Jeudi 28 septembre, le haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie a annoncé le versement d’une aide exceptionnelle de 37 M€ au gouvernement autonome de l’île, que celui-ci réclamait à cor et à cri depuis le début de l’année.
La répartition de cette rallonge est, à elle seule, éclairante : 18,1 M€ sont consacrés à pallier la faillite du système de retraite local, 10,9 M€ ont la même vocation pour le financement des allocations aux handicapés et 8 M€ sont destinés à renflouer les caisses de la collectivité au bord de la cessation de paiement.
L’île, comme un certain nombre d’autres territoires d’Outre-mer, est d’ailleurs déjà sous perfusion publique, ce qui s’avère être encore insuffisant pour boucler son budget. Comme le notait la chambre régionale des comptes cet été, Nouméa a déjà reçu un prêt de la métropole de 175 M€ l’année dernière et un autre de 240 M€ il y a trois ans.
A chaque fois, le gouvernement local était censé mettre en œuvre des mesures de maîtrise de sa masse salariale, de réduction de son niveau d’endettement ou de création de nouvelles taxes locales, mesures demeurées lettre morte eu égard à l’inertie et à l’absence de majorité pour les faire adopter au congrès de Nouvelle-Calédonie.
Cette situation délétère révèle un modèle économique archaïque essentiellement basé sur l’exploitation du nickel (d’ailleurs incapable d’être compétitif face au minerais indonésien) et les subsides publics.
L’option de l’indépendance a été rejetée trois fois par référendum mais subsiste dans l’esprit d’une partie des Néo-Calédoniens, leurs grands électeurs ayant élu, pour la première fois, un sénateur indépendantiste le 24 septembre dernier.
Cette idée d’indépendance apparaît pourtant désormais d’autant plus absurde et fantaisiste qu’elle conduirait à la banqueroute d’un pays ne disposant pas de la base fiscale nécessaire pour maintenir son train de vie, ce qui mènerait l’hypothétique nouvel Etat dans l’orbite de la Chine, qui a déjà vassalisé le Vanuatu voisin. Il serait temps néanmoins que la Nouvelle Calédonie sache vivre par elle-même.
2 commentaires
Cher Monsieur vous avez tout à fait raison.
D’une manière générale nous savons capter (conquérir, occuper, vassaliser) mais NOUS NE SAVONS PAS DÉVELOPPER (valable pour la plupart de nos DOM-TOM). Nous avons selon l’adage populaire « les yeux plus gros que le ventre » ! Nous avons perdu nos colonies au fur et à mesure pour cette raison essentielle : trop d’administrateurs et des principes qui vont avec pas d’innovateurs et de chefs d’entreprises. LE DEEP STATE français en est incapable, sans vision, sans conviction pragmatique : il aimes les grands principes, pas les gens qui y vivent.
Merci pour votre article.
Mais donner leur donc leur indépendance, depuis le temps qu’ils la réclame .