Le candidat sans parti, qui voulait « en finir avec les partis politiques », ne pourra pas se représenter à l’élection présidentielle. Sa candidature a été rejetée par le Bureau électoral central (BEC) en raison du non-respect des articles constitutionnels établissant les règles d’éligibilité. Le BEC doit veiller à ce que les conditions légales de candidature soient remplies, notamment en ce qui concerne le respect des valeurs constitutionnelles. Sa décision s’est appuyée sur celle de la Cour constitutionnelle le 6 décembre dernier, qui invalidait le premier tour de l’élection, ainsi que sur une précédente décision datant d’octobre qui rejetait, pour les mêmes raisons, la candidature d’une autre personne, Diana Sosoaca.
Comme nous l‘avons récemment écrit, l’enquête a beaucoup avancé ces dernières semaines autour de ce personnage sorti de nulle part qui avait déclaré 0 euros de budget de campagne et dont le programme consistait surtout à exhorter les gens à vivre d’air et d’eau fraîche qui, insistait-il, sont bien plus sains du côté de la Russie… Les enquêteurs ont découvert tout un groupe autour de lui formé d’anciens militaires (devenus mercenaires) chez lesquels on a trouvé des stock d’armes et d’importantes sommes d’argent, ainsi que d’anciens militaires et apparatchiks avec des liens à Moscou et qui, visiblement, avaient planifié cette prise du pouvoir politique dans un contexte de confusion générale et de violences. Ils risquent tous d’être accusés de trahison. Dans la foulée, l’attaché militaire russe à Bucarest et son adjoint ont été déclarés personae non gratae en Roumanie alors que le Service d’informations externes de la Fédération de Russie (SVR) a, pour la première fois, affirmé son soutien au candidat Georgescu.
Avoir sorti de la course à la présidentielle ce personnage toxique, menteur compulsif et conspirationniste, est une très bonne chose pour la démocratie. Mais les autorités ainsi que les institutions auraient dû agir bien plus tôt et plus rapidement. Il est certain que la Roumanie est une cible privilégiée du Kremlin et que, malheureusement, la nouvelle attitude de l’administration américaine laisse craindre qu’elle ne le soit de plus en plus. D’ailleurs, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, vient de déclarer que « toute élection sans le candidat Georgescu sera illégitime ». Excellente preuve.
