La réussite américaine « durable », c’est la victoire de l’initiative sur l’assistanat, de l’entreprise sur l’administration, de la société civile sur l’Etat. Le poids de l’économie américaine est impressionnant (un quart du produit mondial) alors qu’on a annoncé périodiquement son déclin. Aux Etats-Unis, les entreprises nouvellement créées génèrent tous les ans plus d’un cinquième du PIB marchand. En 2010, tous les nouveaux emplois ont été créés par des entreprises de moins de cinq ans d’âge.
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L’Etat français veut se mêler de tout. « Semez des fonctionnaires, il pousse des impôts » disait Clémenceau. Le dirigisme, c’est la fiscalité. Mais c’est aussi le désordre économique : la pression des corporations, les emplois perdus, la population moins active, l’assistanat pour les uns et le harcèlement pour les autres. La seule vraie réforme, c’est le retrait de l’Etat.
En dépit des évidences, et malgré le reflux des idées keynésiennes, certains ne désarment pas : le profit, l’appât du gain et l’ultralibéralisme expliqueraient la crise, et l’Etat affaibli ne pourrait contrôler le pouvoir des riches. Mais qui croit encore à cette fable ? L’opinion publique ouvre enfin les yeux.
Il n’y a rien de pire en France que d’être riche et libéral. C’est la conclusion de plusieurs ouvrages qui viennent de sortir, et donnent une lecture décalée de la crise et de ses origines. L’originalité de la chose, c’est que les auteurs ne passaient pas jusqu’à présent pour des doctrinaires de gauche.
Les réformes Hartz font partie d’un ensemble de mesures prises par le chancelier (social-démocrate) Gerhart Schröder entre 2003 et 2005, qui ne concernent pas uniquement la flexibilité du travail. Il y a eu aussi d’autres mesures fiscales, sociales et réglementaires qui ont permis à l’Allemagne de sortir de la crise et (en particulier) de réduire le chômage à moins de 6 %. Cette mise au point est faite par Alexander Fink, de l’Université de Leipzig et directeur du développement de l’IREF en Allemagne.
Tôt ou tard en France il faudra bien diminuer les dépenses publiques (57 % du PIB, record européen). Dans cet exercice la Suède et le Canada sont des exemples. Les ministères ont implosé, la fonction publique a été réduite et le recours au secteur privé s’est généralisé. En France on commence par créer un « Conseil stratégique » : on n’ira pas très loin !
Où trouver de l’argent quand les impôts ne rentrent pas ? Dans la poche des autres, bien sûr. Mais l’Etat pourrait faire des économies, par exemple sur le financement du chômage, ou sur le train de vie de l’Elysée, même si les dépenses afférentes au « couple présidentiel » sont appelées à diminuer.
Il n’est pas interdit aux pays naguère socialistes d’alléger le poids de l’Etat et de réduire drastiquement la fiscalité, notamment sur les entreprises. C’est ce qu’ont fait la Suède et le Danemark, où le chômage est bien plus faible qu’en France.
La sécurité de l’approvisionnement n’est plus assurée, l’énergie coûtera de plus en plus cher et les émissions de CO2 ne diminueront pas. Ce constat d’échec est fait par Jean Pierre Riou, président de Mont Champot, dont l’IREF reprend l’analyse.
L’IREF a posé la question à deux d’entre eux : Axel Arnoux qui dirige la grande entreprise Chauvin & Arnoux, avec plus de 1 000 salariés, et à Julien Leclercq, patron d’une PME de 45 personnes et auteur d’un livre très remarqué (« Chronique d’un salaud de patron »).
Remarque pertinente du Professeur Florin Aftalion : le mot « bénéfice » a disparu du débat public pour être remplacé par celui de « marge ». Ce glissement sémantique n’est pas anodin : le bénéfice va aux chefs d’entreprises et aux actionnaires tandis que la marge est sous contrôle de l’Etat !