La crise sanitaire a mis en sommeil nombre de projets gouvernementaux. Emmanuel Macron a décidé « que toutes les réformes en cours seraient suspendues à commencer par la réforme des retraites ».
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Dans la pièce Rhinocéros d’Eugène Ionesco, les habitants d’une ville sont frappés par une épidémie connue sous le nom de « rhinocérite ». Il s’agit d’une maladie qui, une fois attrapée, transforme les individus en rhinocéros, tout juste capables de «suivre les chefs». La pièce est une satire des comportements humains face au pouvoir qui supprime les libertés les unes après les autres. Au début, les hommes sont étonnés, ensuite, avec le temps, ils s’habituent et contribuent même à l’instauration d’un régime autocratique qui leur inspire confiance et peur à la fois. A la fin, un seul personnages garde sa lucidité et résiste à la maladie. Sommes-nous condamnés à vivre la même histoire que les personnages d’Ionesco ?
D’une certaine manière, avec le coronavirus nous vivons en grand, en collectif, le combat de la famille Lambert contre la mort. Faut-il tout faire, tout entreprendre pour sauver des vies ? Cette question n’obtiendra sans doute jamais de réponse absolue. Elle est terrible car dans le principe il est évident qu’il faut tout faire pour sauver des vies, pour sauver toute vie. Et en même temps, l’imperfection humaine trouve ses limites jusque dans son combat contre la mort.
Ceux qui passent leur temps à réclamer plus de réglementations et de taxes pour les GAFA devraient faire profil bas. Que ferait-on sans internet et sans les réseaux sociaux ces jours-ci ? Imagine-t-on combien d’emplois sont préservés grâce au télétravail rendu possible à travers la toile internet ? On fait appel à Uber pour le transport et les livraisons, à Amazon pour les colis, à Google pour la recherche et les informations, à Facebook pour communiquer et garder le contact avec les proches, les amis, les relations, à Skype, WhatsApp pour les voir… Adobe et Google mettent des outils d’apprentissage à distance à la disposition des écoles, des universités et des parents.
Dans un entretien donné à 20 minutes, Nicole Belloubet, ministre de la Justice, a décidé de distribuer 100 000 masques de protection dans les prisons afin d’enrayer l’épidémie de coronavirus au sein du système pénitentiaire français. Mais également, et surtout, afin d’endiguer de possibles mutineries.
Les banques centrales ont-elles l’intention de lancer des monnaies numériques ?
La presse s’est intéressée de plus en plus au sujet des monnaies numériques des banques centrales (CBDC) depuis l’annonce du lancement du LIBRA de Facebook l’année dernière, qui a effrayé les régulateurs des banques centrales, pétrifiés par la perte de contrôle de la monnaie. Les banques centrales ont une compréhension et une vision incertaines des tendances des technologies de paiement alternatives, et avant le LIBRA elles considéraient qu’il était peu probable que le bitcoin puisse être massivement adopté. Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, a témoigné devant le Congrès peu après l’annonce du lancement du LIBRA en le dénigrant sur plusieurs points. Néanmoins, le lancement du LIBRA a sans aucun doute dynamisé les recherches des banques centrales.
Alors que le pays est passé au stade 3 de l’épidémie, Emmanuel Macron et le gouvernement ont décidé de maintenir le premier tour des municipales. Difficile de comprendre leur raisonnement dans les conditions actuelles, alors qu’on nous serine que les rassemblements sont à éviter et que tout va fermer, sauf les commerces alimentaires et les banques. C’est d’autant moins compréhensible que, nous le savons très bien, ce sont les plus âgés qui se déplacent le plus pour voter et ce sont eux les plus exposés au virus. On apprend aussi que certains bureaux de vote se trouvaient dans des EHPAD et que dans beaucoup d’autres, il n’y avait pas de gel et les assesseurs ne portaient pas de masque. A noter que ces produits sont toujours introuvables, notre Etat providence tant vanté par Macron n’est pas capable de nous les fournir.
La Chine a réussi le tour de force d’étendre au monde son modèle de contrôle social au prix d’une épidémie. Et M. Macron qui en rêvait a saisi l’occasion dans son discours de ce 12 mars. L’Etat déjà surpuissant prend en mains les manettes qui lui manquaient. En attendant peut-être de confiner tout le monde chez soi, il demande aux : « personnes âgées de plus de 70 ans… de rester autant que possible à leur domicile ». Mais rassurez-vous, elles sont autorisées, par exception, à « sortir de chez elles pour faire leurs courses, pour s’aérer, mais elles doivent limiter leurs contacts au maximum ». Les enfants, transmetteurs sains, ont été envoyés dans la rue, dans les cafés ou chez les papis-mamies qui n’ont pas le droit de sortir mais qui pourront être infectés à la maison. Mais sans tarder, le gouvernement s’est aperçu de l’erreur et l’a rectifiée en fermant tous les cafés et restaurants et en recommandant d’utiliser si peu que possible les transports en commun. Pas de problème pour le président et ses ministres qui ont des cuisines privées et des chauffeurs !
Quelle occasion ! Le président ne l’a pas ratée. Lorsqu’il s’est adressé aux Français, il a tenu à rappeler l’importance de l’Etat providence lors des crises sanitaires : «Il faudra interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies. Notre système de santé, notre Etat providence ne sont pas des coûts ou des charges (…) Déléguer notre alimentation, notre protection et notre santé à d’autres est une folie », a dit Emmanuel Macron. Un véritable exploit, celui de réhabiliter l’interventionnisme et d’accuser la mondialisation et le libéralisme en même temps ! Il est vrai, nous en avons l’habitude en France. Quand l’économie ne tourne pas ou quand un drame arrive, c’est toujours à cause du libéralisme, jamais de l’Etat. Si l’Etat échoue, c’est la faute au libéralisme ! Et si ça marche bien, c’est, bien entendu, grâce à la politique du gouvernement.
A quoi servent les riches ? Plusieurs réponses nous ont été données ces derniers jours à l’occasion de la crise pandémique actuelle.