Dans une interview accordée au magazine Le Point (25 juillet), le ministre Bruno Le Maire affirme que « le capitalisme que nous avons connu au XXe siècle est dans une impasse ». Selon lui, « le capitalisme ne peut plus se donner comme seul objectif de générer du profit. Il doit avoir un sens politique et social. Il (le capitalisme) a conduit à la destruction des ressources naturelles, à la croissance des inégalités et à la montée des régimes autoritaires. Entre le capitalisme financier américain et le capitalisme d’Etat chinois, nous devons définir un capitalisme européen durable et responsable ».
Nicolas Lecaussin
Nicolas Lecaussin
Directeur de l'IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l'IFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de l'association Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques. Auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages dont : Cet État qui tue la France (Plon, 2005), L’absolutisme efficace (Plon, 2008), Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! (First Editions, 2009), A quoi servent les riches, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Lattès, 2012), L’obsession antilibérale française (Éditions Libréchange, 2014), Anti-Piketty, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions Libréchange, 2015), Echec de l'Etat, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions du Rocher, 2017), Les donneurs de leçons (Éditions du Rocher, 2019).
Lorsque j’ai passé l’examen d’entrée à Sciences po au début des années 1990, je n’étais qu’un jeune Roumain sans le sou venu en France faire des études supérieures. Comme je ne pouvais être certain du succès, j’avais pris des précautions en m’inscrivant aussi dans une faculté parisienne. À force de travail et de persévérance, après une année de préparation, malgré l’obstacle de la langue car le français n’est pas ma langue maternelle, malgré le niveau élevé des autres candidats, j’ai réussi avec brio l’examen d’entrée – l’épreuve écrite et l’oral – dans cette prestigieuse école. Un bonheur et une fierté d’autant plus forts que je faisais partie des premiers Roumains à revenir faire des études à Paris après la fin du communisme, selon une habitude ancrée dans le XIXème siècle et le début du XXème. Grâce à Ionesco, à Cioran, la France et la Roumanie avaient déjà forgé quelques liens. Je me souviens très bien de la fierté de ma famille, de mes proches et de mes amis qui parlaient de moi comme du Roumain qui fait ses études dans une Grande École française (on sentait les majuscules dans leur façon d’en parler!).
Début juin, lors du centenaire de l’OIT (Organisation internationale du travail), Emanuel Macron a prononcé un discours consacré à la « lutte contre les inégalités dans le monde ». Inégalités ! Ce mot est devenu l’alibi idéal des politiques, de gauche mais aussi, pour certains, de droite. Une politique contre les inégalités ne peut pas avoir de limites et justifie n’importe quelle dépense. Le président de la République reprend à son compte l’approche marxiste de l’économie selon laquelle le capitalisme ne ferait qu’aggraver les inégalités. C’est aussi la théorie de nombreux économistes, en commençant par Thomas Piketty, qui ont fait de l’égalitarisme leur théorie principale.
2 400 Mds d’euros de dette publique, soit 34 000 euros par Français. L’Etat ne cesse de dépenser et de s’endetter. Où va l’argent ? Nos amis et souvent partenaires de l’association Contribuables Associés ont eu l’excellente idée de publier un petit livre avec une centaine d’exemples de gaspillages publics. Notre argent part en fumée, on le sait, malheureusement.
Dans certains pays, les privilèges des retraites du public n’existent plus ; dans d’autres, elles sont en train de disparaître. Le Brésil en fait partie. Arrivé au pouvoir en octobre dernier, Jaïr Bolsonaro, que la presse bien-pensante considère ni plus ni moins comme un dictateur, a lancé une série de réformes économiques et fiscales de grande envergure grâce surtout aux conseils de Paulo GUEDES, un économiste reconnu, ancien de Chicago, fondateur de l’Instituto MILLENIUM, think tank libéral d’inspiration « autrichienne ».
La politique économique de Trump profite beaucoup plus aux travailleurs que celle d’Obama !
Il devait forcément être le « président des riches ». Une formule largement utilisée en France mais reprise fidèlement et à satiété aussi par les Démocrates américains qui s’opposent à la politique économique du président Trump. Or, presque trois ans après son élection, Trump semble devenir, selon le Wall Street Journal qui publie les données économiques les plus récentes, non pas l’élu des riches mais bien celui des … pauvres. Ce sont les indicateurs et les statistiques économiques qui le montrent. Il y a d’abord le taux de chômage à 3.7 %, le plus bas depuis 50 ans. Le Labor Department vient d’annoncer la création de 225 000 emplois en juin, largement au-dessus des prévisions, ce qui prouve qu’il n’y pas vraiment de ralentissement sur le marché de l’emploi. Les revenus ont augmenté de 3.1 % en moyenne depuis un an.
Il y a peu de temps, le ministre Bruno Le Maire voulait « refonder le capitalisme pour réduire les inégalités». Dans une interview accordée au Nouvel Economiste, la secrétaire d’Etat, Brune Poirson, affirme qu’ « il faut qu’on commence à penser le post-capitalisme ». Le très riche Nicolas Hulot s’insurge contre les « ravages du capitalisme », nous donne des leçons de morale et nous dit comment vivre. Certains écologistes comme Yves Cochet veulent « contrôler les naissances » pour…sauver la planète. D’autres, tel Jean Marc Jancovici, vont encore plus loin et proposent « que l’on ne soigne pas les personnes âgées malades pour diminuer notre empreinte CO2. » Pourquoi ne pas exterminer tout simplement une grande partie de l’humanité afin de sauver réellement la planète ? Ces écologistes pourraient donner l’exemple en se sacrifiant les premiers ! Au-delà de l’humour noir, les propositions sont plus qu’inquiétantes.
Réunis à Aix en Provence pour les 19èmes Rencontres économiques et après avoir longuement réfléchi et débattu, les économistes, avec à leur tête Jean-Hervé Lorenzi, ont trouvé les solutions pour dynamiser la France. Pour eux, la révolte des Gilets jaunes devrait inciter le gouvernement à « retisser du lien social et revitaliser les territoires ». Donc plus d’interventionnisme et non pas moins de taxes et de prélèvements comme l’avaient demandé les « vrais » Gilets jaunes. Ensuite, « les partenaires sociaux doivent retrouver toute leur place dans la réforme de l’assurance chômage et des retraites ». Le gouvernement devrait organiser avec eux une « grande conférence sur l’emploi de demain ». Comme si l’on n’avait pas déjà fait cela des dizaines de fois. Avec les résultats que l’on connaît. On peut se demander aussi à quoi bon s’occuper de l’économie si les partenaires sociaux décident de tout… Supprimons donc le Cercle des économistes !
Rapidement et sûrement. Ses adversaires le critiquent pour son « ultralibéralisme » et une partie de sa majorité considère qu’il n’est pas suffisamment à gauche. Comme la droite craint comme la peste les idées originales, Macron a un véritable boulevard devant lui. Ce boulevard s’appelle l’étatisation rampante de la France. Bien sûr, on aurait pu apercevoir quelques signes encourageants comme une prétendue réforme de l’éducation (finalement, rien d’encourageant) ou, plus récemment, la fin du numerus clausus (plus de cacophonie que de mesures concrètes), mais les mesures étatistes l’emportent largement sur les celles, plutôt rares, qu’on pourrait appeler non pas libérales mais un peu… audacieuses.
Il y a quelques jours, l’agence Bloomberg a placé le PDG de LVMH au troisième rang des hommes les plus riches au monde, avec 100,4 milliards de dollars de patrimoine. Ailleurs, ce genre de nouvelle ferait cocorico dans les médias et constituerait un titre de gloire pour tout un peuple. En France, on a réagi avec indolence, voire avec mépris. Comme si l’on avait affaire à quelqu’un qui s’est enrichi par des moyens douteux. Non, Arnault n’a pas braqué des banques. C’est un entrepreneur qui a réussi. LVMH est un symbole, une gloire de notre pays partout dans le monde et participe de sa richesse (rappelons que la France est le leader mondial de l’industrie du luxe avec… LVMH en tête !)