Alors que la campagne présidentielle se fait de plus en plus présente sur tous les supports, de la place du marché aux écrans de télévision, des questions cruciales se posent. Les sites des candidats sont-ils disponibles en audiodescription ? Les meetings sont-ils accessibles aux personnes à mobilité réduite ? Les vidéos sont-elles sous-titrées et traduites en langue des signes ? Autant de questions auxquelles la réponse est souvent non, ce qui inquiète le Comité national consultatif des personnes handicapées, instance gouvernementale qui a mis en place un Observatoire de l’accessibilité des campagnes électorales. Ses conclusions ne sont pour le moment pas brillantes : une personne sur cinq ne pourrait pas consulter les programmes électoraux à cause de son handicap.
Mais les meetings et les sites internet des candidats ne sont que des canaux parmi d’autres. Une personne malvoyante peut écouter les candidats à la télévision et à la radio, une personne malentendante peut lire les tracts distribués sur le marché, une personne à mobilité réduite peut regarder les meetings en direct sur certains réseaux sociaux.
Les personnes en situation de handicap, comme au fond tous les Français, doivent s’adapter à leur environnement. Cela passe par la sélection des canaux de diffusion adaptés à leurs capacités de réception. Après tout, une personne ayant un accès limité à Internet parce qu’elle habite une zone blanche ou parce qu’elle n’a pas d’ordinateur, cherchera à s’informer d’une autre manière. Les candidats, d’ailleurs, multiplient les canaux de diffusion pour pouvoir toucher tout le monde.
Les inquiétudes du Comité national consultatif des personnes handicapées reflètent en réalité deux idées bien françaises. D’abord, la réglementation doit s’adapter à une multitude de cas particuliers, au détriment du bon sens et de l’utilité publique. Ensuite, l’Etat doit s’approprier tous les sujets jusqu’au détail sans faire aucune confiance aux acteurs qui connaissent leur terrain. Les candidats à la présidentielle font ici les frais des maux qui affectent les entreprises depuis des années et dont ils sont, pour la plupart, responsables en tant qu’élus.
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Règlementons, règlementons et surtout ne solutionnons rien !!!