Quelle occasion ! Le président ne l’a pas ratée. Lorsqu’il s’est adressé aux Français, il a tenu à rappeler l’importance de l’Etat providence lors des crises sanitaires : «Il faudra interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies. Notre système de santé, notre Etat providence ne sont pas des coûts ou des charges (…) Déléguer notre alimentation, notre protection et notre santé à d’autres est une folie », a dit Emmanuel Macron. Un véritable exploit, celui de réhabiliter l’interventionnisme et d’accuser la mondialisation et le libéralisme en même temps ! Il est vrai, nous en avons l’habitude en France. Quand l’économie ne tourne pas ou quand un drame arrive, c’est toujours à cause du libéralisme, jamais de l’Etat. Si l’Etat échoue, c’est la faute au libéralisme ! Et si ça marche bien, c’est, bien entendu, grâce à la politique du gouvernement.
Nicolas Lecaussin
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Nicolas Lecaussin
Directeur de l'IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l'IFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de l'association Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques. Auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages dont : Cet État qui tue la France (Plon, 2005), L’absolutisme efficace (Plon, 2008), Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! (First Editions, 2009), A quoi servent les riches, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Lattès, 2012), L’obsession antilibérale française (Éditions Libréchange, 2014), Anti-Piketty, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions Libréchange, 2015), Echec de l'Etat, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions du Rocher, 2017), Les donneurs de leçons (Éditions du Rocher, 2019).
A quoi servent les riches ? Plusieurs réponses nous ont été données ces derniers jours à l’occasion de la crise pandémique actuelle.
Le dernier essai d’Anne Applebaum, l’éminente spécialiste américaine du communisme soviétique et du goulag. Famine rouge, est l’histoire d’un crime de masse sans précédent dans l’histoire de l’humanité : celui d’un Etat qui organise, de manière délibérée, l’extermination de sa population par la famine. Plus de 5 millions de personnes, dont 4 millions d’Ukrainiens, sont mortes en URSS entre 1932 et 1933. Cette tragédie, occultée pratiquement jusqu’au début des années 1990, a été le résultat d’une politique minutieusement préparée par Staline et ses sbires, appliquée avec l’aide de la police politique et les différents organes de répression.
Il devrait exister une règle pour interdire aux politiques de se mêler de ce qu’ils ne connaissent pas. La France est un pays où ceux qui sont au pouvoir se croient investis d’une mission divine, celle de sauver la nation. Le coronavirus leur en donne une merveilleuse occasion. Ils ont « pris les choses en main », ils ont rappelé l’importance de l’Etat et de ses administrations, ils sont descendus en roulant des pectoraux sur le champ de l’interventionnisme. Dans les médias, on les voit plus souvent que les médecins et les spécialistes.
« A Bruxelles, ils veulent nous imposer ce qu’on doit manger ! » Matteo Salvini ne décolère pas. Il a trouvé un nouvel argument de poids pour s’en prendre aux technocrates bruxellois et…
Le 49.3 ? Oui, pour une vraie réforme, pas pour étatiser les retraites et faire payer le privé !
Jean-Paul Delevoye et Agnès Buzyn avaient quitté le navire. Le premier, contraint et forcé après les révélations sur ses différentes fonctions et missions qu’il avait tenues cachées ; la seconde après avoir été désignée en catastrophe candidate à la mairie de Paris. Les 40 000 amendements déposés à l’Assemblée ont contribué à la cacophonie ambiante, empêchant un vrai débat sur cette réforme. Finalement, le Premier ministre va utiliser l’article 49.3 pour faire passer le texte. Ce n’est pas une surprise (il y a eu 88 précédents sous la Ve République) mais on aurait préféré qu’il serve pour une vraie réforme, qui aurait changé radicalement le système français tout en le sauvant de la faillite. Or, ce que fait le gouvernement n’améliorera nullement la situation. Les derniers changements et autres promesses ajoutent encore à l’opacité d’un texte qui était déjà bâclé.
Un homme en colère. Ivan Rioufol l’est depuis de longues années. Il a tiré le signal d’alarme bien avant d’autres mais on ne l’a pas écouté. Ceux qui lui prêtent une oreille attentive sont beaucoup plus nombreux aujourd’hui mais n’est-il pas un peu tard ? Dans cet essai écrit avec la plume trempée dans le fiel, Rioufol n’hésite pas à désigner les coupables. Présidents, ministres, intellectuels, journalistes, activistes… ils ont abandonné la France au nom du multiculturalisme et du “diversitisme”. Mais toutes les cultures ne se valent pas et celle qu’on nous impose n’en est pas une. C’est une religion-idéologie qui veut refaçonner le pays, sa culture, ses libertés. L’auteur a raison de rappeler l’existence des zones de non-droit niées par ces “traîtres”(élus locaux, politiques donneurs de leçons de morale, intellectuels, journalistes aveugles, etc.) mais où l’islamisme règne …
Thomas Piketty, Emmanuel Saez, Emmanuel Todd… voilà quelques noms de gauche, qu’on associe tout de suite à la « lutte contre les inégalités » et à la « taxation de riches ». Leur grand cheval de bataille, que les médias enfourchent pratiquement tous aussi, est le besoin d’une plus forte imposition des plus riches lesquels, toujours selon eux, ne paieraient pas suffisamment d’impôts. Ces arguments ont été repris par les candidats démocrates – en particulier Bernie Sanders et Elisabeth Warren – à l’investiture pour la présidentielle américaine. Les membres démocrates du Congrès avancent, eux aussi, des propositions en ce sens avec une surtaxe de 10% sur les revenus supérieurs à 2 millions de dollars.
Publié aux débuts des années 2000 sous la direction de Bernard Zimmern, Le livre noir de l’ENA est, d’une part, une véritable radiographie de cette école créée juste après la guerre, avec son fonctionnement et ses modalités d’enseignement et d’autre part, une énumération complétée par une analyse détaillée de la plupart des catastrophes économiques et sociales provoquées par des fonctionnaires sortis de ses rangs. Ce qui revient à parler de la plupart des dysfonctionnements graves de notre économie. Depuis 1974 et la première génération d’énarques qui arrivent à des postes de responsabilité, la France a connu une hausse ininterrompue du chômage, des dépenses publiques, des prélèvements et des impôts. La responsabilité des énarques dans ce désastre est incontestable. Ils ont été – et ils sont toujours – les décideurs principaux de la politique économique et fiscale menée par les politiques, de droite ou de gauche.
A 78 ans, Bernie Sanders est devenu le principal candidat à l’investiture démocrate. Il a fini en tête lors des derniers caucus qui ont même relégué le favori Joe Biden à la quatrième place. Sanders est un profil plutôt atypique pour l’Amérique. Son programme socialiste rappelle un peu celui de Mitterrand en 1981 et il n’y a pas beaucoup d’exemples comme lui dans le passé politique du pays. S’il n’avait pas obtenu ces bons résultats électoraux et si les sondages n’avaient pas montré son impact auprès des jeunes surtout, on lui aurait prêté beaucoup moins d’attention. Mais que propose-t-il ?