En France, on a les taxes et les impôts. C’est bien connu. Mais on a aussi les lois, les normes et les réglementations. Il y en a tellement qu’elles font partie de notre vie quotidienne et on a tendance à ne plus les remarquer. Pourtant, elles pèsent au moins autant sur les individus et les entreprises que les prélèvements obligatoires. Selon les chiffres du gouvernement, en janvier 2019, il y avait 84 619 articles législatifs et 233 048 articles réglementaires en vigueur.
Un véritable record, qui montre que les décideurs politiques et les administrations exercent une emprise toujours plus forte sur ceux qui créent des richesses dans ce pays. Au lieu de les libérer, les pouvoirs publics les étouffent avec l’inflation normative. En 2018, plus de 1 535 articles de loi contenant 580 592 mots ont été promulgués, 1267 décrets avec 9 030 articles et 1305 nouvelles circulaires (le chiffre le plus important en cinq ans) ont été publiés. A cela, il faut ajouter 8 327 arrêtés publiés dans le Journal officiel qui contient 71 521 pages.
Ce n’est pas la faute de l’Europe !
Contrairement à ceux qui pensent que l’Europe serait le coupable de cette cascade de nouvelles réglementations, en 2018, il n’y a eu que 75 mesures de transpositions de directives européennes, dont 15 mesures de niveau législatif. D’ailleurs, en 2018, la Commission européenne n’a promulgué que 485 actes normatifs. C’est bien l’Etat français qui aime réglementer notre vie. Ces dix dernières années, ce sont le code de la consommation (+ 94 % de mots), celui du commerce (+ 81 %) et celui de l’environnement (+ 59 %). qui ont pris le plus de volume.
Le Code du travail est passé de 3 448 pages (édition 2017) à 3 784 pages (édition 2019), une hausse de 336 pages avec la « réforme » de Macron.
Ailleurs, les réglementations sont beaucoup plus souples
A titre de comparaison, l’Allemagne est régie par « seulement » 1 728 lois. Le du Code du travail suisse n’a que 54 articles et l’Allemagne n’a pas vraiment de Code du travail !
La Coalition britannique de 2010 menée par David Cameron a multiplié l’utilisation des « sunset clauses » pour réduire l’énorme quantité de réglementations mises en œuvre par le gouvernement travailliste. Le Premier ministre britannique de l’époque s’est surtout concentré sur le fardeau administratif qui pesait sur les entreprises. Des dizaines de réglementations et de normes ont été supprimées et l’on a introduit la règle du « One in, one out », ce qui signifie que pour chaque nouvelle réglementation adoptée, on en supprime une autre. Par ailleurs, toute nouvelle réglementation qui concerne une entreprise de moins de 10 salariés ne doit pas avoir une durée de vie de plus de 3 ans. Chaque loi qui concerne le monde des entreprises doit contenir une « sunset clause » ou une « review clause » après 5 ans en moyenne. Grâce à ces mesures prises à partir de 2010, on a estimé à 10.4 millions de livres sterling (14.4 millions d’euros) par an, les économies de coûts pour les entreprises. Le Code du commerce français compte 3 808 pages tandis que le « UK Corporate Governance Code » (le Code du Commerce britannique) ne fait que 20 pages !
Trump : pour une réglementation adoptée, 22 ont été supprimées !
L’exemple le plus récent nous vient d’Amérique où le président Trump a lancé, parallèlement à sa réforme fiscale, toute une série de suppressions de normes et de réglementations, ce qui a contribué, au moins autant que la baisse d’impôts, à la forte hausse des investissements et des créations d’emplois qui se produit de l’autre côté de l’océan. De quoi s’agit-il ? Trump s’est inspiré de la réforme de David Cameron dans son décret intitulé Executive Order 13771 (du 30 janvier 2017). Ce décret oblige les agences gouvernementales à compenser le coût de toute nouvelle réglementation (ou directive) significative par au moins deux suppressions de réglementations. Il a également établi un système de budgétisation réglementaire en vertu duquel le Bureau de la gestion et du budget (Office of Management and Budget) attribue aux agences un plafond concernant le montant des coûts que toute nouvelle réglementation pourrait engendrer.
En même temps, le président Trump a pris d’autres mesures de déréglementation avec un impact immédiat sur les entreprises et les entrepreneurs.
1. Il a supprimé les dispositions coûteuses des réglementations Dodd-Franck en faisant sauter une série de verrous, donnant ainsi plus de liberté aux banques et à accroître les services aux consommateurs et aux entreprises.
2. Il a supprimé les normes CAFE (Corporate Average Fuels Economy Standards) concernant la consommation de carburant et aggravées par Obama pour les fabricants de voitures qui devaient respecter de très strictes normes environnementales. La suppression de ces normes aura fait baisser les prix des voitures de 3 000 dollars en moyenne et donné plus de liberté aux constructeurs d’automobiles.
3. De même, il a supprimé la réglementation concernant la fracturation hydraulique qui représentait un coût de 32 Mds de dollars par an pour les entreprises.
4. Il a donné la possibilité aux petites entreprises et aux propriétaires de terres de se regrouper en associations pour souscrire une assurance de santé destinée aux employés – une mesure de réduction des coûts interdite par Obamacare.
5. ll a aussi permis la réduction des formalités administratives pour les établissements de soins infirmiers qualifiés, les hôpitaux et les prestataires de soins à domicile.
6. Il a libéralisé l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste et a facilité l’approbation des demandes d’exportation de gaz naturel à petite échelle, y compris de gaz naturel liquéfié, en provenance des installations américaines.
Quelles conséquences ?
Le Federal Register (Code des réglementations) est passé de 95 894 pages en 2016 à 61 308 pages en 2018. Fin 2018, on a constaté que, depuis l’Executive Order, pour chaque réglementation adoptée, l’administration Trump en a supprimé 22 en moyenne ! On estime à 33 Mds de dollars les économies réalisées grâce à ces déréglementations mises en place depuis 2017. A titre de comparaison, les coûts des réglementations sous Obama représentaient 122 Mds de dollars/an. Le taux de croissance économique américain a dépassé 3 % en moyenne et le taux de chômage est tombé à 3.9 %. Même l’industrie manufacturière crée des emplois (473 000 emplois depuis 2017). En même temps, les salaires augmentent régulièrement. Le salaire horaire moyen a augmenté de 3.2 % en 2018. C’est la hausse la plus importante depuis la crise de 2008. Et ce sont les salaires les plus bas qui ont le plus profité de la hausse : + 4.6 % dans le commerce et + 4.3 % dans les loisirs. Dans le domaine de l’énergie, les exportations de charbon ont augmenté de plus de 60% en 2017. La production pétrolière américaine a atteint son plus haut niveau de l’histoire et les États-Unis sont maintenant le plus grand producteur de pétrole brut au monde et un exportateur net de gaz naturel pour la première fois en six décennies.
Malheureusement, en France, on ne semble pas se diriger vers une simplification et une réduction des normes et autres réglementations. Le poids de l’Etat et des administrations est devenu insoutenable et il serait bon de suivre ces exemples en réduisant drastiquement toutes les réglementations qui pèsent sur les entreprises. Leur donner de l’air ce n’est pas seulement baisser les impôts et les charges mais aussi supprimer des milliers de réglementations.
3 commentaires
Occuper les inutiles !
Dans tous les domaines il y a en France plus d'administratif et d'experts qu'il faut bien occuper. De belle place de plus en plus demandées sans responsabilité, sans fatigue, sans stress, avec beaucoup de vacances et de RTT. Des place de fainéants très prisés en France et une grosse population qu'il faut bien occuper. La France cultive les inutiles.
Quid de notre santé et celle de l'environnement. Votre article ne parle que de nombres de mots, d'articles, d'argent…. Mais où est l'humain dans tout cela ? Sans barrière quelle preservation a-t-on ? Ceux qui font de l'argent en veulent toujours plus sans se soucier de demain ou même de la santé de leur propres enfants… Oui il faut alleger tout ça en quantité de mots(sans toutes ces fioritures verbales qui rendent incompréhensions ces textes pour le commun des mortels) mais la préservation de notre lieu de vie doit primer et c'est sûr pas besoin de littérature pour cela…
La France en marche…..!
Vers la connerie ! champion du monde des taxes, des normes, des règlementations imbéciles, des lourdeurs administratives dignes de l'ex URSS…!
Nos gouvernants, parfaitement incompétents, pensent qu'ils sont les plus doués du monde…??
Le mensonge permanent les habite; regardez, disent-ils, les baisses d'impôts dont les Français vont bénéficier !!
Et sous le manteau, avec la plus parfaite hypocrisie, l'on retire des niches fiscales aux entreprises, l'on taxe le fuel utilisé par le BTP au maximum, ce qui va mettre en péril des milliers d'entreprises du secteur, l'on augmente la fiscalité sur les carburants, l'on écrase les acquéreurs d'automobiles neuves de malus maximum qui ne concernent aucun autre pays au monde !!?
Par curiosité, regardez vos factures de gaz et d'électricité à la rubrique taxes et contributions H.T. …!!
C'est une véritable escroquerie ! taxes sur les taxes ….!
Des pages ne suffiraient pas pour dénoncer la liste des erreurs monumentales et des escroqueries commises par l'état envers les Français; nos incapables nous conduiront à la faillite donc à la dépendance.
Continuons, la France est cuite !
Françaises, Français, ouvrez les yeux au lieu d'être en admiration devant M. Macron et ses troupes (gouvernants et députés).
Vous ne voyez pas que nous sommes dans un Pays totalitaire ??
La France est devenu un Pays de M….
Seriez-vous masochistes ??