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La France préfère les bidonvilles aux logements consommant trop d’énergie

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Tandis que la France découvre que des milliers de personnes vivent encore dans des bidonvilles à Mayotte et que la construction de logements s’écroule, le législateur et le gouvernement français interdisent 1 600 000 logements à la location. Où est la logique ?

Une chute catastrophique de la construction de logements

De décembre 2023 à novembre 2024, 330 900 logements ont été autorisés à la construction, soit 44 900 de moins que lors des douze mois précédents (- 11,9 %) et 28 % de moins qu’au cours des 12 mois précédant la crise sanitaire (mars 2019 à février 2020). En novembre 2024, 20 900 logements auraient été mis en chantier, soit un niveau inférieur de 35 % à sa moyenne des 12 mois précédant la crise du Covid et jamais observé si bas depuis des décennies.

La hausse des taux d’intérêt, la crise de confiance générale, la baisse de la démographie, l’augmentation vertigineuse des impôts fonciers, les coûts de chauffage et la hausse des prix des logements ont ensemble contribué à ce marasme. En 2023, le prix de vente moyen d’une maison individuelle neuve – hors lotissement – s’est élevé à 216 000 €, contre 174 600 € en 2020. Cette hausse est elle-même due pour une part à la hausse significative des prix du foncier et des matériaux, mais aussi à la multiplication des contraintes réglementaires et notamment des normes énergétiques et climatiques.  Depuis la loi ELAN du 23 novembre 2018, la réglementation environnementale ne cesse d’être toujours plus sévère pour la construction de logements  : de nouveaux seuils carbone entrent en vigueur au 1er janvier 2025 et seront rendus plus exigeants en 2028 et 2031.

 Le prétexte climatique tue le logement

La loi « Climat et Résilience » a été élaborée dans la fièvre idéologique des comités populaires, à partir des conclusions  des 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat. Adoptée le 20 juillet 2021, elle est censée réduire le réchauffement climatique. Ce qui est sûr c’est que d’ores et déjà elle réduit le nombre de logements locatifs. Cette loi a classé de A à G les logements en 7 catégories de performance énergétique dont les deux plus dégradées sont notées F et G :

  • DPE F : pour les logements ayant une consommation d’énergie primaire égale ou inférieure à 420 kWh/m²/an.
  • DPE G : pour les logements les plus énergivores et polluants, ayant une consommation d’énergie primaire supérieure à 420 kWh/m²/an. Les logements dépassant 450 kWh/m²/an sont classés G+.

Depuis le 1er janvier 2023, les logements G+ à usage de résidence principale sont interdits à la location en France métropolitaine. Ils représentaient 473 000 logements au 1er janvier 2024 sur les 1 752 323 résidences principales classées G.

À compter du 1er janvier 2025, conformément à la loi Climat & Résilience, tous les logements passoires thermiques classés G au DPE seront interdits à la location. Cette interdiction sera étendue aux logements locatifs classés F en 2028. Elle s’applique aux nouveaux contrats de location, et au moment du renouvellement ou de la reconduction tacite pour les contrats de location en cours. Ces interdictions concerneront 1 303 291 logements loués par des propriétaires privés et 350 531 logements du parc social public ou parapublic soit 1 653 822 logements qui seront ainsi retirés du parc locatif entre 2025 et 2028 à défaut de travaux significatifs que les propriétaires refusent souvent de faire.

La solution passe par la dérèglementation

Ces règles folles s’ajoutent à bien d’autres dont celles que l’Europe oblige chaque pays à édicter pour régenter toutes les phases de la construction de logements, et à une fiscalité débordante qui en France pèse particulièrement sur les propriétaires et les détourne de l’investissement locatif : impôts sur les donations et successions, sur les plus-values, IFI, taxe foncière, CRL de 2,5% sur le loyer, CSG/RDS/cotisations spécifiques de 17,2% sur les loyers, cotisation additionnelle sur les hauts revenus…

Pour éviter les augmentations de prix que les exigences réglementaires et la pénurie de logements annoncent, les pouvoirs publics, Etat et villes, organisent le plafonnement des loyers et de leur indexation. Ils vont sans doute aussi essayer d’augmenter les constructions de logements sociaux aux frais du contribuable. Mais ces mesures ne font et feront que détourner un peu plus les investisseurs du logement locatif et accélérer la dégradation du marché dans un cercle vicieux sans fin.

Le seul moyen de retrouver un marché du logement fluide et suffisamment abondant et concurrentiel pour que les prix y soient raisonnables et stabilisés, est de réduire significativement les contraintes de construction (permis, matériaux, affectation…) et de laisser aux propriétaires et locataires le soin de déterminer librement les conditions de location dans le respect des dispositions générales de la loi.

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19 commentaires

jacques lemiere 6 janvier 2025 - 8:56 am

et construire des logements isolés ne garantit en rien de ne pas émettre de CO2 plus tard…
et ça émet du CO2..

si vous isolez un logement qui n’est pas habité plus tard..

isoler n’est pas forcément idiot du point de vue économique

forcer à tout isoler est profondément stupide.
notez que si on construit du nucléaire… qui fonctionne mieux en continu… on se retrouve avec “trop de jus” la nuit.. donc à prix.. bon sauf si on décide de devoir recharger des bagnoles mais bon…

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Régis 6 janvier 2025 - 2:42 pm

forcer à isoler rapporte certainement gros à mes amis de mes amis!!

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NOEL 6 janvier 2025 - 6:18 pm

Nous sommes devenus un pays totalitaire et j’ ose imaginer le pire si les bolcheviks d’écolo prennent le pouvoir, sans l’être, ils sont déjà très nocifs, pendant les tant qu’il reste des arbres.

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Roven 6 janvier 2025 - 8:57 am

Nous sommes dans un pays qui a à coeur de se tirer des balles dans le pied.
Les idéologues aveugles nous soumettent progressivement aux conquérants économiques (Chine, Inde), politiques (Russie) et culturels (Islamistes). Ces guerres rampantes sont menées tant par l’extérieur que par l’intérieur.
Ce pays s’abandonne et se livre, non pas délibérément, mais par veulerie et bêtise : baisse de l’instruction, du bon sens et de l’esprit critique ont miné les classes d’âge qui nous dirigent désormais.
Les gouvernements bavards passent, la caste technocratique reste et étend son pouvoir et ses avantages sans se soucier de réformer le monstre bureaucratique qui étouffe le pays par ses réglementations absconses et sa fiscalité spoliatrice. Le déni démocratique est devenu une habitude depuis le référendum négatif de 2005 éludé sans réaction du peuple et la Constitution elle-même est souvent bafouée, ne serait-ce que par un Conseil Constitutionnel politisé qui s’octroie tous les pouvoirs en s’appuyant sur un prétendu “bloc de constitutionnalité” qu’il s’est auto-inventé !
La caste utilise le budget de l’État pour s’acheter des voix en dispersant des subventions à tout va, y compris pour repriser les chaussettes. Il semble qu’elle ait oublié les agriculteurs, espérons qu’ils seront le déclencheur d’un profond renouveau…

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philippe 7 janvier 2025 - 1:00 pm

oui 100% en phase avec votre commentaire et ceux qui suivent d’ailleurs…
pour mémoire soumission se traduit en arabe par le mot islam… et coran veut dire “la récitation”. donc la récitation mène à la soumission et ceux qui refusent la soumission sont décapités/égorgés/abattus,etc… au nom d’allah (“l’unique” en français)

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Jojo 6 janvier 2025 - 9:15 am

Tout celà est parfaitement cohérent avec l’air du temps gouvernemental : plus de contraintes, plus de réglementation, plus de taxes, moins de libertés, etc.. Le résultat est très cohérent également : moins de logements, moins d’activité du bâtiment, plus de contrôles donc de fonctionnaires, et au final, plus de misère, donc plus de normes et de réglementations. Ce cercle vicieux infernal ne sera brisé que par une vraie révolution, mais qui aboutira à une dictature, comme toutes les grandes révolutions. Ceux qui en ont la possibilité quittent déjà le pays, particuliers ou entreprises, les autres accompagnent le naufrage comme ils peuvent

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Mathieu Réau 6 janvier 2025 - 4:47 pm

Il peut aussi se produire, et c’est même probable dans le cas du logement, que le système s’écroule de lui-même à force d’absurdité. Dans un premier temps, les cas seront nombreux de non-respect de toutes ces normes ubuesques, puis, lorsque l’administration ne pourra plus y faire face, le politique comprendra enfin que son intérêt est de ré-autoriser ce qu’il avait jadis interdit et qui n’aurait pas dû l’être, tout simplement pour réaligner l’état de droit sur l’état de fait.
Je n’exclus pas qu’il puisse en aller autant de la fameuse directive européenne interdisant les ventes de voitures thermiques à partir de 2035 : devant l’impossibilité flagrante d’appliquer des mesures aussi stupides, l’administration reculera et le politique ne sera que trop heureux de saisir cette opportunité de se faire bien voir de la population, pour une fois.

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Oncpicsou 6 janvier 2025 - 10:21 am

Un petit Haïku qui explique tout:

-La mémoire, l’instruction, l’éloquence,
-Sont ils des gages d’intelligence?

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Violette Delaye 6 janvier 2025 - 10:30 am

Ce gouvernement, comme les précédents, est composé d’imbéciles incapables, grassement rémunérés pour imposer des règlementations stupides et totalement inadaptées. Les hauts fonctionnaires sont trop payés et tous les inutiles devraient être destitués. Cà ferait des économies.

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Régis 6 janvier 2025 - 11:43 am

Interdire, interdire: nos dirigeants(es) seraient-ils des bolchéviques ?

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Jacques Baudouin 6 janvier 2025 - 5:21 pm

Non, ces membres ne sont que les enfants des bolchéviques ! Pire que leurs parents !

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Francis Prat 6 janvier 2025 - 1:42 pm

Bonjour,
Vous avez évidemment raison. Pour faire baisser le prix de l’immobilier il faut augmenter l’offre de terrains constructibles autour des grandes aglomérations, et pénaliser les maires qui refusent indument d’attribuer des permis de construire qui respectent la loi. Les promoteurs pourraient faire appel de la décision du maire auprès de la préfecture.
Une autre possibilité serait de faciliter la revente d’immeuble sans impôt sur la plus value du moment que le propriétaire n’a bénéficié d’aucune aide de l’Etat : Chômage etc…
Quand je me promène dans la campagne, je suis étonné de voir des construction neuves alors que des bâtiments anciens tombent en ruine.

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Mathieu Réau 6 janvier 2025 - 4:40 pm

Les bidonville de Mayotte, me permets-je de rectifier, ne sont essentiellement pas peuplés de Français mais d’immigrés clandestins. La France n’a rien à construire pour parce que gens n’ont rien à faire en France.

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BELTRAMIN 6 janvier 2025 - 5:28 pm

N’oubliez pas dans votre analyse sur le détournement de l’investissement locatif le problème des squatters, qui non seulement ne paient rien, mais en plus détruisent. Et comme ils sont une espèce protégée par nos chers et inutiles politiques ainsi que notre “justice” laxiste….

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VICTOR 6 janvier 2025 - 6:28 pm

C’est pas grave, il suffit de se mettre d’accord entre loueur et locataire !!

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palef 6 janvier 2025 - 10:08 pm

Le décarbonisme idéologique est à la mesure de l’Holodomor stalinien, à la différence que Staline voulait vendre plus de blé à l’étranger pour faire entrer des devises (au prix des vies de millions de personnes!), alors que nos idéologues climatistes gaspillent des centaines de milliards € sans résultats, juste pour détruire : industries, recherches, soins de santé, Justice, Enseignement,…

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duplan 12 janvier 2025 - 10:20 am

il n’y a pas assez de controles en france les proprietaires prennent lres aides pour eux ,et les locataires ???????

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Guerin Patrice 12 janvier 2025 - 12:59 pm

Mais diable , de quoi le gouvernement se mêle -t-il ? J’ai du mal à croire que la consommation de chauffage relève du régalien . Peut-être que comme nombre de ministres (et quelques députés) , je devrais retourner à l’école .
Il est très grave de laisser ainsi le pouvoir de tout décider à un gouvernement hors sol qui n’agît que dans la construction d’une économie mondiale orchestrée par La Trilatérale , Davos et le club de Rome.
Merci encore Monsieur Jean-Philippe Delsol pour ces enrichissements réguliers que vous nous apportez avec votre équipe.

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Jojo78 13 janvier 2025 - 10:09 pm

Si le DPE représentait quelque chose de physique, ça se saurait. Pour ma maison, j’ai corrigé tous les défauts de construction que les « professionnels » avaient laissé derrière eux et j’ai divisé ma consommation de gaz par 2,5 en 15 ans. Il est vrai que les conditions d’utilisation ne sont plus les mêmes : nous travaillions tous les 2 avec ma femme et le chauffage était coupé 5 jours sur 7 dans la journée. Depuis, nous sommes retraités et nous chauffons 7 jours sur 7. Le thermostat était réglé à 20°C. depuis, nous avons pris de l’âge et sommes plus frileux. Il est actuellement à 21,5°C. Le gain en consommation est donc d’au moins 3,5 et pourtant le DPE n’a pratiquement pas bougé (indice F), j’ai réalisé moi-même les travaux, donc pas de factures de « professionnels » reconnus, une partie des murs n’est restée qu’avec 2 cm de polystyrène et pourtant quand je calcule l’énergie consommée par m², ma maison devrait être à l’indice B mais les factures de consommation ne sont pas prises en compte. Officiellement, il n’y a que les « professionnels » du bâtiment qui ont le savoir faire pour réaliser l’isolation. Quand on voit le résultat de constructions indice A ou B neuves qui sont pratiquement non habitables à cause de malfaçons qui ne sont pas prises en compte dans le calcul théorique du DPE, je rigole. Le gaz plus l’électricité ne me coûte environ que 1000 €/an, abonnements compris pour 115 m² plus 45 m² sous comble, officiellement non habitables (< 1,80 m), mais ma maison de 1975 ne sera bientôt plus habitable ni vendable parce qu’un calcul théorique donne une consommation théorique de 350 kWh/m²/an alors que je suis à un peut plus de 10 000 kWh gaz + électricité réellement pour l’ensemble de la maison, tout confondu, sans autre moyen de chauffage. Que représente de réel ce DPE ?

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