Vous avez certainement vu l’annonce de la grande réforme des retraites dans le programme présidentiel: “L’euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment, quel que soit le statut de celui qui a cotisé”. Et vous en avez donc déduit le plus simplement du monde le slogan à la mode: “à cotisations égales, retraite égale pour tous”. Ah, la belle histoire, pourtant la réalité est beaucoup moins lumineuse et elle commence même à interroger pour peu que l’on s’attache tout simplement au sens des mots.
Retraites
Lors du débat du 3 mai dernier en vue de l’élection présidentielle, Monsieur Macron a brièvement précisé le sort spécifique qu’il entendait réserver aux retraités. La tribune ci-dessous amorce la réflexion qu’inspire cette sollicitude particulière.
Savez-vous que le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) œuvre depuis plus de quinze ans sans jamais avoir admis parmi ses 40 membres un seul représentant “ès qualités” des 17 millions de retraités ? Savez-vous que parmi les 233 membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE), il n’y a pas un seul représentant des retraités ? Savez-vous que le Comité de Suivi des Retraites (CSR) ne compte parmi ses membres absolument aucun retraité ?
L’article de Nicolas Lecaussin est publié par la revue Entreprendre dans son numéro du mois d’avril.
Marisol Touraine avait été formelle en septembre dernier : « En 2017, le trou de la Sécu aura disparu ». On n’en prend pas le chemin ! Selon les chiffres officiels publiés mi-mars, le déficit 2016 aura encore été de 7,8 milliards d’euros et on ne voit pas comment il se transformerait en excédent en 2017 : rien de surprenant, car aucune réforme sérieuse de la Sécu n’a été entreprise.
Mais pourquoi les retraités devraient être inquiets ? L’IREF énumère sept raisons suite aux propositions qui figurent dans le programme d’Emmanuel Macron et qui vont considérablement affecter le pouvoir d’achat des retraités.
Pourquoi l’Etat français ne garde pas les bulletins de paye de ses fonctionnaires ?
L’État français, si exigeant envers les autres, est rigoureusement incapable lui-même de produire des fiches de paye remontant à plus de cinq ans. Cette situation grotesque sert de prétexte pour ne pas réformer le système de retraite des fonctionnaires ! Il est vraiment temps de réformer notre Etat obèse et impotent !
Il existe déjà un fonds de pension réservé aux fonctionnaires : le RAFP. Pourquoi ne pas l’ouvrir aussi à ceux qui travaillent dans le privé ? Ce serait un grand pas vers une réforme systémique des retraites et aussi une mesure d’équité entre le public et le privé. Tout le monde serait gagnant.
L’article de Nicolas Lecaussin est publié par le quotidien Les Echos dans son édition du 20 février.
L’article d’Alain Laurent consacré à notre ouvrage, L’échec de l’Etat, est publié par le quotidien l’Opinion (1er février). Lire.