On peut relever plusieurs similitudes entre les vies politiques roumaine et française. Lors des dernières élections législatives qui ont eu lieu en décembre 2016, la gauche roumaine, représentée par le PSD (Parti social-démocrate) a gagné grâce à une participation au vote de seulement 39.5 %.
Comme en France, le parti au pouvoir rassemble le vote de moins de 20 % de la population. La Roumanie a aussi un système avec un double exécutif mais le vote n’a concerné que l’Assemblée ce qui a donné lieu à une cohabitation car le Président est un libéral. Une autre similitude à relever est le passage d’un parti à l’autre de certains politiciens en fonction des opportunités de carrière. C’est une pratique courante en Roumanie depuis le début des années 1990 et elle semble s’imposer en France depuis les dernières élections…
Mais ce qui est plus grave, c’est la corruption qui gangrène les deux mondes politiques. Comme en France, plusieurs ministres roumains sont sous le coup d’accusations très graves et ils font le plus possible pour changer les lois en leur faveur et mettre la justice au pas.
Enfin, les réformes économiques vont dans le sens d’une étatisation accélérée. Les dernières mesures annoncées ces jours-ci par le gouvernement roumain sont extrêmement graves. Il y a l’annonce de la suppression de la flat tax ( 16 %) et de l’adoption d’un impôt progressif. La flat tax concernait aussi les entreprises pour lesquelles la gauche préconise un nouvel impôt sur le…chiffre d’affaires. La Roumanie avait choisi à la fin des années 1990 un système de retraite basé sur trois piliers dont un par capitalisation. Le gouvernement actuel a décidé de siphonner l’argent du deuxième pilier, celui de l’épargne par capitalisation, et de transférer les 40 Mds de lei (10 Mds d’euros) épargnés à cet effet dans un fonds d’Etat.
Parallèlement, pour des raisons électoralistes, on a annoncé des hausses massives des salaires dans le secteur d’Etat : jusqu’à 50 % d’augmentation pour ceux qui travaillent à l’Education nationale ! Les nouvelles dépenses feront passer la part des rémunérations du secteur public de 8 à 12 % du PIB et le déficit jusqu’à 5 % du PIB.
Avec un Président obligé de cohabiter et une opposition en phase de reconstruction (comme en France), le gouvernement socialiste roumain est en train de gâcher tous les succès économiques obtenus par ce pays ces dernières années. Un mauvais exemple qui devrait nous servir de leçon…