Le domaine des retraites est très vaste. Mais, alors que son organisation et son fonctionnement vont gouverner les vingt à trente dernières années de chaque Français(e), hormis l’École Nationale Supérieure de Sécurité Sociale, nulle université, nul établissement d’enseignement général ou supérieur ne daigne à notre connaissance y consacrer le moindre cycle, ni la moindre unité de valeur. En réalité, la plupart des Français ne découvrent la retraite que quand ils la prennent ou presque. Cette étude permet au lecteur de se familiariser avec (ou pour les mieux informés de revoir) ce qui tient aux principes fondamentaux et aux notions de base d’un système de retraites.
Retraites
Dans la presse, comme sur les plateaux de télévision et bien d’autres médias encore, il n’est pratiquement jamais question à propos des sacrifices imposés aux retraités que de la dernière majoration de CSG de 1,70% (en réalité, 1,85% sur le montant net !) imposée par le pouvoir à compter du 1er janvier dernier.
Le gouvernement a lancé fin mai dernier une grande « consultation citoyenne » en ligne dont Jean-Paul Delevoye, le Haut-Commissaire à la réforme des retraites, a présenté les résultats ce jeudi. En cinq mois, plus de 35.000 contributions et 200.000 votes ont été recensés. Il ne s’agissait pas d’un référendum pour répondre à une question précise mais d’une invitation pour chacun à se prononcer sur la réforme.
Nos lecteurs retraités seront sans doute ravis d’apprendre que la nouvelle loi de finances prévoit qu’une partie de l’argent dont l’État vient de les priver à raison à la fois de la hausse de la CSG et du quasi-gel (+ 0,30% par an) de leurs pensions jusqu’à fin 2020 va immédiatement servir à revaloriser les prestations servies aux demandeurs d’asile qui, elles, après avoir été tout récemment substantiellement majorées sous la pression du Conseil d’État, demeurent intégralement indexées (+1,60%) sur l’inflation.
Retraites par capitalisation : épargner aux générations futures le déclassement
Le Rapport sur les retraites réalisé par Laurent Pahpy est présenté par le quotidien l’Opinion dans son édition du 14 novembre. Lire.
Alors que le haut-commissaire lance un deuxième round de discussions pour la réforme des retraites, les premières annonces sont préoccupantes. Le système à points proposé ne change pas le principe insoutenable de la répartition. Pourtant, les pays les plus performants du monde sont tous passés à la capitalisation. Dans ce nouveau rapport, l’IREF montre, exemples étrangers à l’appui, que l’épargne retraite est le seul moyen de sécuriser les pensions des générations futures.
Curieusement depuis qu’en septembre 2017, sous la Présidence de J-P. Delevoye, le Haut-Commissariat à la Réforme des Retraites s’est constitué, personne apparemment ne s’est jamais soucié ni de la composition, ni de l’orientation de ce nouvel aréopage. Certes, pour bien poser le problème, il faut commencer par quelques rappels chiffrés (I), mais ensuite l’analyse (II) de ces données révèle de graves problèmes de fond (III), même s’ils ont curieusement échappé aux écrans-radar de la meute des médias et de la plupart des spécialistes des retraites. (Détox Retraites – N°02 )
Le 10 octobre dernier et lors de sa première communication officielle sur le sujet, le Haut-Commissaire à la Réforme des Retraites a publiquement révélé quelles seraient les premières orientations de la prochaine réforme des retraites. On trouvera dans le tableau ci-dessous les premiers éléments d’information qui ont filtré, mais qui ne se rattachent qu’à la partie « la moins sensible » de la réforme et d’ailleurs à constater le relatif consensus qui a prévalu chez les partenaires sociaux, on voit bien qu’on n’a pas encore atteint le noyau dur de la réforme.
À l’approche de la grande réforme des retraites qui nous est promise, on voit les principaux acteurs commencer à avancer leurs pions et à se positionner avantageusement, qui pour tirer le maximum de profit de la mutation à venir, qui pour éviter d’y laisser trop de plumes. Cela fait certes partie du jeu démocratique à la double condition:
On sait que, rompant avec l’ancien monde du mensonge, notre actuel Président s’est fait fort de dire d’abord tout ce qu’il va faire, avant de faire ensuite tout ce qu’il a dit. Cela a pu être le cas dans d’autres domaines, mais certainement pas avec les retraités. En effet et sans doute par manque d’audace, le candidat n’a manifestement pas fait campagne sur le slogan peu porteur: « Je vais casser définitivement vos pensions, en mettant fin d’un coup tout à la fois à la garantie de leur pouvoir d’achat et à la solidarité intergénérationnelle ». S’il avait été franc et sincère, c’est pourtant bien ce thème-là que le candidat Macron aurait dû courageusement emboucher, mais au risque majeur il est vrai de ne jamais être élu. Or, comme tant d’autres avant lui qui pourtant ne se prétendaient pas « en marche », avec succès il a cyniquement préféré l’élection grâce au mensonge.