En Califormie, au Royaume-Uni, la loi s’attaque au travail en freelance. Son but : réintégrer ces travailleurs libres dans le salariat classique. Mais les travailleurs libres ne sont pas d’accord, et le font savoir.
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Un conseil des ministres a été réuni ce samedi 29 février pour statuer sur la propagation du coronavirus. En réalité, il semble bien que le but principal était de décider de mettre en œuvre l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer la réforme des retraites sans débat. Et en sus le gouvernement en a profité pour décider d’annuler tous les rassemblements « en milieu confiné » de plus de 5 000 personnes jusqu’à nouvel ordre et se permettre d’interdire également d’autres rassemblements en milieu ouvert quand ils occasionnent « des mélanges avec des populations issues de zones où le virus circule ». Le ministre Olivier Véran a d’ailleurs expliqué : « Ces mesures sont provisoires et nous serons sans doute amenés à les faire évoluer, ce sont des mesures contraignantes et nous souhaitons paradoxalement qu’elles durent un peu, parce que cela voudrait dire que nous parvenons à contenir la propagation du virus. » Un moyen, si nécessaire, d’empêcher des manifestations contre la réforme des retraites en même temps que le gouvernement veut la faire adopter en force.
Ces deux mesures sont pourtant peu justifiées :
Le 49.3 ? Oui, pour une vraie réforme, pas pour étatiser les retraites et faire payer le privé !
Jean-Paul Delevoye et Agnès Buzyn avaient quitté le navire. Le premier, contraint et forcé après les révélations sur ses différentes fonctions et missions qu’il avait tenues cachées ; la seconde après avoir été désignée en catastrophe candidate à la mairie de Paris. Les 40 000 amendements déposés à l’Assemblée ont contribué à la cacophonie ambiante, empêchant un vrai débat sur cette réforme. Finalement, le Premier ministre va utiliser l’article 49.3 pour faire passer le texte. Ce n’est pas une surprise (il y a eu 88 précédents sous la Ve République) mais on aurait préféré qu’il serve pour une vraie réforme, qui aurait changé radicalement le système français tout en le sauvant de la faillite. Or, ce que fait le gouvernement n’améliorera nullement la situation. Les derniers changements et autres promesses ajoutent encore à l’opacité d’un texte qui était déjà bâclé.
Le budget de l’Union Européenne 2021-2027 est actuellement en discussion et suscite des dissensions entre les « frugal four » soutenus par l’Allemagne (devenant ainsi les « frugal five ») et les « amis de la cohésion » soutenus par la France. La sortie du Royaume-Uni prive l’UE de son second contributeur net et oblige, comme l’IREF l’avait prévu, les institutions européennes à faire des choix qui divisent les Etats. Pour autant, plusieurs éléments montrent que les « frugal five » méritent d’être suivis.
Le pape François a appelé à de « nouvelles formes de fraternité solidaire » le 5 février dernier, à l’occasion d’une rencontre avec des responsables économiques et financiers[[http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2020/february/documents/papa-francesco_20200205_nuoveforme-disolidarieta.html]].
L’OCDE poursuit ses projets d’uniformisation de l’impôt sur les sociétés dans le monde. Selon de récentes informations, les études en cours devraient l’amener à proposer que pour partie les profits des multinationales soient réaffectés aux pays où elles ont des activités et qu’elles soient toutes assujetties à un taux d’imposition minimum de 12,5 %. Ces réformes feraient supporter, aux 27 000 entreprises concernées dans le monde, 100 milliards de dollars d’impôt en plus chaque année, soit 4 % de recettes d’impôts sur les sociétés en sus pour les Etats. Les grandes entreprises numériques – GAFA- pourraient être particulièrement visées en les imposant là où elles ont leurs clients.
Publié aux débuts des années 2000 sous la direction de Bernard Zimmern, Le livre noir de l’ENA est, d’une part, une véritable radiographie de cette école créée juste après la guerre, avec son fonctionnement et ses modalités d’enseignement et d’autre part, une énumération complétée par une analyse détaillée de la plupart des catastrophes économiques et sociales provoquées par des fonctionnaires sortis de ses rangs. Ce qui revient à parler de la plupart des dysfonctionnements graves de notre économie. Depuis 1974 et la première génération d’énarques qui arrivent à des postes de responsabilité, la France a connu une hausse ininterrompue du chômage, des dépenses publiques, des prélèvements et des impôts. La responsabilité des énarques dans ce désastre est incontestable. Ils ont été – et ils sont toujours – les décideurs principaux de la politique économique et fiscale menée par les politiques, de droite ou de gauche.
Les revalorisations salariales des enseignants ou comment passer à côté des vrais problèmes
Depuis le 13 janvier 2020, le ministère de l’Éducation nationale est entré dans une longue séquence de dialogue et de négociations avec les syndicats qui doit durer jusqu’à l’été et aboutir à une loi de programmation de revalorisations salariales.
Le débat fiscal interroge périodiquement la légitimité de l’héritage, partant celle des droits de succession. La complainte est connue : l’héritage est nuisible puisqu’il favorise les inégalités de fortune. Après quoi on réclame une augmentation de l’impôt sur les successions, quand ce n’est pas la confiscation pure et dure de l’héritage. Début 2019, le think tank Terra Nova plaidait ainsi pour une augmentation de 25 % du rendement de la fiscalité des successions. Rappelons pourtant que le poids des droits de mutation à titre gratuit (successions et donations) dans la richesse nationale a déjà triplé depuis 1965, pour atteindre en France désormais 0,6 % du PIB, contre 0,14 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. Rappelons surtout que, d’un strict point de vue éthique, rien ne justifie le coup porté aux droits de propriété du défunt, puni post mortem pour avoir accumulé patiemment un capital en vue de le transmettre aux générations futures.
Les rapports entre les actifs et les retraités sont actuellement à la fois tendus et malsains. En gros, les actifs reprochent aux retraités d’accaparer une part trop grande du PIB, notamment par rapport à des nations qui ont le plus souvent choisi à la fois des taux et des montants très inférieurs pour leurs cotisations-vieillesse et leurs pensions (ce qui chez nous, ne conviendrait probablement pas à tout le monde !). Inversement, il semble qu’un nombre important d’actifs n’aient pas encore réalisé qu’un jour ou l’autre, ils deviendront retraités et qu’ils risquent alors de payer fort cher tous les coups de canif sociaux et fiscaux qui sont aujourd’hui portés à la solidarité intergénérationnelle. Or il y a un autre fait qui échappe manifestement à la plupart des actifs : eux-mêmes n’ont jamais que l’expérience de leur carrière, alors que les retraités ajoutent à leur longue expérience d’actifs, celle irremplaçable de la retraite et le moins qu’on puisse dire est qu’avec cet « effet de parallaxe », les perspectives des uns et des autres sont radicalement différentes.