Le 22 mars 2023, l’Assemblée nationale adoptait à l’unanimité un texte qui, entres autres, limitait les promotions sur les produits d’hygiène et de beauté. Déjà appelée loi Descrozaille du nom de son promoteur, son article 7 est entré en vigueur le 1er mars 2024.
Les réductions ne peuvent plus dépasser 34 % en valeur comme, depuis 2018, pour les produits alimentaires. Le gouvernement, par la voie de Bruno Le Maire, comme certains distributeurs tel Michel-Edouard Leclerc s’y étaient vigoureusement opposés, en vain. A noter que les promotions en valeur ne pourront pas être compensées en volume puisqu’il existe également une limite à 25 % en volume.
L’objectif du député était explicitement de favoriser les PME françaises au détriment des grands groupes industriels. Appartenant à l’aile gauche de la majorité, Frédéric Descrozaille a ainsi expliqué son texte : « Le pari (sic) que je fais, c’est que ça sera neutre pour le pouvoir d’achat ». Il a ajouté : « J’ai voulu tenir l’équilibre entre les emplois, les salaires et ce qu’on paye pour vivre. Je ne prétends pas avoir tout compris. On va se donner deux ans pour vérifier ce que ça donne » (RMC, 1er mars 2024).
Au-delà du libellé même du texte de la loi qui est illisible et qui ne fait guère honneur au législateur français, il est permis de s’étonner qu’un parlementaire fasse un « pari » législatif, au surplus avec l’argent des autres, ce qui rappelle l’« expérience » socialiste de 1981.
Surtout, à chaque fois que l’État intervient pour tenter de concilier des intérêts divers, il fausse de manière dramatique les prix. Or, en l’occurrence, il s’agit de donner le meilleur revenu possible au producteur et le meilleur rapport qualité-prix au consommateur, tout en assurant des marges suffisantes aux intermédiaires et autres transformateurs. Seul le marché peut le faire, mais pour cela il ne faut justement pas fausser le mécanisme des prix !
Gageons que la loi Descrozaille fera long feu et qu’elle appartiendra bientôt aux « neutrons législatifs » et aux « textes jetables » dénoncés il y a quelques années par le Conseil d’État. Un « pari » perdu au détriment des consommateurs, sauf s’ils ont la possibilité d’acheter leurs produits dans les hypermarchés étrangers à quelques kilomètres seulement de nos frontières…
3 commentaires
Qu’il dépose un projet de loi,c’est son droit.Mais que l’ensemble des députés l’adoptent sans aucune reflexion sur les conséquences pose question sur leur intelligence, malheureusement c’est plutôt le coté mouton qui prime.
Encore une fumeuse idée socialiste ! Avec eux l’état doit se mêler de tout ! Espérons qu’au vu du résultat le parlement reviendra en arrière !
Voilà un homme dépourvu d’imagination qui reprend les vieilles ficelles (usées) du ps. Je me demande s’il mérite bien son indemnité parlementaire…