En France, les hommes politiques et les représentants d’intérêts préfèrent parler de droits plutôt que de libertés. Les opposants d’Emmanuel Macron, peu de temps après son élection, l’ont qualifié d’ultra-libéral, un adjectif bien saugrenu tant nombre de Français auraient préféré qu’il le soit en pratique. Le président a de nombreuses fois critiqué les dérives autoritaires d’Orban et de Kaczyński… Pourtant, certaines des lois discutées au Parlement au cours de son mandat pourraient être qualifiées d’illibérales.
Pire, si sa promesse de sortir de l’Etat d’urgence sécuritaire a été tenue, la contrepartie a été l’inclusion dans le droit commun d’une partie des règles dérogatoires aux libertés adoptées après les attentats de 2015. Son mandat a été aussi marqué par une plus grande emprise de l’administration sur l’exercice des libertés. Le juge judiciaire ne s’occupe presque plus des libertés, c’est désormais le juge administratif qui en est le garant.