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Il ne faut pas transformer les musées en laboratoires du nivellement vers le bas

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Un tout récent article de La Croix nous rappelle comment le Louvre-Lens, créé en 2012, entend poursuivre sa politique d’ « ouverture » et de « démocratisation » à l’égard des publics qui ne fréquentent pas d’ordinaire les musées. Le principe peut sembler à première vue tout à fait estimable ; au vu cela dit des actions engagées à cette fin, on est plus qu’en droit de s’interroger sur le bien-fondé et le sérieux de ces nouvelles politiques muséales.

Ainsi le Louvre-Lens entend-il casser l’image du musée intimidant, prétendument réservé à une élite de connaisseurs en œuvres d’art. Il faut, nous dit sa directrice, Marie Lavandier, « penser à neuf l’usage du musée ». Le musée du XXIe siècle ne doit donc plus être un simple lieu à visée scientifique ou éducative : il doit désormais contribuer à la rédemption du genre humain, rien de moins. (On lui demande ainsi, comme l’indique l’article, de « lutter contre la discrimination scolaire et pour l’accès à l’emploi, contre l’illettrisme, contre les inégalités hommes-femmes et contre les inégalités de santé… ».)

Comment cette nouvelle vocation « sociale » ou « sociétale » des musées se traduit-elle concrètement, dans le cas du Louvre-Lens ? Par la « délocalisation », par exemple, du musée : ainsi des « médiateurs » et des agents d’accueil se sont-ils rendus dans des centres commerciaux pour organiser des jeux ainsi qu’une visite « immersive » du temple d’Abou Simbel…  De même a-t-on eu recours à un « Égyptobus » pour contribuer à faire connaître l’exposition « Champollion »… En outre, séances de yoga et jogging guidé en extérieur visant à l’éveil des tout-petits, sessions « tatouage » pour les adolescents et « siestes sonores » (sic) sont quelques-unes des « animations » proposées, visant (comme le dit Gautier Verbeke, chef du service « Médiation ») à « faire tomber les barrières ».

Le philosophe Phillipe Nemo s’était alarmé du fait que l’école n’était plus vraiment faite pour enseigner et qu’elle était devenue une immense garderie. Prenons garde donc à ce que les musées ne suivent pas le même chemin…

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3 commentaires

Photini 6 décembre 2022 - 8:48 am

« … ainsi des « médiateurs » et des agents d’accueil se sont-ils rendus dans des centres commerciaux pour organiser des jeux ainsi qu’une visite « immersive » du temple d’Abou Simbel… De même a-t-on eu recours à un « Égyptobus » pour contribuer à faire connaître l’exposition « Champollion »… On se demande pourquoi ces « médiateurs » commencent par l’Egypte, et pourquoi l’Egypte?, et pas par une histoire de l’art qui est plus proche de nous. A cet égard, il suffit de voir les programmes télé. En 2021, j’avais compté, ce n’était pas un travail exhaustif, 27 émissions (sans les rediffusions) sur l’Egypte ancienne, notamment sur la 5, et rien sur la Grèce ou sur Rome. Ce serait presque un travail de thèse de doctorat à faire.

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Zaza 7 décembre 2022 - 6:56 pm

Toujours cette idéologie du « ludique ».
Sans ludique, pas de transmission, pensent les « sachants » et autres animateurs du savoir.
Le problème est qu’à force de jouer, on distrait le public du véritable objectif : enseigner et transmettre.
Il suffirait peut-être aussi que les subventions cessent de pleuvoir pour obtenir ce recentrage.

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Astérix 12 décembre 2022 - 9:02 am

Il faut couper les subventions, comme dans de très nombreux autres secteurs, afin d’arrêter de jeter des milliards par la fenêtre !

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