’exonération de la taxe d’habitation), contrôler et même mettre à contribution de manière aléatoire.
C’est pourquoi on leur demande de baisser les loyers de 5 euros alors que ceux-ci augmentent beaucoup moins vite que les autres coûts de la vie. A Paris, entre 1993 et 2014, la taxe foncière a augmenté de 180 %, alors que, durant la même période, les loyers n’ont augmenté que de 39 % ! Et les charges de 102 % !
Ce qu’il faudrait c’est, au contraire, une vraie réforme du logement en France qui donnerait plus de libertés aux propriétaires. L’IREF a déjà montré que la politique du logement en France s’appuyait sur des dépenses publiques élevées : 46 Mds d’euros par an, soit 2% du PIB, dont 60% environ au titre de l’aide à la pierre (ce qui représenterait un coût de 250 000 euros par logement) et 40% pour les aides à la personne. Cette politique du logement se caractérise aussi par une inflation des normes et par une taxation accrue.
A force de vouloir protéger les locataires, les politiques ont bloqué le marché et il est devenu de plus en plus difficile de trouver une location. Et lorsqu’on en trouve une, il faut remplir de nombreuses conditions, donner des garanties, pour enfin l’obtenir. L’excès de normes et de contraintes nuit finalement autant, sinon plus, à ceux qu’elles veulent protéger. Un cercle vicieux dont on ne pourra pas sortir sans faire exploser le système. L’essor pris par Uber et AirBnb – qui profitent aux jeunes – devrait inciter les pouvoirs publics à des mesures de libéralisation du secteur.
Et si l’on ubérisait le logement ? Minimum de règles mais assurance contractuelle de qualité. Une location peut reposer sur la confiance entre le propriétaire et le locataire. C’est le cas au Canada où il existe même un bail verbal et où il n’y a pas besoin de « références » et de caution. Un mois de loyer payé d’avance suffit. Mais le propriétaire peut expulser facilement le locataire si ce dernier n’a pas payé son loyer. Et le locataire n’a que cinq jours à disposition pour contester son expulsion.
En France, le taux de rotation des logements dans le parc HLM est de 10 % contre 27 % dans le parc privé. C’est très bas et pour augmenter ce taux il faut que l’offre de logements soit plus importante. En libéralisant le secteur du logement.
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Flexibilité locative " à la belge" : un exemple qui marche
Bravo pour cet article! Il faut plus de souplesse dans les relations locataire -bailleur: sans aller jusqu'au système canadien , le système belge est assez équilibré : bail de 3 ans qui ne peut être casse que par le locataire mais avec 3 mois de préavis ET 3 mois de pénalité si départ la première année, deux mois de pénalité si départ courant 2em année et un mois de pénalité si départ la troisième année ( avant l'échéance du bail) en plus du préavis bien sûr. Cela responsabilise le locataire. Si il ne paie pas son loyer on peut saisir le juge de paix qui en général donne 3 mois au locataire pour régulariser.sinon il est expulsé ( été comme hiver : il fait toujours beau en Belgique !!). Et il a une large offre de biens à des prix abordables ! Il faut ajouter que la fiscalité des loyers est très intéressante….