Des scènes de guerre. C’est ainsi que le maire de Hay-les-Roses, Vincent Jeanbrun, qualifie les émeutes survenues dans sa commune l’été dernier. Dans Les Deux France (Albin Michel), sorti jeudi dernier, l’élu LR brosse un portrait terrible de la guérilla urbaine qui sévit : la France n’a rien à envier à l’Amérique latine.
Si l’on voit désormais dans nos rues « de la pure sauvagerie, un rage bestiale », c’est le caractère extrêmement bien organisé des assaillants qui soulève un véritable problème de fracture dans la société et d’imminence de guerre civile.
Le Point livre ainsi des bonnes feuilles : « En analysant les vidéos, on voit des individus sur des scooters arriver sur les lieux : ce sont les « éclaireurs ». Ils sillonnent le territoire à la recherche de cibles et du positionnement des policiers. Puis circule une camionnette dont les plaques d’immatriculation ont été maquillées. A l’intérieur : des munitions, des mortiers, des bidons d’essence. Elle ravitaille les groupes en temps réel. Les émeutiers se divisent en plusieurs équipes mobiles, pour attaquer sur plusieurs fronts. Au sein de ces groupes, les responsabilités sont réparties. L’infanterie est armée de barres, de battes et de bâtons, et les artificiers, de mortiers et de cocktails Molotov. Il y a ceux qui ont des bouteilles remplies d’essence dans des sacs à dos, puis d’autres avec les chiffons qui préparent les cocktails Molotov, les allument et les lancent. Il y a aussi les « défenseurs » munis de parapluies pour dévier les tirs de grenades lacrymogènes. Ils ont tous le même modèle. Une probable acquisition en lot. Tout était bien planifié. Pour fermer la marche, des très jeunes. On le devine à leur taille et à leur carrure, ils sont chargés de mettre tout ce qu’ils trouvent, poubelles, mobilier urbain, bouts de bois au milieu de la voie et d’y mettre le feu afin d’empêcher une « attaque » des forces de police à revers. »
Si ces scènes sont révoltantes, la réaction des pouvoirs publique l’est tout autant. Ainsi le Garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti, réagit-il : « On va prendre une mesure forte : on va mettre un flyer dans tous les tribunaux de France pour rappeler aux parents leurs droits et leurs devoirs ». Et la préfète de conseiller en visioconférence : « Laissez brûler, il y a des assurances pour ça ». Ce ne sont pas des adolescents en manques de repères qui gèrent mal leur frustration, ce sont des groupes armés et violents dotés d’une organisation qui se veut paramilitaire. Ce ne sont pas des concitoyens qui foulent notre sol, ce sont des ennemis.