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Faut-il taxer les gains issus des jeux d’argent ?

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Alors que de nombreux Français espèrent empocher les 13 millions d’euros du Super Loto du Nouvel An, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) vient jouer les rabat-joie en proposant de taxer tous les gains provenant des jeux d’argent.

La note que vient de produire l’institution – dont on se demande, en passant, quelle est l’utilité – entend « rationaliser la fiscalité des jeux d’argent et de hasard ». Il est vrai que les taux qui s’appliquent sur le produit brut des jeux (PJB) varient de 22% pour les clubs de jeux à 67% pour les loteries. Les casinos sont taxés à 48%, les paris sportifs à 46%, les paris hippiques à 33% et le poker en ligne à 30%. Au total, 33 prélèvements différents coexistent, qui ont rapporté au total 7 milliards d’euros (Md€) principalement à l’État (77%), mais aussi à la Sécurité sociale et aux communes. Mettre en peu de cohérence dans cette fiscalité ne ferait pas de mal.

Mais pour le CPO, rationaliser ne veut pas dire simplifier. L’institution veut en effet réformer pour « tenir compte des risques de chaque type »de jeu et du niveau de rente des opérateurs ». Ainsi, le taux de prélèvement d’une catégorie « dépendrait de ses effets négatifs directement mesurables et de la rente de monopole ou d’oligopole dont bénéficient les opérateurs ». Tout le PBJ d’une catégorie donnée serait assujetti à un taux de base A, plus un taux proportionnel à la part de mineurs ayant joué au moins une fois par semaine à ces jeux, plus un taux proportionnel à la part des joueurs excessifs (mesurée par exemple par la contribution des joueurs excessifs au PBJ), plus un taux proportionnel au niveau de rente du type de jeu.

Passons sur l’incohérence qu’il y aurait à taxer davantage les jeux préférés des mineurs alors que ceux-ci ont interdiction de jouer, et retenons que l’usine à gaz existante serait remplacée par une usine à gaz encore plus compliquée.

Mais le CPO ne s’arrête pas là. Il propose d’alourdir la fiscalité globale en taxant les publicités « à un taux suffisamment dissuasif ». Et il suggère d’étudier la possibilité d’assujettir les gains des joueurs à l’impôt sur le revenu (IR) et aux prélèvements sociaux. Pour l’IR, il propose de « créer une nouvelle cédule incluant l’ensemble des gains nets de jeux excédant 500€ par an, sans considération de leur caractère habituel ou non ».

Se poser la question de l’imposition des gains issus des jeux d’argent n’est pas incongru. Après tout, pourquoi ces gains ne seraient-ils pas imposés alors que les revenus issus du travail ou les dividendes boursiers le sont ?

Toutefois, il ne faut pas oublier que les joueurs sont déjà taxés lorsqu’ils misent, parfois jusqu’à 67% comme nous l’avons vu. Les taxer deux fois serait incohérent. Par ailleurs, les revenus que les joueurs tirent de leurs gains sont, eux imposés. Si les gagnants achètent des biens immobiliers et se retrouvent redevables de l’IFI (impôt sur la fortune immobilière), c’est alors leur capital qui est taxé. Il est donc erroné d’affirmer que les gains des jeux de hasard ne sont pas imposés.

Il nous semble, cependant, que si les gains provenant des jeux d’argent devaient aussi être soumis à l’impôt, il serait judicieux de leur appliquer une flax tax (ou prélèvement forfaitaire unique), comme il serait nécessaire de le faire sur l’ensemble des revenus. Et il conviendrait au préalable de réduire – et de ramener à un taux unique – la taxation sur les mises (produit brut des jeux ou PJB).

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9 commentaires

nder la natreulité par égard à ceux qui les financentr 1 janvier 2025 - 9:18 am

On devrait supprimer ce CPO, un refuge de planqués qui doit coûter un pognon de dingue !

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Oncpicsou 1 janvier 2025 - 10:32 am

Les joueurs dans leur grande majorité rejouent leurs gains, donc nouvelles taxes pour l’état, si non ils dépensent et payent la TVA!
Vous croyez que dans ce pays on peut échapper à l’impôt ?!!

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jacques lemiere 1 janvier 2025 - 10:32 am

Peut on parler de taxation cohérente quand on évoque plusieurs raisons pour taxer?

non..

si on et ça en face de la” cohérence” des dépenses de l’état, qui a mon opinion est à aborder en premier.

non…ils taxent.. et dépensent..et le feront jusqu’à de tuer la ruine.

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Trasym 1 janvier 2025 - 11:11 am

OK, on taxe lzq gains, mais on retire des revenus les sommes jouées ( et perdues ) par les joueurs malchanceux! ( Avec effet rétroactif bien sûr sur les sommes engagées depuis les débuts de la FDJ!)

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Régis 1 janvier 2025 - 11:33 am

CPO, encore une planque pour les amis de mes amis surpayés à procrastiner ; pour renflouer les caisses : taxer à 75% toutes les idées de merde qui sortent de ces officines d’inutiles!!

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palef 1 janvier 2025 - 4:53 pm

Première mesure si je gagne 10 millions : déménager vers un pays moins gourmand…

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NEMOUK 2 janvier 2025 - 11:36 am

Je parierai bien que vous avez raison, mais ça me couterait trop cher en impôt !

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ORILOU 2 janvier 2025 - 4:05 pm

Taxer les jeux d’argent ? Pourquoi pas ? mais … POURQUOI FAIRE SIMPLE ?
Il faut bien justifier le nombre de fonctionnaires !

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jose 2 janvier 2025 - 5:24 pm

NON il n’est pas logique de taxer les revenus des jeux ! car ce ne sont pas des revenus. Ces pseudos -revenus sont liés à des mises et donc à des pertes chez les autres joueurs ce qui n’est pas le cas des autres revenus (salaires, revenus de placement… ) . ce sont des transfert d’argent entre individu sans création de richesse , et dans ce cas pourquoi ne pas taxer tout les virements d’un compte à un autre.
d’autre part la justification des taxes n’est pas lié à un service (le contrôle des jeux ne justifierai qu’une flat tax <1%) mais à la solidarité. Dans ce cas il faudrait aussi solidairement rembourser les pertes des perdants au même taux.
josé david, ingénieur politique spécialiste des logiques de fiscalité

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