Dans une interview accordée au journal Les Echos (3-4 mai), le ministre Bruno Le Maire affirme : « Au-delà des réponses politiques, une chose est sûre : le capitalisme doit changer. Sinon, les colères nous emporteront ». Le ministre se trompe et il prouve qu’il n’a rien compris. Si la France va mal, ce n’est pas parce que le capitalisme doit changer. C’est parce que les politiques économiques mises en place ne visent qu’à renforcer l’Etat au détriment de la liberté et de l’initiative individuelle. Qu’il s’agisse de François Hollande et de son gouvernement socialiste ou d’Emmanuel Macron et son gouvernement LREM qui est, en fait, une nouvelle forme d’étatisme, c’est bien le poids croissant de l’Etat qui attise les colères.
contribuables
Aux éditions Calmann Levy, mars 2019
MM. Fouquet et Noé unissent leurs plumes pour démontrer les vertus d’une fiscalité libérale. Ils font d’abord œuvre d’historiens des révoltes fiscales dont tous les temps furent jalonnés. Déjà, « La naissance d’Athènes, disent-ils, est le fruit d’une révolte fiscale » contre les Crétois. Mais la Cité de l’Attique n’en a pas retenu les leçons puisqu’elle-même a trahi la ligue de Délos, bâtie pour défendre la Grèce contre la Perse, en utilisant son argent pour sa propre grandeur.
Dans le fouillis du Grand Débat, il y a bien entendu ceux qui demandent de rendre l’impôt plus progressif. Mais ceux qui proposent une taxation proportionnelle des revenus, la flat tax, sont nombreux aussi. En janvier 2019, selon un sondage Harris 53% des Français y étaient favorables. Plusieurs parlementaires LREM, Bénédicte Peyrol et Roland Lescure, et la ministre Jacqueline Gourault ont évoqué une réforme en ce sens. Certains veulent simplement tailler dans les niches, mais derrière chacune, il y a un chien prêt à mordre sauf si cette suppression s’inscrit dans une réforme globale de l’impôt.
Recension de l’ouvrage de Christophe Farquet : Histoire du paradis fiscal suisse, Presses Universitaires de Sciences-Po, 2018
Qu’est-ce qu’un paradis fiscal ? Question compliquée s’il en est. Le magistrat Jean de Maillard l’admet dans un article publié dans l’Encyclopedia Universalis : « Définir un paradis fiscal et bancaire n’est pas chose aisée […]. L’appellation elle-même est plus journalistique que scientifique »[[Jean de MAILLARD, « [[PARADIS FISCAUX », Encyclopædia Universalis, consulté le 14 mars 2019.]].
La nouvelle est passée inaperçue. Aux Etats-Unis, les recettes fiscales fédérales ont été de 171 milliards de dollars en février, selon le Congressional Budget Office (Bureau du budget du Congrès). C’est 10 % de plus que les recettes encaissées au mois de février 2018.
Le ministère de la Transition écologique et solidaire a trouvé la solution pour payer les dépenses énergétiques des particuliers : l’impôt privé. Si vous avez encore un téléphone fixe, vous avez dû être inondé de coups de fil de ce ministère pour vous proposer de rénover vos combles ou isoler votre maison pour 1€. C’est vraiment possible vous disent-ils, avec l’argent des entreprises.
Bien sûr, il fallait bien que le gouvernement prenne des mesures pour stopper les débordements inutiles. Il a donc décidé de dépenser encore de l’argent public, plus de dix milliards d’euros sans doute, pour tenter de satisfaire à la grogne des gilets jaunes. Ce qui risque de peser sur l’économie. Pourtant, les premiers gilets jaunes, avant d’être récupérés par l’extrême gauche, demandaient moins de servitude fiscale plutôt que plus d’aide sociale ; ils voulaient vivre de leur travail plutôt que de prébendes publiques. Le résultat obtenu sera à l’inverse de celui qui était espéré.
La retenue à la source, qui entre en vigueur au 1er janvier 2019, devait être neutre. En fait elle coûtera cher au contribuable, sous diverses formes.
Dette de la SNCF : plus d’un SMIC par ménage français !
Le gouvernement a proposé une réforme de la SNCF, nécessaire au vu des comptes déficitaires de cette société publique. Alors qu’elle reçoit plus de 13 Mds € de subventions annuelles, elle a accumulé une dette de 50 Mds € tout confondu (SNCF réseau et SNCF mobilités).
Pour réduire la fraude fiscale, dont il dit lui-même que les « chiffres ne sont pas vérifiés », le ministre Gérald Darmanin serait sans doute mieux avisé de simplifier et clarifier la loi fiscale, de rendre l’impôt plus raisonnable et moins spoliateur.