Nombreux étaient ceux qui, en 2017, nous avaient reproché de critiquer « trop vite » le nouveau président Macron. Il fallait « attendre », selon eux, pour connaître ses intentions, voir ce qu’il allait faire comme réformes. A l’IREF, nous avons été très sceptiques dès le début. Le nouveau parti n’était pour nous qu’un siphonage de l’ancien PS. Les nouveaux politiques, mis en vitrine comme des mannequins de la société civile, n’avaient aucun charisme ni, surtout, aucune idée. Le nouveau président, à force de vouloir rassembler à gauche et à droite, a vite dérouté tout le monde : ses opposants mais aussi les électeurs. En tant qu’énarque, il a prouvé qu’il restait attaché à l’Etat providence et pratiquement toutes ses mesures n’ont fait que renforcer la chape étatiste qui étouffe la France. Il a centralisé encore plus que ses prédécesseurs. Il a sans vergogne traité les Français comme des enfants, leur servant, sans vergogne non plus, le baratin de la participation démocratique, cette poudre magique qui permet de détourner l’attention. Bref, Jupiter, c’était Harry Potter à Poudlard. Juste un peu moins doué.
étatisme
Baisse du nombre d’agriculteurs : le gouvernement préfère la communication aux réformes
La baisse du nombre d’agriculteurs inquiète depuis quelques années. D’ici la fin de la décennie, c’est près de la moitié des exploitants qui partiront à la retraite. Et les repreneurs…
En décembre 2016, à Deauville, au Women’s Forum, à l’aube de sa campagne électorale, Emmanuel Macron déclare : « Les progressistes sont ceux qui croient en l’innovation, l’égalité entre les genres, à l’environnement, au numérique, à l’équité et à l’égalité des chances dans notre société et en Europe ». Une fois élu, il affirme – en novembre 2017 – qu’il sera « personnellement attentif » à ce que l’égalité entre les femmes et les hommes, la « grande cause » de son quinquennat », permette « de faire de notre société une société plus égalitaire, plus juste ». Lorsqu’il prend la présidence du G7 en janvier 2019, Emmanuel Macron annonce que la lutte contre les inégalités sera « la priorité de la présidence française, au premier rang desquelles l’égalité entre les femmes et les hommes ». Le 8 mars 2020, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, il affirmait : « notre génération sera celle de l’égalité femmes-hommes ».
Comme à son habitude, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) envoie à l’IREF ses multiples avis en format papier, d’une centaine de pages chacun. Les membres de cette institution fourmillent d’idées et nous le font savoir. Dans les exemplaires de ces derniers mois, on trouve des sujets variés comme la redynamisation des centres-villes et centres-bourgs, l’alimentation durable, les reconversions professionnelles, l’école à l’ère du numérique, les investissements d’avenir, les inégalités de genre, la gouvernance des données, et bien d’autres encore ! Ce sont près d’une quinzaine de livrets papier (souvent en double exemplaire) que nous avons reçus depuis le début de l’année. S’ils sont envoyés à tous les think-tanks et médias, cela représente des tonnes de papier. On ne peut pas dire que le CESE soit dans la démarche écoresponsable qu’il aimerait pourtant imposer aux Français. Le dernier rapport en date s’intitule « Face au choc, construire ensemble la France de demain ». Le choc, c’est surtout de découvrir que cette « France de demain » serait encore plus étatiste qu’actuellement.
Emmanuel Macron aurait aimé célébrer Napoléon, car il est sans doute son modèle. Napoléon a cultivé son pouvoir personnel, considérant que lui seul était à la mesure de la tâche qu’il s’était assignée. L’Etat, c’était lui et sa grandeur, qu’il voulut toujours plus brillante, était celle de l’Etat.