A l’occasion de son troisième déplacement à Marseille depuis le lancement du plan « Marseille en grand », qui ne prévoyait à l’origine que la construction et la réhabilitation d’écoles, Emmanuel Macron a annoncé la généralisation du modèle, expérimental pour l’heure, des écoles du futur.
Concrètement, il s’agit surtout de donner au chef d’établissement la possibilité de recruter les enseignants et de laisser plus de liberté à ceux-ci en ce qui relève du projet pédagogique. En contrepartie, les enseignants verront leur rémunération augmenter, ce qui n’a pas empêché le maire de Marseille, Benoît Payan, et les syndicats de pousser des cris d’orfraie quant à l’idée même d’autonomisation des établissements scolaires.
Le calendrier demeure toutefois assez flou, les prochaines semaines devant être employées à bâtir clairement le projet, le chef de l’Etat ayant promis d’en dire plus très prochainement.
Deuxième bonne nouvelle, l’heure et demie de mathématiques sortie du tronc commun de première va être réintégrée à titre optionnel.
Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières, et même s’il en faudra bien plus pour décloisonner le mastodonte technocratique de l’école française et « dégraisser le mammouth », comme le disait si justement l’ancien ministre de l’Education nationale Claude Allègre, le libre recrutement des enseignants par les directeurs d’établissements, proposition de l’IREF, est une bonne nouvelle qu’il ne faut pas bouder.
4 commentaires
Vous êtes au courant que les mathématiques en première existaient déjà de manière optionnelle (on appelle ça une « spécialité ») avant les élections ? Il n’y a pas grand chose de positif à retenir de cette annonce à part que les mathématiques, qui étaient obligatoires avant Macron, sont dorénavant une option.
Hélas, une goutte d’eau dans la mer. A cette allure il faudra à peu près 2 siècles pour remettre l’instruction publique sur les rails. Je m’en fous je serai mort, mes enfants aussi, mes petits enfants aussi et Félicie aussi. Ah ! vous avez employé le mot magique « pédagogie », alors je peux d’ores et déjà vous dire que c’est foutu !!!
Le libre recrutement des enseignants laissera-t-il libre cours aux directeurs d’établissement de fixer le niveau de rémunération des enseignants recrutés ? Si tel était le cas, comme il y a moins de candidats que de postes à pourvoir, les salaires devraient logiquement grimper.
Les enseignants seront-ils notés ? par qui ? Si tel était le cas, les enseignants les mieux notés devraient voir leur salaire grimper.
Il n’en sera évidemment rien. Les syndicats de gauche et d’ultra-gauche vont s’y opposer fermement.
Dès lors, sur quels critères un directeur d’établissement va-t-il recruter ses enseignants ?
Et ne va-t-on pas à long terme assister à une désertification des campagnes par les enseignants, comme ce fut le cas pour les médecins ?
L’idée semble intéressante de laisser aux chefs d’établissements le choix de recrutement des enseignants, il serait nécessaire de rétablir l’autorité là où les maîtres sont contestés, voire agressés, là où certains élèves se bouchent les oreilles… En un mot là où la hiérarchie quel que soit son niveau ne protège pas les enseignants, là où les gouvernements ont laissé s’installer une dérive politique, voire religieuse ce qui n’est pas à leur honneur.