Ces 800 pages qui se tournent à toute allure offrent un périple salutaire autant aux deux protagonistes qu’aux lecteurs. Émile, frappé d’une précoce maladie d’Alzheimer a choisi de passer les deux dernières années qui lui restent à vivre en toute liberté, loin de l’emprise des hôpitaux et d’une famille trop aimante.
Suite à une annonce, il s’embarque pour un voyage impromptu avec Joanne, jeune femme inconnue, aussi frêle que battante, aussi silencieuse qu’attentionnée. C’est ainsi que deux êtres blessés vont découvrir, en même temps que les paysages pyrénéens et leur hospitalité, le respect de l’autre, de son passé inconnu, de ses goûts pour le silence qui se transforme vite en compréhension mutuelle et en prise de conscience de la beauté de la vie.
Le livre a plus d’un atout pour plaire à la mode du jour : importance du moment présent, fusion avec la nature, invitation à la méditation et aux traditions du chamanisme où le talisman musulman semble avoir plus d’efficacité que la religion catholique représentée par une belle-mère exécrable ! La dernière phrase du livre, bien prosaïque, « je ne mange pas de viande », les dialogues d’une grande simplicité stylistique, n’empêchent pas d’offrir des passages pleins de poésie car, pour Mélissa Da Costa, seuls importent le bleu du ciel et, dans la nuit noire, la lumière des étoiles… Une belle aventure qui mérite bien sa cinématographie.
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