L’article de Nicolas Lecaussin est publié (7 mai) sur le site du Figaro . Lire.
Nicolas Lecaussin
Nicolas Lecaussin
Directeur de l'IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l'IFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de l'association Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques. Auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages dont : Cet État qui tue la France (Plon, 2005), L’absolutisme efficace (Plon, 2008), Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! (First Editions, 2009), A quoi servent les riches, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Lattès, 2012), L’obsession antilibérale française (Éditions Libréchange, 2014), Anti-Piketty, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions Libréchange, 2015), Echec de l'Etat, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions du Rocher, 2017), Les donneurs de leçons (Éditions du Rocher, 2019).
L’Institut Hayek de la ville de Iasi (Roumanie), en partenariat avec l’IREF et les éditions Libréchange, vient de publier, à l’occasion d’un colloque à l’université de Iasi auquel j’ai participé, la première traduction de plusieurs écrits de Turgot en langue roumaine. Une occasion excellente de rappeler aux intellectuels et à tous les politiques que la France a bien une tradition libérale et que c’est bien Turgot qui a influencé Adam Smith et les libéraux anglo-saxons.
Les écologistes devraient absolument lire cet ouvrage – Nature’s Mutiny (La révolte de la Nature) – qui vient de paraître chez Liveright. L’auteur, l’historien et journaliste Philipp Blom, raconte que pendant le grand hiver de 1620, une personne pouvait se rendre d’Asie en Europe en traversant la glace du détroit gelé du Bosphore ! Durant l’hiver encore plus rigoureux de 1657, le sol danois a tellement gelé que l’armée suédoise a marché du Jutland à Copenhague sur la glace. En 1683, à Londres, sur la Tamise gelée, la glace était tellement épaisse qu’on pouvait organiser des courses de traîneaux, installer des boutiques et même quelques maisons closes en toute illégalité.
Monsieur Bruno Le Maire, ce n’est pas le capitalisme qui doit changer, c’est votre politique !
Dans une interview accordée au journal Les Echos (3-4 mai), le ministre Bruno Le Maire affirme : « Au-delà des réponses politiques, une chose est sûre : le capitalisme doit changer. Sinon, les colères nous emporteront ». Le ministre se trompe et il prouve qu’il n’a rien compris. Si la France va mal, ce n’est pas parce que le capitalisme doit changer. C’est parce que les politiques économiques mises en place ne visent qu’à renforcer l’Etat au détriment de la liberté et de l’initiative individuelle. Qu’il s’agisse de François Hollande et de son gouvernement socialiste ou d’Emmanuel Macron et son gouvernement LREM qui est, en fait, une nouvelle forme d’étatisme, c’est bien le poids croissant de l’Etat qui attise les colères.
Ces derniers jours, plusieurs articles, reportages et émissions de radio et télévision ont été consacrés à la tragédie du Venezuela sans que l’on insiste sur le fait qu’il s’agit d’un désastre socialiste ! Chavez et Maduro après lui ont bien appliqué à l’économie vénézuélienne les recettes marxistes – nationalisations massives, destruction du secteur privé, création de monnaie, rejet des investisseurs étrangers, suppression des libertés individuelles, etc – qui ont donné les résultats que l’on voit. Ce qu’on « oublie » aussi de dire c’est que le drame était prévisible car, partout où le socialisme est passé, la catastrophe économique a suivi ! Ce trou de mémoire volontaire est souvent colmaté par une condamnation des « crises du capitalisme », qui apparaît comme beaucoup plus porteuse et économiquement correcte qu’une critique du socialisme. Pourquoi ?
Même le journal Le Monde (5 mai) le reconnaît : il y a un « miracle » économique en Amérique. Certes, le journal prend des précautions idéologiques, se gardant bien d’attribuer les résultats économiques américains au président Trump. Mais c’est bien en grande partie du moins, grâce à celui-ci, que la situation est florissante, alors qu’ils étaient nombreux, ceux qui affirmaient que la croissance était due en fait à la politique d’Obama et qu’elle n’allait durer que quelques mois …
Nicolas Lecaussin sur Sud Radio (3 mai) pour parler du livre Les donneurs de leçons.
Dans son éditorial du 8 avril dernier publié dans le New York Times, le prix Nobel d’économie, Paul Krugman, écrit que Trump s’en prend à la Fed (la Banque centrale américaine) parce que l’impact des baisses d’impôts et des suppressions des réglementations n’auraient été que de la « poudre aux yeux » et n’auraient servi qu’à retarder la récession. Le même Krugman avait aussi écrit, un mois avant l’élection de Trump (novembre 2016), que « Si Trump est élu, l’économie américaine va s’écrouler et les marchés financiers ne vont jamais s’en remettre ». Presque trois ans après, les marchés battent des records et l’économie affiche un taux de croissance à 3.2 %, largement au-dessus des prévisions. Malgré le « shutdown » en janvier, la croissance est tirée par les exportations et les investissements privés, très importants depuis 2017 et les réformes prises par l’administration Trump.
L’émotion, c’est normal, les hommages, c’est inévitable (en France), mais où sont les responsabilités ? Alors que l’on n’a encore aucune certitude sur les causes de l’incendie, le président Macron a déjà décrété que dans cinq ans (pas quatre, ni dix), la cathédrale sera reconstruite tout en lançant, de concert avec son Premier ministre, la polémique sur la façon dont elle sera refaite : à l’identique ? Plus « moderne » ? Plus « adaptée » à notre époque ? Ce qui peut faire craindre le pire car la France excelle dans le domaine de la « modernisation » du passé.
Comme lors de la croisade de 1212, on a manipulé et utilisé les enfants pour « combattre le mal » ! Les marches organisées avec la jeune suédoise Greta Thunberg et avec des centaines d’enfants et d’adolescents ressemblent à cette fameuse croisade du XIIIe siècle partie d’Allemagne et de France. Heureusement, ceux qui manifestent aujourd’hui n’ont pas connu le sort de leurs prédécesseurs qui sont morts de faim et de maladies bien avant d’arriver à la Méditerranée. Mais les enseignements pourraient être les mêmes.