Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, l’IREF ne cesse d’attirer l’attention sur les fausses réformes mises en place par le gouvernement. D’un côté, aucune réforme de l’Etat, de l’autre, une prétendue réforme de l’assurance chômage qui, en réalité, mènera à une étatisation encore plus forte du système. Pas de baisse des dépenses publiques, ni du nombre de fonctionnaires, déjà largement plus nombreux que dans la plupart des pays européens. La communication du pouvoir a réussi à cacher en partie l’absence des réformes. Mais les chiffres et les statistiques sont têtus. Les dernières études d’Eurostat publiées mi-août dévoilent une situation préoccupante pour la France, qui décroche de plus en plus.
Nicolas Lecaussin
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Nicolas Lecaussin
Directeur de l'IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l'IFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de l'association Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques. Auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages dont : Cet État qui tue la France (Plon, 2005), L’absolutisme efficace (Plon, 2008), Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! (First Editions, 2009), A quoi servent les riches, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Lattès, 2012), L’obsession antilibérale française (Éditions Libréchange, 2014), Anti-Piketty, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions Libréchange, 2015), Echec de l'Etat, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions du Rocher, 2017), Les donneurs de leçons (Éditions du Rocher, 2019).
L’article de Nicolas Lecaussin est publié par Le Figaro du 1er août.
Les délirantes scènes de liesse collective qui ont commencé d’ailleurs bien avant la finale de football sont plaisantes et inquiétantes à la fois. Plaisantes car elles montrent l’unité retrouvée d’un peuple même si c’est autour d’un ballon rond ; inquiétantes car elles dénotent une joie collective exacerbée dans monde qui n’a pas beaucoup d’autres raisons de se réjouir. On s’accroche à ce qu’on peut et une victoire au football est mise en avant comme un véritable signe de grandeur nationale. On se soucie moins des si nombreuses dégradations, inadmissibles, qui ont suivi cette victoire. La mémoire collective est très limitée et elle a déjà oublié ce qui a suivi les discours enflammés de 1998 et de la France « black – blanc – beur ». Les violences communautaires ont mené au choc électoral de 2002 et l’économie française a continué sa chute durant les années Chirac.
Ce qu’on appelle « réformes » en France sous Emmanuel Macron veut dire « encore plus d’Etat ». L’IREF avait donné l’alerte il y a un an déjà. L’assurance chômage devient la « propriété » de l’Etat qui décide qui seront les bénéficiaires. On la nomme improprement « assurance » car elle devient un « droit » comme l’a précisé la ministre Pénicaud. Le gouvernement propose la réforme du système des HLM, ce qui serait une bonne initiative. Sauf qu’il la confie à la Caisse des dépôts, organisme archaïque et monopolistique, véritable rentier de l’Etat français, sans équivalent à l’étranger. La réforme du logement social devrait plutôt passer par les privatisations et l’ouverture à la concurrence.
On ne le dira jamais assez : à quoi sert de commander des rapports si c’est pour les mettre à la poubelle ? C’est ce que vient de faire le président de l’Assemblée nationale qui n’a pas suivi les recommandations formulées par les deux secrétaires généraux. Malgré le scandale des privilèges dont bénéficient les fonctionnaires de l’Assemblée, François de Rugy recule sur tous les points dans la « réforme » adoptée par le bureau de l’Assemblée du 11 juillet dernier.
La lecture pendant les vacances est… obligatoire. Du moins, pour ceux qui veulent comprendre comment va le monde. L’IREF vous propose déjà deux ouvrages qui paraissent, à première vue, complètement différents mais qui, en réalité, sont liés.
Même s’il ne s’agit pas de la première fois, saluons le voyage européen que deux rapporteurs sénateurs – Jean-Marie Vanlerenberghe et René-Paul Savary – ont entrepris pour aller examiner les exemples de réforme systémique des retraites dans quelques pays comme l’Allemagne, l’Italie, la Suède et le Danemark. Il est vrai que l’argent des contribuables aurait pu être économisé tant la littérature sur le sujet est riche, y compris sur le site de notre Institut. La réforme des retraites en Suède a même fait l’objet de nombreuses études et livres et de plusieurs rapports parlementaires.
C’est la proposition du le président Donald Trump, faites il y a quelques jours, par l’intermédiaire de son ambassadeur en Allemagne, aux constructeurs automobiles allemands (Daimler, BMW, Volkswagen …) qui l’ont relayée depuis. Sans beaucoup de succès auprès des responsables politiques européens, sauf les… Allemands. Ce n’est pas étonnant.
Un journaliste de L’Express, Jean-Baptiste Daoulas, a eu un comportement indigne autant qu’ahurissant à l’égard de notre collaborateur Paul Jossé, auteur de notre Etude sur les privilèges exorbitants des fonctionnaires de l’Assemblée nationale : il a demandé à l’université de sanctionner M. Jossé, qui prépare actuellement sa thèse. Il est temps de faire savoir ce que nous pensons du comportement de M. Daoulas.
Ça ne pouvait être qu’un nouveau « big bang », comme la plupart des réformes d’Emmanuel Macron présentées dans les médias. Pour le moment, c’est plus un « pschitt bang » qui soulève beaucoup d’inquiétudes.