On sait que l’État n’a plus d’argent et c’est sans doute l’une des raisons majeures qui a obligé le Haut-Commissaire des Retraites à rappeler que la réforme à venir devrait se faire à enveloppe pratiquement constante (encore que les prévisions du Conseil d’Orientation des Retraites, qui, depuis des années et au gré des échéances électorales, souffle alternativement le chaud et le froid ne soient pas précisément faites pour nous rassurer !). Or, sagement, plusieurs Caisses de retraites des Professions libérales avaient pris la précaution durant les années de collecte favorable des cotisations de constituer des provisions pour faire face à leurs engagements actuariels et mettre en place une régularisation anti-cyclique dans la crainte d’évolutions démographiques et conjonctures économiques moins porteuses. Fruit de plusieurs décennies d’efforts, ces provisions ne sont pas des réserves malgré l’abus de langage qui altère la plupart des publications, tout comme les propos du Haut-Commissaire, lui-même. Elles atteignaient déjà à fin 2015 quelque 27 milliards d’euros (Recueil statistique CNAVPL) pour l’ensemble des Caisses des professions libérales (hors Avocats).
Retraites
Après l’examen des systèmes de retraite, voici le chemin qui, à l’intérieur d’un régime, mène de l’appel de la cotisation jusqu’au versement de la pension.
Alors que la finance en 2008 s’est déchargée à bon compte de ses frasques sur le monde éberlué, elle ne supporte pas l’idée de rente. La retraite la révulse et encore plus son prolongement : la pension de réversion en faveur du conjoint survivant. C’est ainsi que, de Terra Nova à la Commission européenne et à l’OCDE, en passant par France-Stratégie et l’Inspection des Finances, nombre des plus beaux cerveaux de la planète se demandent comment rogner les retraites et même les plus avancés ne dédaignent pas d’envisager la suppression pure et simple des pensions de réversion. C’est d’ailleurs le chemin sur lequel avait cru pouvoir s’aventurer notre Haut-Commissaire à la Réforme des Retraites, tout guilleret avant qu’une gigantesque bronca ne convainque le Chef de l’État d’éteindre au plus tôt l’incendie, en affirmant le maintien de principe des pensions de réversion.
La capitalisation fonctionne déjà en France, demandez-le aux pharmaciens !
Le projet du gouvernement fait l’impasse sur l’épargne retraite pour résoudre le problème du choc démographique. Depuis plus de 50 ans, la caisse complémentaire des pharmaciens démontre pourtant les vertus de la capitalisation.
À de multiples reprises, des retraités ont reproché au Président Macron d’avoir amputé leur pouvoir d’achat avec la dernière hausse (1,70% du salaire brut, 1,85% du salaire net!) de la CSG. Rien de plus aisé pour le Président que de leur répondre que cette hausse faisait bien partie de son programme et qu’en conséquence elle se situait -sans surprise- dans le droit fil de son élection. Il est vrai que tous s’acharnent là sur un grief qui n’offre politiquement plus guère de prise à la contestation, compte tenu de la passivité accommodante du juge constitutionnel sur cette rupture flagrante de l’égalité entre contribuables. D’ailleurs, l’argumentation présidentielle est à ce point rôdée que l’on peut se demander si cette hausse de la CSG n’a pas été conçue comme une sorte de leurre destiné à protéger la Présidence de questions bien plus embarrassantes.
La soutenabilité de la répartition à la française est sérieusement compromise à moyen terme. Il n’y aura pas de solution viable sans un transfert progressif vers la capitalisation. Lire la…
Le domaine des retraites est très vaste. Mais, alors que son organisation et son fonctionnement vont gouverner les vingt à trente dernières années de chaque Français(e), hormis l’École Nationale Supérieure de Sécurité Sociale, nulle université, nul établissement d’enseignement général ou supérieur ne daigne à notre connaissance y consacrer le moindre cycle, ni la moindre unité de valeur. En réalité, la plupart des Français ne découvrent la retraite que quand ils la prennent ou presque. Cette étude permet au lecteur de se familiariser avec (ou pour les mieux informés de revoir) ce qui tient aux principes fondamentaux et aux notions de base d’un système de retraites.
Dans la presse, comme sur les plateaux de télévision et bien d’autres médias encore, il n’est pratiquement jamais question à propos des sacrifices imposés aux retraités que de la dernière majoration de CSG de 1,70% (en réalité, 1,85% sur le montant net !) imposée par le pouvoir à compter du 1er janvier dernier.
Le gouvernement a lancé fin mai dernier une grande « consultation citoyenne » en ligne dont Jean-Paul Delevoye, le Haut-Commissaire à la réforme des retraites, a présenté les résultats ce jeudi. En cinq mois, plus de 35.000 contributions et 200.000 votes ont été recensés. Il ne s’agissait pas d’un référendum pour répondre à une question précise mais d’une invitation pour chacun à se prononcer sur la réforme.
Nos lecteurs retraités seront sans doute ravis d’apprendre que la nouvelle loi de finances prévoit qu’une partie de l’argent dont l’État vient de les priver à raison à la fois de la hausse de la CSG et du quasi-gel (+ 0,30% par an) de leurs pensions jusqu’à fin 2020 va immédiatement servir à revaloriser les prestations servies aux demandeurs d’asile qui, elles, après avoir été tout récemment substantiellement majorées sous la pression du Conseil d’État, demeurent intégralement indexées (+1,60%) sur l’inflation.