Bernanos, avec « La France contre les robots », ajoute-t-il un essai de plus contre la société industrielle dans la veine des écrits de Simone Weil ou de Jacques Ellul ? Oui bien sûr, mais l’auteur y prend aussi le parti de la liberté avec des propos d’une étonnante actualité.
Chroniques de livres
Dans la Rome du Ier siècle, l’empereur Domitien, toujours plus avide de puissance et de richesses, est vite rattrapé par la perversité et la tyrannie. Dès les premières pages on découvre Publius, alias Tacite, la peur au ventre. Il se culpabilise d’avoir donné son feu vert à la plaidoirie de Senecio et Pline, avocats responsables de la condamnation de Messa, gouverneur qui spolia la Batique, mais favori de l’empereur. La panique l’assaille.
La Commune, De l’histoire au mythe, par François Broche, Édition France-Empire, 2021
Ce cent cinquantième anniversaire de la Commune de Paris suscite de nombreux récits. François Broche nous raconte ces heures sombres qui forment un extraordinaire roman au travers des personnages d’une vraie tragédie. Paris en fut mortifiée et la France se déchira alors sous l’œil narquois de Bismarck.
Le Club des Incorrigibles Optimistes a légué à Michel Marini le plus beau des héritages : il lui a enseigné que si personne n’est à l’abri de la malchance, chacun est responsable de soi. Mais faut-il vivre ses rêves à tout prix ?
C’est un exploit stylistique que réalise Alexis Ragouneau dans ce roman où résonnent du début à la fin les différents tempos musicaux de l’« Opus 77 » de Chostakovitch, compositeur partagé sous la dictature soviétique entre soumission et révolte.
La philosophie du rebond. Voilà comment Julie Graziani a sous-titré son ouvrage qui est une ode à l’entrepreneuriat. Au travers de plusieurs histoires qu’elle a vécues en tant que conseillère pour entreprises en difficulté, allant de l’imprimerie à la messagerie rose, l’auteur livre le récit d’entrepreneurs et de salariés qui souhaitent relancer leurs activités.
« J‘ai besoin de croire à ce que j’écris », tel est le secret de Françoise Chandernagor qui, en restant toujours au plus proche de l’Histoire de l’Antiquité, ressuscite la petite reine Séléné, fille de Cléopâtre et Antoine, sous le règne tyrannique d’Octave Auguste. Dans les yeux asséchés d’avoir trop pleuré subsiste l’angoisse d’une enfant que seule la vengeance de ses parents pourrait apaiser.
« Comment je suis devenu libéral » aurait pu être le titre de cet essai de Mario Vargas LLosa. Il s’agit de l’autobiographie intellectuelle et politique de celui qui a été marxiste au début et qui, en lisant (et aussi en faisant leur connaissance, pour certains) plusieurs grands auteurs, a complètement changé en devenant un vrai libéral.
« La vie rêvée du joueur d’échecs » par Denis GROZDANOVITCH
Homme de lettres, grand sportif et passionné du jeu d’échecs, Denis Grozdanovitch souligne d’emblée l’importance de l’activité ludique qui a quelque chose de sacré et qu’il faut préserver à tout prix. De suite il réhabilite le joueur d’échecs, communément caricaturé à cause de sa profonde concentration comme un être renfermé, insensible à son environnement.
Professeur agrégé d’économie et enseignant à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, François Facchini publie un ouvrage bienvenu sur les dépenses publiques. Depuis plus d’un siècle, celles-ci ont enflé partout, essentiellement du fait des dépenses sociales, les dépenses régaliennes restant pour leur part relativement stable en proportion de la richesse nationale. Mais la situation française est singulière car si « la plupart des pays de l’OCDE ont vu leur ratio dépenses publique sur PIB baisser durant les années 1970, ce n’est pas le cas de la France, qui a connu une légère stabilisation au milieu des années 1990, mais un retour à la hausse dès les années 2010 » (p. 66). François Facchini en cherche l’explication en élargissant son examen à l’ensemble des pays francophones. Son ouvrage a le double mérite d’être universitaire, rigoureusement démonstratif, tout en étant suffisamment didactique pour que des lecteurs avisés sans être spécialisés puissent le lire avec grand intérêt.